Comment évaluer la durée d'une rando
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Mis en ligne le 21 septembre 2023
Mise en situation
Vous vous levez un matin avec le désir de partir en rando pour la journée. Vous consultez Internet et vous spottez un circuit, pas très loin de chez vous, qui vous fait envie. Un circuit que vous ne connaissez cependant pas, ne l’ayant jamais fait de votre vie.
Comme il s’agit d’une longue boucle de 15 km et qu’elle implique de gravir une montagne de 950 mètres d’altitude, vous hésitez à vous embarquer dans cette galère, car il est déjà 9h00, et vous avez un rendez-vous important à la fin de l’après-midi. Vous vous demandez donc, et avec raison, si vous aurez le temps de vous taper cette balade et de revenir chez vous à temps. Le site que vous avez devant vous ne donne aucune indication sur le délai habituellement requis pour faire ce circuit.
Dans ce cas : to hike or not to hike ? That is the question.
De façon générale, existe-t-il un moyen d’évaluer le temps requis pour compléter une rando quelconque en tenant compte de la distance à parcourir, de son niveau de difficulté, et de votre capacité physique personnelle ? Et qui plus est avec un degré de précision acceptable ?
La réponse est : oui, absolument.
Il existe même plus d’une méthode pour y parvenir, mais je me contenterai ici d’en expliquer deux.
Matériel requis
Les instruments nécessaires pour procéder à ces calculs de prédiction se résument à ceux-ci : une montre, un chronomètre et une calculatrice de poche.
Concept fondamental de base : la vitesse de déplacement
Cette chronique aurait pu tout aussi bien s’intituler « Comment évaluer votre vitesse de déplacement ». Pourquoi ? Parce que le temps de vos randos est évidemment tributaire de cette donnée essentielle. Ainsi, pour savoir combien d’heures durera votre prochaine sortie en forêt, cela dépendra de votre vitesse habituelle de déplacement.
Élémentaire, chez Watson
Exemple très simple
Vous devez vous rendre à pied à un endroit situé à 10 kilomètres de chez vous. Vous savez que votre vitesse de déplacement est habituellement de 5 km/hre dans des conditions optimales. Dans ce cas, théoriquement, vous marcherez pendant 2 heures en vertu de l’opération mathématique suivante :
10 km / 5 km/hre = 2 heures
De cette façon, si vous partez à 13h00, dans ce cas, vous parviendrez à votre destination à 15h00.
Mais ça, c’est si vous marchez léger, sur une route sans relief, pout-pout, sans aucun obstacle devant vous, sans faire aucun arrêt, et sans rencontrer aucun imprévu.
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La réalité du randonneur en forêt est toutefois pas mal plus compliquée que l’exemple précédent. En rando, en effet, le terrain, par exemple, n’est jamais entièrement plat du début jusqu’à la fin ; ça monte et ça descend sans arrêt ; de nombreux obstacles (cailloux, racines, boue) se présentent à nous et nous ralentissent ; nous nous arrêtons souvent pour reprendre notre souffle, pour boire, ou pour admirer la nature ; le soleil et la chaleur peuvent également gruger notre énergie et freiner notre rythme ; etc.
En tenant compte de toutes les variables qui influencent notre vitesse de déplacement, les durées initialement calculées dans des conditions idéales sont de ce fait pratiquement toujours faussées par la réalité du plancher des vaches.
Mais comme je le mentionnais précédemment, y’a quand même moyen de nous faire une idée viable de la vitesse avec laquelle nous ferons un sentier que nous ne connaissons pas. Et par le fait même, de savoir approximativement le temps que nous prendrons pour le compléter.
Avant de passer aux descriptions des deux méthodes de planification, juste dire qu’il sera question de deux vitesses différentes de déplacement dans cet article :
– il y aura tout d’abord la vitesse qui inclut tous les arrêts que l’on fait nécessairement pendant une rando, et que j’appellerai « vitesse de rando » ;
– et a contrario, il y aura celle qui exclue tous ces mêmes arrêts, et que j’appellerai « vitesse de marche ».
1ère méthode pour calculer le temps de rando : la méthode « empirique »
Le terme « empirique » signifie : « Qui est fondé sur l’expérience, sur l’observation ».
Cette 1ère méthode requiert donc d’y aller à tâtons, au début, mais pour en venir finalement à une connaissance pointue de ses capacités personnelles. Grosso modo, il est demandé au marcheur de prendre le temps de calculer et de compiler ses vitesses de déplacement chaque fois qu’il revient de ses expéditions. Du moins, pendant un certain temps. Et de faire des moyennes.
Pour que ce soit minimalement révélateur, on conseille de faire au moins six randos de la façon suivante :
– deux sur un terrain plutôt plat ;
– deux en montagne ;
– deux en terrain plat et montagneux.
Mais plus vous en ferez, et plus vous affinerez évidemment vos résultats.
Comment calculer votre vitesse de rando (celle qui englobe les arrêts) une fois revenu de celle-ci
– vous devez préalablement connaitre la distance que vous avez parcourue (et si vous avez un peu de mal avec cet aspect de la question, voir l’article Comment évaluer les distances) ;
– vous soustrayez votre heure de départ de votre heure d’arrivée – que vous avez déjà pris soin de noter sur un bout de papier quelconque ; ce qui vous donne votre temps de rando ;
– il ne vous reste plus finalement qu’une banale division à effectuer pour obtenir votre vitesse :
DISTANCE / TEMPS DE RANDO = VITESSE DE RANDO
– c’est tout.
Exemple
– Vous avez parcouru 11,3 km.
– Votre heure départ était 9h00 et votre heure d’arrivée était 14h15.
– Vous avez donc été en rando pendant 5h15m (ou 5,25 heures en décimales), les arrêts inclus.
– Votre vitesse de rando a finalement été de 2,15 km/hre
Preuve mathématique 11,3 km / 5,25 heures = 2,15 km/hre
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Comment calculer votre vitesse de marche (celle qui exclue les arrêts) une fois revenue de celle-ci
Cette vitesse demande davantage d’efforts que pour calculer votre vitesse de rando. Dans le sens qu’en plus de noter vos heures de départ et d’arrivée, vous devez en outre recueillir toutes les durées des arrêts plus ou moins prolongés que vous faites en cours de rando. Ce qui est un peu agaçant, j’en conviens.
Une fois revenue de votre périple :
– vous devez préalablement connaitre la distance que vous avez parcourue ;
– vous soustrayez votre temps cumulatif d’arrêts de votre temps de rando ; ce qui vous donne uniquement votre temps de marche ;
– il ne vous reste plus, encore une fois, qu’une banale division à effectuer :
DISTANCE / TEMPS DE MARCHE = VITESSE DE MARCHE
Même exemple que le précédent, mais en enlevant les temps d’arrêt
– vous avez parcouru 11,3 km ;
– votre heure de départ était 9h00 et votre heure d’arrivée était 14h15.
– vous avez donc été en rando pendant 5h15m (ou 5,25 heures) ;
– mais sur ce temps, vous avez accumulé 35 minutes (ou 0,58 heure) de temps d’arrêt
– Vous retranchez ces 35 minutes de temps d’arrêt aux 5h15m de temps total ; et il ne vous reste que votre temps de marche qui est de 4h40m (4,67 heures)
– Votre vitesse de marche a finalement été de 2,42 km/hre
Preuve mathématique 11,3 km / 4,67 heures = 2,42 km/hre
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Au fur et à mesure de vos sorties, vous compilerez les résultats de vos vitesses dans un tableau du genre de celui-ci (Excel étant l’outil parfait pour cette besogne) :
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Terrain plat |
Terrain montagneux |
Terrain plat et montagneux |
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Vit. rando |
Vit. marche |
Vit. rando |
Vit. marche |
Vit. rando |
Vit. marche |
Rando 1 |
3,8 km/hre
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4,3 km/hre |
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Rando 2 |
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2,6 km/hre
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3,1 km/hre |
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Rando 3 |
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3,2 km/hre
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3,7 km/hre |
Rando 4 |
4,2 km/hre |
4,7 km/hre |
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Rando 5 |
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2,4 km/hre |
3,3 km/hre |
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Rando 6 |
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3,0 km/hre |
3,9 km/hre |
Rando 7 |
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Rando 8 |
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Etc. |
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MOYENNE |
4,0 km/hre |
4,5 km/hre |
2,5 km/hre |
3,2 km/hre |
3,1 km/hre |
3,8 km/hre |
Lorsque vous aurez accumulé une somme significative de données, vous pourrez alors désormais prévoir, et ce, avec un degré de certitude passablement élevé, le temps qu’il vous faudra pour marcher n’importe quel autre sentier en fonction de reliefs semblables.
Exemple
Vous prévoyez entreprendre une rando de 14,5 km en montagne et vous devez être de retour à 15h00 maximum.
Vous avez déjà effectué des excursions en montagne et vous aviez alors calculé que votre vitesse moyenne de rando (incluant les arrêts), dans des conditions à peu près similaires, était de 2,2 km / hre.
En principe, cette nouvelle rando devrait donc vous prendre 6h35m, incluant vos arrêts.
Preuve mathématique 14,5 km / 2,2 km/hre = 6,6 heures (ou 6h35m)
Pour être certain de revenir à 15h00, vous devriez alors vous mettre à marcher pas plus tard que 8h30. Je dirais même entre 7h30 et 8h30 pour vous enlever toute pression.
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Autre méthode pour calculer le temps de rando : la méthode « scientifique »
C’est moi qui l’ai baptisée comme ça (« scientifique »). Le mot est exagéré, par contre, mais il contient néanmoins une part de vérité ; c’est-à-dire que cette méthode implique de vous servir d’une formule mathématique qui tient compte de quelques variables faciles à obtenir.
Les variables en question étant :
– votre vitesse de marche habituelle sur un terrain plat
– la distance de votre rando
– les dénivelés positif et négatif cumulés du tracé
– les périodes d’arrêts prévus
Il existe d’autres variables, bien sûr, mais elles sont subjectives et impossibles à quantifier sur papier. En voici quelques-unes :
- votre expérience personnelle de randonneur ;
- votre forme physique ;
- le poids que vous transportez ;
- le type de terrain (rocailleux, sablonneux, enneigé, etc.) ;
- les conditions météo ;
- les gens avec qui vous marchez ;
- autres…
Cela spécifié, si vous vous en tenez aux quatre variables « sûres », et avec la formule que nous allons voir, vous devriez, en principe, être en mesure d’évaluer la durée de vos balades avec un degré acceptable de précision.
Les 4 variables
1ère variable : votre vitesse de marche sur un terrain plat
C’est la donnée fondamentale de base pour se servir de la méthode dite « scientifique ». On n’en sort pas. Cette vitesse servira ensuite d’étalon pour vos calculs. Alors, avant même de vous élancer dans la nature, mettez vos bottines et allez marcher pendant un nombre de kilomètres précis sur un terrain plat tout en chronométrant votre temps.
Mais juste avant de vous mettre en branle, prenez note des directives suivantes :
1) Faites ce test de marche dans un vrai sentier (plat) de rando (en forêt) plutôt que sur une route asphaltée, ou même en gravier. Votre vitesse se rapprochera ainsi davantage de la réalité.
2) Faites également ce test chargé de votre sac à dos rempli de vos trucs de rando habituels.
3) Ne forcez rien. Allez-y en marchant normalement, décontracté, cool.
Une fois cet exercice terminé, vous ferez une simple règle de trois pour établir votre vitesse à l’heure.
Exemple
Vous avez marché 2 km ben juste sur un terrain plat, en forêt, en 31m30s (31,5 minutes).
En faisant une règle de trois, votre vitesse de marche est donc :
(2 km x 60 minutes) / 31.5 minutes = 3,81 km/hre
Conservez cette vitesse dans votre tête en tout temps. Consignez-la même par écrit quelque part pour ne jamais l’oublier.
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À noter que certains sites vous facilitent la tâche en présumant votre vitesse de marche selon des moyennes que des experts ont déjà calculées pour vous.
Ainsi, il semble « prouvé » que votre vitesse de marche ressemblerait à celles-ci dépendamment du type de terrain sur lequel vous marchez :
- sentier de promenade en gravier = 4 km/hre ;
- sentier de randonnée aménagé = 3,5 km/hre ;
- sentier de randonnée semi-aménagé = 3 km/hre ;
- sentier de randonnée peu aménagé = 2,5 km/hre.
Comme il s’agit de moyennes basées sur les vitesses de marche de différents randonneurs (QUI NE SONT PAS VOUS), je vous recommande vivement de procéder comme il vient d’être expliqué pour connaitre cette donnée. Quitte à comparer ensuite votre résultat à ceux-là, si le cœur vous en dit.
2e variable : la distance de votre rando
J’ai fait le tour de cette question dans cette chronique-ci. S’y référer pour tous les détails.
3e variable : les dénivelés positif et négatif cumulés de votre tracé
Dans une rando, le « dénivelé positif cumulé », c’est le nombre de mètres que l’on a accumulé chaque fois que l’on a gagné de l’altitude. Et a contrario, le « dénivelé négatif cumulé », c’est le nombre de mètres que l’on a accumulé chaque fois que l’on a perdu de l’altitude.
Exemple
Imaginez le parcours suivant que vous auriez à marcher au cours de la journée…
– au début de votre rando, vous êtes déjà à 200 mètres d’altitude par rapport au niveau de la mer ;
– vous commencez par une grimpette soutenue qui vous emmène 200 mètres plus haut ; vous êtes donc maintenant à 400 mètres d’altitude ;
– puis vous vous mettez à descendre ; le sentier vous ramène à 300 mètres d’altitude ; de ce fait, vous descendez de 100 mètres ;
– et ça se met tout à coup à remonter ; et vous montez cette fois jusqu’à une altitude de 650 mètres en vous tapant un dénivelé de 350 mètres ;
– et ainsi de suite, de gains d’altitude en pertes d’altitude jusqu’à la fin de la rando…
Dans cet exemple, votre dénivelé positif cumulé correspond à tous les mètres accumulés que vous avez montés au fur et à mesure de votre rando : c’est-à-dire 700 mètres dans cet exemple
200 + 350 + 150 = 700 mètres
Votre dénivelé négatif cumulé correspond quant à lui à tous les mètres accumulés que vous avez descendus au fur et à mesure de votre rando : c’est-à-dire 700 mètres également dans cet exemple.
100 + 100 + 500 = 700 mètres
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Les dénivelés positif et négatif cumulés sont disponibles dans tous les sites spécialisés de randonnée pédestre. Il existe plusieurs de ces sites, dont celui auquel je me réfère moi-même le plus souvent : AllTrails,
Exemple d’un sentier que j’ai moi-même tracé sur le site AllTrails.
Le dénivelé positif cumulé est à gauche, à côté de la distance du sentier
Mais il faut toutefois en consulter plusieurs pour calculer la moyenne des dénivelés que fournit chacun d’entre eux, car ils ne s’entendent en effet presque jamais sur cette donnée.
Dénivelés positifs cumulés fournis par
différents sites de sentiers pédestres pour le même tracé
Site |
Dénivelé positif |
AllTrails |
957 m |
Fatmap |
1027 m |
Komoot |
890 m |
OpenRunner |
963 m |
Wikiloc |
994 m |
MOYENNE |
966,2 m |
ÉCART 2 EXTRÊMES |
137 m |
Ce que je trouve extrêmement agaçant pour ma part. M’enfin, c’est mieux que rien du tout.
Pour terminer, prendre note que le dénivelé positif cumulé est exactement le même que le dénivelé négatif cumulé lorsque vous faites une rando en boucle ou un aller-retour sur un sentier linéaire. Dans les deux cas, étant donné que vous revenez à votre point de départ, eh bien vous montez et vous descendez exactement le même nombre de mètres en altitude. Logique.
De cette façon, si vous faites une rando en boucle ou un aller-retour, et que le site ne vous donne que le dénivelé positif cumulé (comme c’est le cas avec le site AllTrails), vous n’avez qu’à prendre cette donnée pour connaitre le dénivelé négatif cumulé – c’est exactement le même.
4e variable : le temps de vos arrêts
C’est là où le bât blesse un peu avec la méthode « scientifique ». À l’aide des trois précédentes variables, vous pouvez facilement compter votre temps de marche, mais non pas votre temps de rando. Pour ce faire, vous devez prévoir vous-même le temps cumulatif de vos arrêts, et l’ajouter à la formule.
Pour ce faire, vous devez y aller de façon approximative en tenant compte de votre expérience personnelle. Mais si vous prenez note de ce temps à chaque retour de rando, un moment donné, cette donnée deviendra de plus en plus précise, et vous finirez même par la deviner « d’instinct ».
Personnellement, je compte grosso modo 5 minutes d’arrêt pour chaque heure de marche. Mais en gardant en tête que ce chiffre peut même aller jusqu’à 10 minutes selon les circonstances. À vous de voir pour vous-même.
La notion de « kilomètre-effort »
Tout le monde conviendra que se taper 2 km (par exemple) sur une pente ascendante demande beaucoup plus d’énergie que de marcher 2 km en terrain plat. Et tout le monde conviendra également qu’un randonneur prendra beaucoup plus de temps à marcher ces 2 km de pente ascendante que de marcher la même distance sur le plat.
Comment calculer cette énergie (et ce temps) supplémentaire ?
On le calcule en tenant compte de la notion de « kilomètre-effort ».
Le « kilomètre-effort » est une distance fictive que l’on rajoute à la distance d’une rando pour tenir compte des efforts supplémentaires que l’on fournit en pente ascendante et en pente descendante.
Le kilomètre-effort en pente ascendante.
Des bollés ont calculé que 100 mètres de dénivelé positif dans une rando correspondaient à environ 1 kilomètre de marche sur le plat. M’enfin, personne ne s’entend réellement sur ce fameux rapport 100 mètres / 1 kilomètre. Mais grosso modo, c’est le chiffre que nous voyons le plus souvent dans le monde des randos.
Personnellement, pour avoir expérimenté cette mesure à quelques reprises, je trouve que 100 mètres ne sont pas suffisants. 120 mètres correspondent davantage à ma propre réalité. Ainsi, pour ma part, 120 mètres de dénivelé positif cumulé équivalent à 1 kilomètre de marche en terrain plat. Et c’est personnellement le chiffre que je retiens pour mes calculs.
À vous de voir pour vous-même. Je vous conseille de prendre le rapport 100 mètres / 1 kilomètre pour commencer ; quitte à le réajuster un moment donné, comme j’ai fait.
Bref, il faut donc ajouter ces kilomètres fictifs au nombre de kilomètres de la rando pour avoir une idée plus juste de celle-ci.
Exemple
Vous faites une rando de 8 km. Cette rando comprend un dénivelé positif cumulé de 400 mètres.
Pour connaitre le nombre de kilomètres-efforts exigés par cette rando, vous procéderez donc au calcul suivant :
DISTANCE DE LA RANDO + (DÉNIVELÉ POSITIF CUMULÉ / 100)
8 km + (400 / 100) 8 km + 4 km 12 km
Autrement dit, à cause du dénivelé positif cumulé de 400 mètres, vous aurez dépensé autant d’énergie dans cette rando de 8 km que si vous aviez marché 12 km en terrain plat.
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Le kilomètre-effort en pente descendante.
De la même façon que pour le dénivelé positif cumulé, il existe également une notion de kilomètre-effort pour le dénivelé négatif cumulé. Ce qui est normal, puisque tous les randonneurs savent très bien que descendre une côte demande davantage d’efforts que de marcher sur le plat. Cet effort n’est toutefois et évidemment pas de même nature que la montée, mais quand même.
Le problème, ici, c’est que ce kilomètre-effort en pente descendante fait moins l’unanimité parmi les randonneurs que celui calculé en pente ascendante. Alors que pour les montées, ils s’entendent généralement pour dire que 100 mètres de dénivelé positif cumulé = 1 kilomètre de marche sur le plat, pour les descentes, ce ratio, selon les sources, varie de 200 à 500 mètres de dénivelé négatif cumulé pour 1 kilomètre. Ce qui est beaucoup comme différence, on s’entend.
Il faut donc choisir soi-même son propre ratio.
Personnellement, j’ai choisi 400 mètres de dénivelé négatif cumulé = 1 kilomètre. Et après l’avoir expérimenté, j’avoue qu’il correspond pas mal à ma réalité. Je vous conseille donc de faire de même : c’est-à-dire d’adopter l’un de ces ratios, et de le tester, quitte à le modifier au besoin après quelques randos.
Exemple (avec le ratio : 400 mètres = 1 kilomètre)
Vous faites une rando de 8 km. Cette rando comprend un dénivelé négatif cumulé de 500 mètres.
Pour connaitre le nombre de kilomètres-efforts exigés par cette rando, vous procéderez donc au calcul suivant :
DISTANCE DE LA RANDO + (DÉNIVELÉ NÉGATIF CUMULÉ / 400)
8 km + (500 / 400) 8 km + 1,25 km 9,25 km
Autrement dit, à cause du dénivelé négatif cumulé de 500 mètres, vous aurez dépensé autant d’énergie dans cette rando de 8 km que si vous aviez marché 9,25 km en terrain plat.
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La formule complète
Vous êtes maintenant en possession de toutes les données pour utiliser la fameuse formule « scientifique » qui calculera l’estimation de votre temps de rando. Ces données étant, je le répète :
À l’aide de ces données, vous pouvez maintenant procéder au calcul complet en utilisant la formule « magique » !
Ce calcul se fera en 3 étapes.
1ère étape : calculer le nombre de kilomètres-efforts de votre rando
Exemple
Vous vous apprêtez à faire une rando en boucle de 11 km. Le dénivelé positif cumulé est de 540 mètres. Étant donné qu’il s’agit d’une boucle, le dénivelé négatif cumulé est donc également de 540 mètres
Pour connaitre le nombre de kilomètres-efforts exigés par cette rando, vous devez procéder au calcul suivant :
DISTANCE DE LA RANDO + DÉNIVELÉ POSITIF CUMULÉ / 100 + DÉNIVELÉ NÉGATIF CUMULÉ / 400
11 km + (540 / 100) + (540 / 400) 11 km + 5,4 + 1,35 11 km + 6,75 17,75 km
Autrement dit, à cause des dénivelés positif et négatif cumulés de 540 mètres chacun, vous vous apprêtez à dépenser autant d’énergie dans cette rando de 11 km que vous en dépenseriez dans une rando de 17,75 km en terrain plat.
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2e étape : diviser ce nombre de kilomètres-efforts par votre vitesse de marche en terrain plat
Même exemple que le précédent (suite)
Vous aviez déjà calculé que votre vitesse de marche en terrain plat était de 3,81 km/hre. Il ne vous reste plus qu’à résoudre l’opération mathématique suivante :
DISTANCE DE LA RANDO EN KM-EFFORTS / VITESSE DE MARCHE EN TERRAIN PLAT
17,75 km / 3,81 km/hre 4,7 heures
Si vous ne faisiez aucune pause, vous marcherez donc théoriquement pendant 4,7 heures (4h42m) pour couvrir cette rando de 11 km.
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3e étape : rajouter votre temps estimé d’arrêts
Même exemple que le précédent (suite)
Personnellement, comme je l’ai déjà précédemment mentionné, je calcule environ (et minimalement) 5 minutes d’arrêt pour chaque heure de marche. Ce qui fait ici (en arrondissant) : 5 minutes x 5 heures = 25 minutes.
TEMPS DE MARCHE + TEMPS D’ARRÊT
4h42m + 25 m 5h07m J’arrondis à 5 heures
Théoriquement, toujours, vous prendrez finalement environ 5 heures pour venir à bout de ces 11 km.
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À noter
Si vous fouillez sur Internet, vous trouverez d’autres formules magico-scientifiques pour calculer la durée prévue de vos randos. Certains sites fournissent même des calculateurs où vous n’avez qu’à entrer vos données dans des cases, et la machine vous fournit automatiquement le chiffre attendu.
C’est à vous de voir si ces différentes méthodes de calcul correspondent à votre réalité personnelle. Et l’unique façon d’en être sûr, c’est de les tester sur le terrain.
Exemple réel
Pour ma part, après les avoir testées à de nombreuses reprises, j’en suis venu à entrer les données suivantes dans ma formule :
- Vitesse de marche en terrain plat (et en forêt) = 3,5 km/hre
- kilométrage-effort en pente ascendante = 120 mètres de dénivelé positif cumulé = 1 kilomètre
- kilométrage-effort en pente descendante = 400 mètres de dénivelé négatif cumulé = 1 kilomètre
- temps de pause = environ 5 minutes par heure de marche.
Et je fournis ici un exemple réel d’une rando de 17,4 km que je m’apprêtais à faire il n’y a guère. Je désirais surtout savoir à quelle heure je devais partir pour être de retour chez moi à 17h00 au plus tard…
J’ai commencé par compiler les données suivantes :
- Temps de route pour me rendre au point de départ : 35 minutes
- Distance du tracé : 17,4 km
- Dénivelé positif cumulé : 955 mètres
- Dénivelé négatif cumulé : 955 mètres
1ère étape : j’ai calculé le nombre de kilomètres-efforts de cette rando
17,4 km + (955 mètres / 120) + (955 mètres / 400)
17,4 km + 7,96 + 2,39
27,75 km
Cette balade de 17,4 km en montagne allait ainsi équivaloir en une balade de 27,75 km en terrain plat. Une grosse journée m’attendait, en effet !
2e étape : j’ai divisé ce nombre de kilomètres-efforts par ma vitesse de marche en terrain plat
27,75 km / 3,5 km/hre
7,93 heures (ou 7h55m)
De cette façon, si je marchais non-stop pendant toute la journée, je complèterais théoriquement cette rando en 7h55m.
3e étape : j’ai rajouté mon temps approximatif d’arrêt
7h55m + (5 minutes x 8 heures)
7h55m + 40 m
8h35m
Je ne complèterais donc pas cette promenade, en principe, en bas de 8h35m.
4e étape : j’ai rajouté le temps pour me rendre au point de départ en auto – et en revenir (+ 10 minutes de « perte de temps » avant de commencer à marcher comme tel et avant de reprendre la route pour le retour)
8h35m + (35 minutes x 2) + 10 minutes
8h35m + 70 m + 10m
9h55m
Conclusion : pour être revenu à la maison à 17h00, je devais en principe être assis dans mon auto à 7h05 du matin
17h00m – 9h55m = 7h05m
Je mets ici sous forme de tableau ces prévisions et, en parallèle, comment cette journée s’est finalement déroulée…
Événement |
Prévision |
Réel |
Départ de la maison |
7h05 |
7h00 |
Départ rando |
7h45 |
7h40 |
Fin rando |
16h20 |
16h14 |
Temps total |
8h35m |
8h34m |
Temps de marche |
7h55m |
7h33m |
Temps d’arrêts |
40 m |
1h01m |
Départ en auto |
16h25 |
16h25 |
Retour à la maison |
17h00 |
17h00 |
Comme on peut le constater, tout s’est déroulé nickel chrome selon mes prévisions. J’ai par contre marché une vingtaine de minutes de moins que prévu, mais j’ai compensé par une vingtaine de minutes de temps d’arrêts de plus que prévu également.
Mes histoires de rando ne finissent pas toutes aussi bien (pile-poil) que celles-ci, par contre. Mais dans l’ensemble, les écarts sont tels que je peux habituellement me fier à cette formule mathématique avec une marge d’erreur de plus ou moins 10 %. Ce que je trouve très satisfaisant pour mes besoins personnels.
Mot de la fin
Pour ceux qui connaissent le logiciel Excel, il est possible de monter un tableau dans lequel il ne reste plus qu’à entrer vos données de base.
Ce que je me suis moi-même amusé à faire.
Tableau Excel « home made » vide attendant l’entrée de mes 4 données de base
Exemple d'entrée de données
Et bien sûr, ce tableau n’est utile que lorsque je pars seul en rando, car ces données m’appartiennent en propre. Si je pars avec quelqu’un d’autre, les résultats seront forcément faussés.
Pour terminer, il se peut fort bien – et c’est pratiquement impossible que ça n’arrive pas – que notre condition physique évolue avec le temps. Dans ce cas, notre vitesse de déplacement s’en trouvera nécessairement modifiées. Il serait donc sage de refaire notre « test de marche en terrain plat » de temps en temps, question d’adapter la formule à notre réelle condition physique.
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