2011-08-04 --- Visite obligatoire de Victory et visite manquée d'Albany
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De : Yvan
À : Parents et amis
Le : 4 août 2011 – 20h00
Objet : Arrêt imprévu
Bonjour à tous
Méchant hasard…
Je vous parlais avant-hier de mon Johnny Boy et de son bon rendement. Eh bien, figurez-vous donc qu’il a eu une défaillance… Ben oui… En partant, ce matin, de mon cimetière, j’ai entendu des bong ! bong ! bong ! sous sa carcasse.
« Bon, ça y est ! », que je me suis dit en ajoutant quelques mots d’église.
Comme c’était inquiétant, je me suis renseigné où était le garage le plus proche. Et on m’a référé à… heu… disons à un bâtiment qui ne m’inspirait guère confiance de prime abord.
Mais je suis entré quand même. Avais-je le choix ? Il s’est finalement avéré que le propriétaire-mécanicien était extrêmement sympathique et (surtout) compétent.
Quand on dit qu’il ne faut pas se fier aux apparences…
Il a tout de suite diagnostiqué le problème de mon Johnny Boy. Je ne sais pas le nom de la pièce qui était défectueuse. C’était quelque part près du pneu arrière, côté passager, et autour de l’essieu.
L’homme m’a dit que j’avais été chanceux que ça n’ait pas entièrement cassé sur la route. Sinon, Dieu seul sait ce qui se serait produit – l’enfer, minimalement. Mais heureusement, il ne s’est rien passé de la sorte et j’en ai été quitte pour moins de $200 US.
Mais le plus important était qu’il a fait des pieds pis des mains pour trouver la pièce à remplacer et pour procéder rapidement à la réparation. « Rapidement », ça voulait dire pas avant 14h00. Et il n’était que 9h00.
Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, j’ai laissé Johnny Boy, Bruno et la Bête à l’hôpital, et je suis parti avec Grosse-Tête dans mon sac à dos pour une visite touristique à pied dans le village de Schuylerville.
Mais nous nous sommes tout d’abord arrêtés à un landromat pour faire un petit lavage qui s’imposait.
J’ai ensuite arpenté Schuylerville et Victory. Il n’y a pratiquement pas de différence entre les deux agglomérations. Ça se fait bien.
J’avais remarqué un énorme monument en forme d’obélisque à l’entrée du cimetière où j’avais couché la veille. Comme ça m’avait intrigué, et comme j’avais du temps devant moi, j’ai décidé d’aller voir ça. J’ai appris que ça s’appelait The Saratoga Monument.
Une fois sur place, je me suis en outre rendu compte que le monument en question comportait des fenêtres jusqu’en haut, et une porte. Perspicace comme je le suis, j’en ai déduit qu’il était « creux ».
Je suis entré sans plus de façons. Et qui voilà ? Une dame en uniforme qui m’a accueilli, et qui, sans que je ne lui pose aucune question, a commencé à me parler d’une bataille, comme si j’avais pesé sur un piton « on » par mégarde...
« Woh ! Woh ! Pas trop vite ! Slow down, madame ! »
Mais c’était extrêmement intéressant. Je rapporte ici un fait historique.
Pendant la guerre d’indépendance des États-Unis, les Anglais ont envoyé des troupes à partir de Montréal pour combattre les Américains en rébellion. Rendus à Saratoga (à quelques kilomètres d’ici, plus au sud), les Anglais se sont fait battre par les Américains, et ils ont dû se replier ici, à Victory, où ils se sont retranchés. Et ils ont vécu là pendant des jours à se les geler, à crever de faim et à dormir dans leurs excréments (c’est comme ça que c’est raconté). Puis, les Américains ont fini par les réattaquer et ils les ont définitivement vaincus ; ce qui a mis un terme à la fameuse « bataille de Saratoga »
.
Le monument a été érigé en l’honneur de cette victoire.
Eh bien, c’est en plein sur ce terrain-là que j’ai moi-même passé la nuit dernière, sans le savoir. On rit pus ! Moi qui n’ai jamais digéré la défaite des Plaines d’Abraham, je prends ça comme une sorte de revanche d’avoir paisiblement dormi sur un lieu où les Anglais se sont fait planter (même si c’était par les Américains).
J’étais tellement fier de ça que je me suis fait un selfie devant le monument.
Je me suis rendu jusqu’en haut de l’obélisque, bien sûr, mais tranquillement pas vite. Mine de rien, y’avait beaucoup de marches à monter.
Mais la récompense était là, bien sûr, à 49 m dans les airs, avec la vue sur toute la région.
Bon, après…
Petit lunch dans une sandwicherie avant de retourner au garage (en avance). Je suis arrivé là et – good news – le monsieur avait déjà fini la réparation. Je l’ai remercié je ne sais pas combien de fois… tout en sortant ma carte de crédit !
Mon intention était maintenant d’aller à Albany, de m’installer quelque part dans le centre-ville pour envoyer mes dernières nouvelles et de m’informer pour la suite des choses. Mais voilà que bong ! (à la puissance 10, cette fois), alors que je croyais qu’Albany était une ville de la grosseur de Burlington, disons, ben j’ai frappé tout un nœud.
Albany, ça ressemble en réalité à une grosse ville… Pas comme Montréal, bien sûr, car elle ne comprend que 875 000 habitants environ (en tenant compte de toute son aire urbaine). Mais il y a full autoroutes et échangeurs Turcot, ainsi que des banlieues pas trop rassurantes où ça craint un peu.
Je suis rentré là-dedans à 16h00, en plus ; c’est-à-dire à l’heure de pointe. Je me suis perdu une couple de fois et je suis devenu tendu comme une corde de violon.
Ça fait que j’ai décidé de (excusez, mais c’est le mot approprié)… j’ai décidé de décâlisser mon camp de là en vitesse, sans m’y arrêter une seule minute. Ça m’a pris du temps, mais j’y suis parvenu… J’étais tellement mêlé par moments, que je me guidais grâce à la position du soleil dans le ciel – c’est pas des farces !
Dommage, hein ? Oui, très dommage, car le centre-ville d’Albany vaut apparemment le détour (voir la capsule encyclopédique à la fin de cette chronique).
Cela dit, je n’entrerai plus dans une ville inconnue de cette envergure de tout ce voyage-ci. La prochaine fois, j’aurai un GPS, ou un copilote compétent, ou à tout le moins une carte un peu plus détaillée que celle que j’avais là. J’ai eu ma leçon !
Mais tout ça m’a désorganisé. Il était de bonne heure, et je ne savais plus ben ben où aller. Ça fait que j’ai descendu vers le sud. Et là, où pensez-vous que j’ai installé mes pénates ? Ben oui : dans un autre cimetière.
Je sais que ça peut sembler étrange, mais c’est un des seuls endroits gratos qui remplit tous mes critères d’une bonne nuit tranquille : belle pelouse aménagée, tranquillité, et sécurité (il y a toujours des maisons pas loin). Et il y en a dans pratiquement tous les villages.
La ville où je suis ? Rosendale. À moins de 10 kilomètres d’un village qui s’appelle Stone Ridge et que j'aimerais parcourir, car une personne que je connais bien y a déjà vécu pendant une couple d’années, jadis, et je suis curieux de voir ce que ça a l’air. J’irai y jeter un petit coup d’œil demain matin, à la première heure.
Pendant que je vous écris, je vois un renard qui se promène pas loin devant moi à travers les pierres tombales. Heu… c’est méchant, un renard ?
Demain – ou après-demain –, j’aimerais aller voir ce fameux terrain où a eu lieu le fameux festival de Woodstock. Pis j’aimerais aussi, peut-être, visiter West Point… Et puis, et puis… il y aurait peut-être une belle randonnée de vélo à faire dans ces coins-là, le long de la rivière Hudson ?
Je verrai tout ça à tête reposée demain matin.
À plus tard !
Yvan
Jeudi, 4 juillet 2011
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LA CAPSULE ENCYCLOPÉDIQUE
DES MAUDITS VENTS
Au tout début (en 1650), lors de sa création, Albany s’est appelée Beverwijck, et ce sont les Néerlandais qui l’avaient fondée et baptisée comme ça. La bourgade se trouvait dans la banlieue sud-est de la ville d’aujourd’hui. Elle a changé de nom pour Albany en 1664, après la conquête anglaise et que les Néerlandais ont dû sacrer le camp.
Ce nom d’Albany a été donné en l’honneur du duc d’York et d’Albany (le futur roi Jacques II d’Angleterre).
Albany est devenu la capitale de l’état de New York en 1797. Elle a remplacé Kingston à ce titre, ville qui est située plus au sud.
La ville comme telle compte aujourd’hui environ 100 100 habitants. Mais si on inclut toute son agglomération urbaine (les villes de Troy et de Schenectady, notamment), la population se monte à environ 875 000.
Triste statistique : 26 % des habitants d’Albany vivent sous le seuil de la pauvreté, contre 15 % dans le reste de l’état (et contre 13 % dans le reste du pays).
Mais comme dans toutes les grandes villes du monde (et les moins grandes), la pauvreté côtoie la richesse, l’opulence et la beauté.
La beauté d’Albany, elle, est sans conteste son Empire State Plaza où sont regroupés, au bout du Capitole (le bâtiment législatif de l’état), quelques gros buildings carrés résolument modernes et le fameux « The Egg », qui est une salle de spectacle.
Empire State Plaza, Albany
The Egg, Albany
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