Comment réagir si l'on se perd en forêt
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Mis en ligne le 25 septembre 2023
Pourquoi est-ce potentiellement si dramatique de se perdre en forêt lors d’une randonnée pédestre ? Pour éviter que cet événement tourne à la tragédie, il ne suffit pourtant que de prendre quelques précautions élémentaires avant de partir. Cela fait, si ce scénario devait survenir, il ne pourrait alors s’agir que d’un moment agaçant à passer.
Mise en situation
Vous vous promenez seul en forêt dans un sentier balisé. La journée est magnifique. Les uniques sons que vous entendez sont le gazouillis des tits zoiseaux et le cri strident des écureuils tout autour de vous. Vous avez vu passer un Bambi juste devant vous voilà à peine deux minutes. Vous méditez sur le sens de la vie. Vous vous sentez en diapason avec la nature. Vous êtes tellement bien que vous ne regardez plus vraiment où vous allez.
Mais vous revenez tout à coup dans le temps présent, car vous réalisez soudainement que vous ne marchez plus dans le sentier. Que s’est-il donc passé ? Vous étiez probablement tellement dans la lune que vous vous êtes écarté du tracé sans vous en rendre compte.
Bah, vous rebroussez aussitôt chemin pour retourner sur la piste.
Mais les minutes s’écoulent et vous ne la retrouvez plus, cette piste ; et vous n’apercevez plus non plus aucune balise sur aucun arbre. Au bout d’un temps qui vous apparait interminable, vous vous arrêtez enfin et vous observez tout autour de vous dans un vaste regard circulaire. Vous ne voyez plus maintenant que des arbres qui s’étendent dans toutes les directions, et qui vous paraissent tous semblables. Et ils sont en si grand nombre qu’ils vous étouffent littéralement. La nature qui, pas plus tard que tout à l’heure, était si belle, vous semble désormais terriblement sombre et menaçante, ainsi que remplie de mille dangers.
Vous entendez maintenant votre cœur qui bat à un rythme accéléré dans votre poitrine. Vous avez du mal à réprimer une panique qui vous prend aux tripes. Et vous êtes également incapable de réfléchir froidement. Vous hésitez entre rester là, sur place, ou continuer à chercher. Mais si vous vous décidiez à avancer, où iriez-vous ? Le sentier que vous avez perdu pourrait maintenant être n’importe où, incluant dans votre dos, et vous pourriez tout aussi bien vous en éloigner plutôt que de vous diriger vers lui.
Vous n’osez pas encore vous avouer la vérité tellement cette idée vous angoisse, mais c’est quand même un fait : vous êtes bel et bien perdu en pleine forêt.
Et sans doute complètement désemparé.
Ça peut arriver
Vous avez déjà vécu un événement semblable ?
Heureusement, cette situation est exceptionnelle. Dans le sens qu’il est très rare, de nos jours, que les marcheurs se perdent en forêt. Ce que je veux dire, c’est qu’en tenant compte de la totalité de tous les randonneurs qui se promènent un peu partout tous les jours dans la nature, le pourcentage de cas qui s’égarent est en effet minime.
Mais ça arrive néanmoins de temps en temps, et pour toutes sortes de raisons, dont la plus fréquente est l’étourderie : on avance en étant hypnotisé par nos pas, sans plus trop regarder autour de soi – comme dans le précédent scénario –, et tout à coup, zap ! on prend conscience qu’on n’est plus dans le sentier.
J’en parle en connaissance de cause étant donné que, depuis le temps que je sillonne les forêts, je dois m’être moi-même égaré une bonne dizaine de fois. À cause de la distraction, la plupart du temps – et je m’en confesse –, mais à cause également, quelquefois, de l’absence de balises à des endroits stratégiques. Mais je me suis heureusement toujours retrouvé après quelques minutes d’angoisse. J’ai été chanceux. Surtout au début. Car pendant longtemps, je n’avais pas de GPS. Mais j’avais au moins quelques notions d’orientation, dont je me suis servi. Ça aide.
Bref.
Les contextes dans lesquels on se trouve lorsqu’on se perd en forêt sont multiples. On peut avoir un GPS ou non. On peut disposer d’une boussole ou non. D’une carte ou non. De quelques notions d’orientation ou non. On peut être en été ou en hiver. Il peut faire soleil ou pleuvoir. On peut être en région habitée ou dans un arrière-pays. Ça peut être le jour ou la nuit – ou les deux ! On peut avoir du réseau – pour le téléphone – ou non. Et cetera.
Dans cette chronique, je vais tenter de couvrir le plus large spectre possible de circonstances en analysant, pour chacune d’entre elles, comment nous pourrions nous débrouiller pour nous sortir de cette gênante – et potentiellement dangereuse – situation.
Le plus merveilleux appareil au monde pour les randonneurs
Je le dis sans ambages : le plus bel investissement que j’ai fait dans ma vie de randonneur a été l’achat d’un GPS.
Les gens de mon entourage sont même tannés que je répète sans cesse cette phrase quand nous partons en rando. Mais c’est vrai : je considère personnellement qu’un GPS, pour un randonneur, c’est aussi important qu’une paire de bottines.
Lorsque je me suis procuré cet appareil, voilà quelques années, et que j’ai su enfin comment m’en servir – ce qui n’a pas du tout été évident –, je me suis dès lors senti invulnérable. Tant et si bien que je me suis souvent enfoncé dans des forêts que je ne connaissais pas, sans aucun sentier à suivre, directement dans la jungle et dans les marécages, juste pour le fun, juste pour avoir le plaisir de revenir exactement à mon point de départ après des heures de marche au milieu de nulle part.
Je me suis un peu calmé le pompon depuis ce temps-là, mais je n’en continue pas moins d’être enchanté par cette merveilleuse machine. Comme de juste, je ne pars jamais sans elle, même lorsque j’emprunte des pistes cyclables ou des routes. C’est trop cool.
Cela dit, j’ai longtemps affirmé qu’il était IM-POS-SI-BLE de se perdre lorsque l’on est en rando avec un GPS. Je le répète encore aujourd’hui, mais je rajoute toutefois maintenant un petit bémol. Il est certes impossible de se perdre avec cet instrument dans les mains, mais pourvu que l’on ne manque pas de batterie, et qu’il ne se brise pas en cours de route. Ce qui – j’en ai pris un jour conscience –, pourrait très bien arriver. À cause d’un accident, par exemple, ou à cause d’une défectuosité quelconque. Je pourrais même l’oublier quelque part, après avoir fait une pause, et ne jamais le retrouver – ce qui serait catastrophique !
J’avais tellement confiance à mon GPS, au début, que je m’aventurais désormais dans les forêts sans boussole et sans cartes. Je disais un peu plus haut que je me sentais invincible. C’était réellement le cas.
Super GPS man
Mais depuis que j’ai réalisé que je pouvais, par exemple, l’échapper et le briser en plein milieu du bois, eh bien, j’ai dès lors remis ma boussole et mes cartes sur la check-list de choses à apporter dans mon sac à dos. Juste au cas. Comme une police d’assurance.
Si vous avez un GPS, vous considérez peut-être que cette chronique est superflue. Et elle l’est sans doute, du coup, en sachant qu’il est très peu probable que vous vous perdiez avec ce gadget entre les mains. Mais essayez d’imaginer pendant un instant que votre bidule vous lâche alors que vous vous êtes écarté de votre sentier et que vous comptiez sur lui pour le retrouver.
Gloup, en effet.
Alors, je continue d’écrire pour ceux qui n’en ont pas – les malheureux – ou pour ceux qui, comme moi, prennent subitement conscience qu’un GPS, c’est comme n’importe quel appareil électronique : il est susceptible de nous faire faux-bond quand on s’y en attend le moins.
Démystifications de certaines croyances
Si vous prenez connaissance de la littérature sur ce sujet sur Internet, vous constaterez rapidement que la première chose qui est conseillée aux gens lorsqu’ils se rendent compte qu’ils sont perdus en forêt, c’est de ne pas céder à la panique.
Ce qui est très difficile à réaliser. Pourquoi ? Parce que la première idée qui nous vient à l’esprit dans ce cas-là, c’est que nous devrons obligatoirement passer des jours et des nuits en forêt, seul, au milieu de mille dangers, et que personne ne nous retrouvera jamais.
Il s’agit là d’une croyance bien ancrée dans notre psyché collective. Une croyance à laquelle j’ai d’ailleurs longtemps adhéré moi-même, mais qui, dans les faits, s’avère largement exagérée.
J’ai démystifié bien des choses sur ce sujet au fil de mes années de marcheurs. De sorte qu’aujourd’hui, même si je n’aimerais pas du tout vivre cette situation, du moins pourrais-je analyser mon sort en éliminant une grande part de stress, et conserver ainsi mon énergie et ma concentration pour me sortir de ce pétrin.
Je passe ici en revue quelques-unes de ces fausses croyances que nous entretenons à propos de la perspective d’être soudainement perdu dans le fin fond des bois.
1ère fausse croyance : vous ne serez jamais retrouvé et vos vieux os pourriront dans cet endroit jusqu’à la nuit des temps
Tous les secouristes le disent : les randonneurs qui se perdent passent très rarement plus d’une nuit ou deux en forêt avant d'être retrouvés. Ce qui est loin d’être la mer à boire.
Mais pour que l’on vous retrouve promptement, il faut évidemment 1) que l’on sache que vous vous êtes probablement égaré ; et 2) que l’on ait une idée de l’endroit approximatif où vous êtes. Logique. De sorte que, de grâce, avant de quitter la maison, avisez au moins une personne de votre escapade de la journée en lui mentionnant le secteur que vous avez l’intention de parcourir, et l’heure où vous pensez être revenu.
Me semble que c’est le gros bon sens et la moindre des choses. Malheureusement, certaines gens partent encore comme ça, dans le fin fond des bois, sans avertir personne de leur sortie. Bizarre, hein ? On ne se refait pas, en effet.
Bref, si vous avez pris cette élémentaire précaution, les recherches se mettront rapidement en branle, et elles se concentreront dans la zone où vous vous trouvez.
2e fausse croyance : vous ne survivrez pas à passer une nuit seul en forêt
Un peu comme tout le monde, sans doute, j’ai toujours appréhendé de devoir passer une nuit, seul, en plein cœur de la forêt, loin de toute civilisation. Mais je me suis un peu guéri de cette « angoisse » le jour où deux de mes amis m’ont raconté qu’ils avaient eux-mêmes passé une nuit à la belle étoile parce qu’ils s’étaient fait surprendre par l’obscurité avant d’être revenus à leur auto.
Ils ont dû en effet s’arrêter de marcher en plein milieu de nulle part à cause de la noirceur, car ils n’y voyaient plus rien du tout. Ils n’avaient rien pour se faire du feu, et pas même une lampe de poche pour distinguer quoi que ce soit à plus de deux mètres. Bref, ils étaient dans la pire situation qui soit pour passer une nuit en forêt.
Ils ont cependant pris la chose avec philosophie : ils se sont écrasés directement pas terre, sur le sentier, et ils se sont endormis là comme des souches, sans couverture, sans oreiller, sans rien. Et ils se sont remis en route le lendemain matin, aux premières lueurs de l’aube. Pas plus compliqué que ça. Ils étaient certes un peu courbaturés, mais sans plus.
Si ça nous arrive, dépendamment de la saison, et contrairement à eux, nous aurons toutefois peut-être besoin minimalement de nous couvrir afin de nous prémunir contre le froid et l’humidité (voir plus bas : check list).
3e fausse croyance : vous allez crever de faim
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le corps possède suffisamment de réserves pour être en mesure de supporter un jeûne de quelques jours sans en souffrir le moindrement. J’ai déjà fait un test, récemment, en allant marcher 14 km en montagne tout en faisant un jeûne de 24 heures. Il ne s’est rien passé de particulier. Rien du tout.
L’organisme s’adapte très bien au manque de nourriture. Du moins, au début. Il ne nous laisse pas tomber pour si peu. Il se débrouille avec ce qu’il a sous la main : c’est-à-dire avec ses réserves, oui, et avec le peu que nous pouvons lui procurer en cours de route (des petits fruits, par exemple).
Évidemment, si je me perdais en forêt et en ne sachant pas combien de temps je devrais jeûner, je m’arrangerais bien sûr pour économiser mes forces. Mais au moins, je ne paniquerais pas à propos de cet aspect de l’affaire.
Pour ce qui est de l’eau, par contre, c’est une autre histoire. Il faut toujours prévoir ce que l’on ferait si on en manquait (voir plus bas : check list).
4e fausse croyance : vous serez attaqué par des animaux sauvages
Nous ne sommes pas en jungle amazonienne. De sorte que très peu d’animaux, ici, au Québec, représentent un danger potentiel pour l’homme. Les seuls qui pourraient hypothétiquement menacer le pauvre individu qui est perdu loin dans la nature, sont les loups et les coyotes – et les ours s’ils sentent de la bouffe. Mais j’ai appris que les loups et les coyotes n’attaquent les humains que très très rarement. En règle générale, ils les fuient, même – et ils ont bien raison !
Pour parer à cette minime éventualité (celle d’être agressé par ces bêtes), comme ils craignent également le feu, il n’y a qu’à ne jamais oublier de mettre un briquet ou des allumettes dans son sac à dos (voir plus bas : check list) pour se faire éventuellement un feu. Et garder un répulsif (poivre de Cayenne) à portée de main, si vous en avez un.
Bref…
Tout cela pour dire que si, un jour, vous deviez envisager – au pire – de passer quelques jours et quelques nuits en forêt sans matériel de camping, et pour peu que vous ayez quelques trucs élémentaires de survie dans votre pack sac, il faudrait juste surmonter votre inquiétude d’être seul, économiser vos forces, prendre votre mal en patience en attendant les secours, et vous convaincre que rien de vraiment fâcheux ne peut vous arriver si vous gardez votre calme.
Avant de partir
En sachant tout cela, et avant toutes choses, c’est-à-dire chaque fois que je quitte la maison pour partir en rando, je pare maintenant à cette éventualité très peu susceptible de se produire (celle de me perdre) en m’assurant de deux trucs importants :
1) J’avertis au moins une personne de mon parcours de la journée et de mon heure approximative de retour ;
2) Je prépare un petit « kit d’orientation » au cas où je devrais me débrouiller sans GPS, ainsi qu’un petit « kit de survie » au cas où je serais obligé de passer une nuit ou deux dans le bois.
Pour le bénéfice de mes lecteurs qui trouvent que ce serait peut-être une bonne idée pour eux aussi, voici ci-dessous la check-list que j’ai montée et que je passe toujours en revue avant de fermer la porte derrière moi.
À noter toutefois qu’il s’agit d’un « kit de survie 3 saisons » dans lequel l’hiver est exclu. Je suis parfaitement conscient que survivre une nuit en forêt durant l’hiver représente quelque chose de beaucoup plus délicat que pendant les trois autres saisons. Mais je réfère les gens qui sont intéressés à en savoir plus aux spécialistes de ce genre de situation. Spécialiste que je ne suis pas du tout. J’avoue en outre que je serais moi-même très mal pris si je devais passer une nuit seul en forêt durant l’hiver. Je m’arrange donc pour que ça n’arrive JAMAIS.
Sinon, je ne vois pas trop le problème pour ce qui est du printemps, de l’été et de l’automne.
Cela dit, voici ma fameuse check-list pour une excursion d’une journée…
Cellulaire |
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Full rechargé |
GPS |
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Dont les batteries sont rechargées full |
Un set de batteries de rechange pour le GPS |
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Rechargées full |
Boussole |
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Il faut évidemment savoir s’en servir le cas échéant |
Carte topographique de la région |
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Plan sommaire des sentiers, au pire-aller |
Kit de premiers soins |
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Vraiment de base : pansements, gazes, alcool |
Couteau |
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Un canif tout usage est encore mieux |
Lampe frontale |
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Batteries full + 1 set de remplacement |
Briquet ou allumettes |
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Briquet "jet flame" ou allumettes étanches |
Filtre à eau ou pastilles de purification d'eau |
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Indispensable si on en est réduit à puiser de l’eau dans la nature |
Filet-moustiquaire facial |
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Ces bestioles peuvent nous rendre littéralement fous |
Produit anti-moustiques |
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Même remarque que la précédente |
Couverture de survie |
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Pour se prévenir de l'hypothermie (côté argenté à l'intérieur) |
Ficelle |
Une quinzaine de mètres |
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Grelot |
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Pour alerter les ours éventuels de mon approche |
Répulsif anti-ours |
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Peut également servir de répulsif anti-loups ou anti-coyotes ! |
Sifflet |
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Pour éventuellement signaler ma présence sans être obligé de crier |
Repas pour la journée |
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Quelques fruits et barres tendres |
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Ou tout autres aliments servant de collation |
Eau |
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Au moins 2 litres |
Vêtements de rechange |
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Coupe-vent |
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Couvre-chef |
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Gants |
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Voilà. Avec mon sac à dos rempli de tous ces cossins (qui ne prennent quand même pas trop de place), je devrais théoriquement me débrouiller si, au pire, je devais passer une nuit ou deux en forêt.
Mais le fait de passer une nuit ou deux en forêt ne m’intéresse évidemment pas du tout. De sorte que si je venais qu’à m’égarer – comme c’est déjà arrivé à quelques reprises –, je serais également équipé pour me sortir moi-même du pétrin assez rapidement – en principe.
Actions à prendre si vous vous perdez
Bon, là on ne rit plus. La situation décrite en entrée de jeu de cette chronique vient malheureusement de se produire : vous étiez tellement bien à marcher dans cet univers de verdure et à méditer sur Dieu ou sur les anges que vous êtes sorti du sentier sans vous en rendre compte. Et vous ne le retrouvez plus.
MAIS…
Mais vous ne paniquez pas. Vous vous dites ceci : « Merde ! Je suis perdu. Mais ce n’est pas si grave que ça. Tout d’abord, parce que j’avais averti quelqu’un que je partais dans ce secteur pour toute la journée. Et puis, au pire, dans mon sac, j’ai tout ce qu’il faut pour passer quelques jours et quelques nuits dans la nature si je devais en arriver là. Je peux en outre me priver de nourriture pendant quelques jours sans en souffrir indument. Je n’ai donc pas de raison de m’énerver à ce moment-ci. Je reste calme et je réfléchis aux actions que je dois prendre pour me sortir de ce mauvais pas. »
Priorité no 1 : utiliser le GPS
Si vous disposez d’un GPS, vous ne serez pas long, en principe, à retrouver votre sentier. Au pire du pire, vous retournerez sur vos pas et vous referez le chemin que vous venez de vous taper en sens inverse.
Il m’est déjà arrivé de perdre mon sentier en dépit du fait que j’avais mon GPS et que le tracé se trouvait dessiné sur l’écran, juste sous mes yeux. Mais sur le terrain, autour de moi, je ne le voyais pas du tout, et je n’apercevais plus aucune balise. Si je n’avais pas eu cet appareil, j’aurais été perdu de chez perdu. Mais grâce à ce merveilleux gadget, je me suis débrouillé en fonçant dans la forêt pour aller rejoindre ce fichu sentier plus loin en aval et en faisant un léger détour. Ce qui a fonctionné cinq sur cinq (lire la chronique : Estrie > Sentiers frontaliers > Boucle du mont d’Urban).
Je ne le répèterai jamais assez souvent : avec un GPS, il est impossible de se perdre. Du moins, jamais très longtemps. Vais-je finir un jour par vous convaincre de vous en procurer un ? Ha !
Mais comment procéderez-vous ici pour vous sortir de votre pétrin si vous n’en avez pas, de GPS, ou s’il se brisait juste à ce moment-là ?
Analyser mentalement la situation
Que décider dans ce cas ? Rester sur place ou avancer ?
Cela dépend d’un ensemble de facteurs impossibles à déterminer d’avance : de la disponibilité d’un moyen de communication avec l’extérieur, par exemple ; de la saison ; de votre équipement ; de vos notions d’orientation ; de votre état de santé (blessure ?) ; de l’avancement de la journée (le soir approche ?) ; etc.
Mais voici le schéma – très – théorique de base qu'il est généralement recommandé d'adopter, mais qu’il faut adapter à son jugement par rapport à la réalité de la situation à laquelle on est confronté :
Vérifier s’il y a du réseau (téléphone cellulaire)
Utiliser tout de suite le téléphone pour appeler ou non des secours dépend également de certaines variables – et de vous-même :
- L’heure. Si vous êtes le matin, par exemple, étant donné que vous avez toute la journée devant vous, pourquoi ne pas vous laisser une chance de vous en sortir par vous-même ?
- Votre équipement. Si vous n’avez aucun matériel pour vous retrouver (GPS, boussole, carte), et s’il pleut ou s’il fait très froid, il serait peut-être préférable, dans ce cas, d’appeler les secours le plus tôt possible.
- Votre degré de nervosité. Si vous paniquez, le fait d’avoir appelé les secours – même s’ils prennent beaucoup de temps à arriver – pourrait contribuer à vous apaiser.
Le reste de cette chronique s'adresse à ceux qui pensent qu'ils n'ont pas le choix de se sortir de ce pétrin par eux-mêmes pour toutes sortes de raisons.
Se débrouiller par ses propres moyens
1) se servir de la boussole et de la carte
NB) UNE CHRONIQUE COMPLÈTE DES MAUDITS VENTS COUVRE UNIQUEMENT CE SUJET DE LA BOUSSOLE DE FAÇON EXHAUSTIVE. POUR EN SAVOIR DAVANTAGE SUR SES FONCTIONNALITÉS ET SUR SON MANIEMENT DÉTAILLÉ SUR LE TERRAIN, JE VOUS INVITE FORTEMENT À EN PRENDRE CONNAISSANCE EN CLIQUANT SUR CE LIEN.
La carte topographique et la boussole vont ensemble. Il s’agit d’une paire indissociable. Ils remplacent en fait le GPS, d’une certaine manière.
De cette façon, si vous n’avez pas de GPS, mais que vous avez une carte et une boussole, vous pourrez très bien retourner vers la civilisation en prenant votre temps, et même avec un bon degré de précision sur votre destination.
Pour ce faire, vous avez une séquence d’actions à gérer avant de vous mettre en route à l’aide de ces deux accessoires.
a) Repérez-vous sur la carte
Si vous n’avez pas trop bougé depuis que vous avez perdu le sentier, vous savez donc nécessairement à peu près où vous êtes sur cette carte.
b) Décidez où vous voulez aller
L’endroit où vous déciderez de vous rendre dépend de tout ce qui vous entoure, et qui est affiché sur votre carte. Conséquemment, même si vous êtes pressé de vous mettre en route, vous devez néanmoins prendre un peu de temps pour analyser méthodiquement votre environnement, car vos prochaines heures découleront de cette décision initiale.
Deux facteurs – surtout – influenceront votre choix d’itinéraire :
- les distances à parcourir ;
- les obstacles (marécages et montagnes, surtout) qui se présenteront sur votre chemin.
Et deux conseils sont à retenir :
1) L’itinéraire le plus simple est souvent le meilleur que vous puissiez échafauder.
2) Le meilleur itinéraire est également souvent celui qui vous ramènera à votre auto. Plusieurs raisons – évidentes – appuient cette thèse :
- grâce à votre carte, vous savez exactement où se trouve votre auto ;
- celle-ci est nécessairement stationnée le long d’une route (ou minimalement le long d’une trail forestière) ; et retrouver une route perpendiculaire à votre emplacement est beaucoup plus facile à réaliser que de localiser un point précis en pleine forêt ;
- si des gens sont à votre recherche, il est fort à parier qu’ils ont découvert votre auto, et qu’ils ont commencé à vous chercher à partir de là.
Cela dit, vous analysez la carte et vous décidez de retourner à votre véhicule.
c) Décidez de votre itinéraire en vous servant de points de repère sur la carte
Pour ce faire, vous remarquez que quelques lacs pourraient vous servir d’objectifs intermédiaires à atteindre avant de revenir à la route où elle est garée. Mais vous vous souvenez, pour avoir déjà passé par là lorsque vous étiez dans le sentier, que leurs abords étaient très marécageux. Et ça ne vous dit rien du tout de patauger dans l’eau jusqu’aux cuisses.
Vous voyez finalement une « ouverture » sans obstacle apparent qui pourrait vous mener sur la route où votre voiture est stationnée. Une fois parvenu sur cette route par ce trajet, il n’y aurait ensuite qu’à tourner sur votre gauche sur celle-ci, et de marcher pout-pout vers l’auto. La direction pour vous rendre à la route est le sud-ouest, et la distance est d’environ 10 kilomètres.
Parfait. Votre décision est prise.
Mais une chose reste à régler, et elle est fondamentale, celle-là : comme vous êtes en plein milieu de la forêt et que vous ne distinguez absolument rien autour de vous à part des arbres et des broussailles épaisses, où se trouve donc le sud-ouest ?
C’est là que vous faites intervenir votre précieuse boussole…
d) Déposez votre boussole sur la carte, parallèlement à votre itinéraire, et la flèche de direction (ou la ligne de visée) vers votre but
Éloignez préalablement tous les objets aimantés (montre, cellulaire, etc.) de votre boussole. Essayez également d’être le plus précis possible en déposant la carte elle-même sur une surface plane.
e) Tournez le cadran de votre boussole pour que le nord indiqué sur celui-ci soit tout à fait dans l’axe du nord de la carte ; du même coup les lignes de direction de la boussole seront dans l’axe sud-nord de la carte.
f) Sans plus toucher à la boussole, faites tourner tout doucement la carte sur elle-même, jusqu’à ce que l’aiguille aimantée soit en parfaite concordance avec la flèche d’orientation
NB) Je ne tiens pas compte ici de la notion de "nord magnétique". Pour en apprendre davantage à ce sujet, lisez cette chronique.
g) Remisez temporairement votre carte, et commencez à marcher
Votre boussole bien droite dans le creux de votre main, gardez constamment l’aiguille aimantée dans la flèche d’orientation. Et marchez dans la direction de votre azimut (de votre flèche de direction) – qui est de 220 degrés dans ce cas-ci.
Même si le temps vous paraitra long, vous finirez fatalement par arriver à la fameuse route.
2) (si vous n’avez pas de carte) : se servir uniquement de la boussole
Mettons que vous n’avez pas la carte de la région, ni même la carte (sommaire) des sentiers (ce qui, en passant, ne serait pas fort fort de votre part). Qu’à cela ne tienne, si vous disposez d’au moins une boussole, vous pourrez quand même vous en sortir avec un minimum de casse.
La boussole vous servira en premier lieu de guide pour que vous ne tourniez pas en rond. Ce qui, en forêt, est très susceptible de survenir étant donné que, généralement, vous ne voyez pas à dix mètres devant vous.
Pour le reste, il faut juste que vous ayez quelques détails en tête sur l’endroit où vous êtes par rapport à la route où est garée votre auto, et que vous allez tenter de rejoindre.
Il y a deux souvenirs importants à se remémorer à ce moment-ci :
1) dans quelle direction se trouve cette route par rapport à vous ;
2) dans quel axe se trouve cette route.
Essayez de situer tout cela dans votre esprit, même si c’est un peu flou. L’image que vous avez en tête pourrait ressembler au schéma ci-dessous
Une fois que ce schéma général est plus ou moins clair dans votre cerveau, vous savez donc (dans cet exemple) que vous devez vous diriger vers l’est pour éventuellement rencontrer la route convoitée.
En sachant que la route se trouve plein est, vous configurez donc votre boussole avec un azimut de 90 degrés.
Les coins cardinaux par rapport aux degrés d'azimut
De cette façon, et logiquement, en vous servant de votre boussole comme indiqué dans la situation précédente, vous arriverez inévitablement à cette route un moment donné. Quand ? Impossible à dire, malheureusement. Mais une fois engagé sur celle-ci, il ne vous restera plus qu’à tenter de retrouver votre auto qui sera quelque part à gauche ou à droite. Ce ne sera sans doute pas du tout évident à deviner, et vous serez probablement obligé de marcher longtemps – et peut-être même de revenir sur vos pas –, mais au moins, vous ne serez plus perdu dans le bois. Et avec un peu de chance, un bon samaritain passera par là et s’arrêtera pour vous venir en aide.
3) (si vous n’avez pas de boussole) : se servir de la carte – et du soleil
Dans ce cas, en tout premier lieu, il faut encore une fois que vous sachiez dans quelle région approximative vous vous trouvez par rapport à votre carte. Si vous venez juste de vous perdre, vous en avez encore très certainement une petite idée.
Vous identifiez ensuite l’endroit où est garée votre auto. Dans cet exemple-ci, vous notez en outre qu’une montagne fait obstacle entre vous et votre véhicule.
Vous décidez du meilleur itinéraire à suivre pour rejoindre votre auto. Vous jugez dans ce cas-ci qu’il serait préférable d’aller vers le nord-nord-ouest afin de contourner la montagne. Vous atteindrez ainsi la route un moment donné. Il ne restera plus ensuite qu’à tourner à gauche sur celle-ci pour retourner à votre véhicule.
Vous êtes prêt à y aller. Mais comment faire si vous n’avez pas de boussole ? Car vous ignorez encore pour l’instant où sont les quatre points cardinaux.
Vous n’avez alors qu’une seule solution. Mais pour la mettre en pratique, il faut qu’il fasse… beau ! Car vous utiliserez le soleil comme point de repère. Eh oui.
Pour ce faire, vous commencez par regarder l’heure. Disons qu’il est 14h00. À ce temps-ci de l’année, vous savez en outre qu’à cette heure-là, le soleil se trouve approximativement au sud-ouest dans le ciel. Par rapport à la direction que vous voulez prendre (le nord-nord-ouest), cet astre doit donc se situer sur votre gauche, légèrement derrière votre épaule (vers 7h00-8h00).
Et c’est de cette façon que vous avancerez : en conservant sans cesse le soleil perpendiculaire à votre épaule gauche jusqu’à ce que vous arriviez sur la route un moment donné
Et s’il ne fait pas soleil ? Ah, ben là, j’avoue que vous êtes mal pris – voir plus loin.
4) (si vous n’avez pas de carte ni de boussole) : se servir uniquement du soleil
Cette méthode est un amalgame des deux précédentes. Et plutôt que de la décrire, je vais raconter un fait vécu qui m’a obligé moi-même à l’utiliser.
J’étais en Nouvelle-Calédonie à cette époque. Nous avions décidé, moi pis ma blonde, d’aller faire une rando dans une région que nous ne connaissions pas vraiment. Mais ça n’apparaissait pas du tout compliqué : nous garions notre auto le long d’une route, nous montions quelques montagnes en suivant un sentier jusqu’à un parc d’éoliennes, et nous revenions par le même chemin.
Ce que nous avons fait. Mais une fois en haut, je me suis rendu compte que nous pouvions emprunter une autre trail pour redescendre et faire ainsi une boucle.
Aussitôt constaté, aussitôt discuté, aussitôt décidé.
Parvenu en bas de la montagne, ce sentier a cependant peu à peu disparu en plein milieu de la forêt. Comme nous ne voulions rien savoir de refaire toute cette route en sens inverse, et comme il y avait toujours quelques balises (des rubans) sur certains arbres, nous avons continué sur notre lancée. Mais nous nous sommes un moment donné aperçus qu’il n’y avait plus de sentier du tout, plus de balises, plus rien. Nous avons alors tenté de rebrousser chemin, mais nous avons rapidement constaté que nous étions maintenant complètement perdus dans cette forêt.
Je dois avouer en aparté que personne ne savait que nous étions partis en rando, et encore moins dans cette région paumée. Et qu’en plus, nous n’avions ni GPS, ni carte, ni boussole. Nous n’avions rien pour nous sortir de là. Bref, nous étions dans de beaux draps.
Ma blonde n’a heureusement pas paniqué. Elle a même pris le temps de tourner un petit film avec son kodak en balayant l’environnement d’une prise vue circulaire de notre position. J’ai conservé cette vidéo et, à ma grande honte, chaque fois que je la regarde, j’entends toujours ses paroles pendant que la caméra enregistre : « Je tiens à signaler que nous sommes perdus », dit-elle avec un ton sarcastique (à mon égard ?). « On ne sait absolument pas où on est, et on ne sait pas comment faire pour rejoindre la route. On a joué les Indiana Jones, et voilà ! »
Mais j’ai évidemment fait un coureur des bois de moi-même… Hi hi…
1) Je savais que la route était au sud-ouest de notre position approximative, dans l’axe nord-ouest / sud-est (ou vice-versa).
2) Je me suis orienté en me servant du soleil
Il fallait que je m’oriente, en effet, car j’ignorais totalement où étaient les points cardinaux. Comme je ne disposais pas de boussole, je devais donc m’organiser autrement.
Heureusement, il faisait (un peu) soleil cette journée-là, et nous étions dans le milieu de l’après-midi. De cette façon, selon toute logique, le soleil, à cette heure-là, devait se trouver au nord-nord-ouest dans le ciel (nous étions dans l'hémisphère sud). Or donc, pour me diriger vers le sud-ouest, je devais positionner le soleil derrière moi, légèrement sur ma droite (vers 4h00-5h00, comme diraient les aviateurs). Je me suis tourné dans cette direction. Et je savais désormais que la route était face à moi.
3) Et nous nous sommes mis en branle.
J’avais confiance. Tout d’abord parce qu’en gardant constamment le soleil à 4h00-5h00 de nous, j’étais certain de ne pas dévier de notre direction. Ensuite, parce que je me doutais que nous n’étions pas très loin de la route. Et puis finalement, parce que nous avions encore au moins quatre heures de clarté devant nous.
Et comme de fait, nous n’avons marché que pendant une quinzaine de minutes avant de parvenir à la fameuse route. J’ai pris une chance de tourner à gauche sur celle-ci, en présumant que l’auto était de ce côté. Nous n’avons fait que 500 mètres environ et nous l’avons retrouvée, là, sur le bord du chemin.
Et le tour était joué !
À noter… Si le soleil avait été caché par une couche nuageuse permanente, je me serais débrouillé pour avoir constamment la vue des éoliennes derrière mon dos. Celles-ci étaient en effet juchées en haut d’une montagne, et quelques éclaircies dans la forêt nous permettaient de les distinguer, au loin, de temps à autre.
À noter encore… Au pire-aller, nous aurions passé un coup de fil pour qu’on vienne nous chercher. Nous avions en effet un téléphone cellulaire, et il y avait du réseau.
5) (si vous ne disposez de rien pour vous orienter – pas même du soleil) : ne pas trop bouger d’où vous êtes
Cette situation n’est pas réellement dramatique pourvu que vous ayez pris deux précautions de base avant de quitter votre logis. Je les répète :
- vous avez averti quelqu’un que vous partiez en rando en spécifiant dans quel secteur vous alliez vous trouver et l'heure approximative de votre retour ;
- vous avez pris la peine de mettre quelques trucs de base dans votre sac à dos (voir la check-list plus haut).
Si vous n’avez ni GPS, ni téléphone cellulaire (ou ni réseau), ni boussole et que le temps est gris, et que, de ce fait, vous n’avez aucun moyen de vous orienter, profitez alors des quelques heures de clarté qu’il vous reste pour chercher un point d'eau (si vous en manquez) – car contrairement à la nourriture, l'eau, elle, est primordiale pour survivre à court terme – tout en tentant de dénicher un abri au cas où vous seriez obligé de passer la nuit en plein air, et qu’il se mettrait à mouiller, disons. Et pendant que vous faites ça, sifflez dans votre sifflet de temps en temps (des randonneurs pourraient éventuellement les entendre si vous êtes près d'une piste sans le savoir).
Et si vous passez effectivement la nuit à la belle étoile :
- faites un feu, et alimentez-le durant toute la nuit ;
- recouvrez-vous de votre couverture de survie (ou de branches) ;
- et espérez qu’il fasse beau le lendemain pour vous orienter et prendre vous-même l’initiative de vous sortir de là.
Mot de la fin
Dans le monde des randonneurs, nous rencontrons tous les types de marcheurs : à partir des super-insécures qui vont jusqu’à payer une ligne satellite pour leur téléphone cellulaire afin d’être certains d’avoir du réseau en tout temps et en tout lieu, jusqu’à ceux qui partent en gougounes avec même pas un demi-litre d’eau dans leurs mains.
Si les deux se perdent en forêt, les premiers sont assurés à 100 % de s’en sortir très rapidement ; tandis que les deuxièmes risquent fort de passer plusieurs nuits dans l’angoisse de mourir. Y’a pourtant moyen de randonner de façon sécuritaire sans être aussi paranoïaque ou aussi insouciant.
Pour mettre toutes les chances de votre côté sans en faire une psychose, juste à vous remémorer une dernière fois les directives suivantes – très simples :
- avertissez toujours quelqu’un de votre absence en spécifiant où vous serez et pendant combien de temps (approximatif) ;
- remplissez votre sac à dos de tous les items que j’ai énumérés plus haut ;
- apprenez les rudiments de base (très faciles) de l’utilisation d’une boussole ; pratiquez-vous une couple de fois chez vous pour intégrer la procédure et qu’elle soit automatique si vous deviez vous en servir.
- lisez mon article ; Comment passer une nuit en forêt lorsqu’on est perdu.
Et pour être encore plus tranquille une bonne fois pour toutes : investissez dans l’achat d’un GPS !! Ha !
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