2013-02-17 --- Journée oisive le long des rios de Cuenca
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De : Yvan – Cuenca
Date : dimanche, 17 février 2013
À : parents et amis
Bonjour à tous,
Les journées se suivent et ne se ressemblent pas… Hier, ça a été super bien rempli. Et aujourd’hui, ben ça a été so so…
En cette journée d’élections équatoriennes, mon programme initial était pourtant de repartir en excursion. Et j’étais fin prêt pour ça – j’ai une facture qui le prouve. Comme hier, un chauffeur était donc supposé me prendre à 9h00 pour me mener vers le lieu de ma destination, à deux heures de route d’ici. But du voyage : quelque chose de trippant, bien sûr…
Eh bien, il n’est jamais venu...
J’ai poireauté pendant ¾ d’heure comme une tarte sur le trottoir, avant de déclarer forfait Et comme c’était dimanche, l’agence était fermée ; et personne ne répondait au téléphone.
Vous pouvez imaginer les émotions qui bouillonnaient – le volcan Tungurahua dans mes entrailles, genre…
Ça fait que, en attendant d’arranger ça (demain matin), j’ai été obligé de revoir mon plan de match. En fait, j’ai pris ma journée de demain, et je l’ai transférée à aujourd’hui. Pis ma journée de demain, ben je n’avais pas grand-chose de passionnant sur le programme, j’avoue : marche dans le vieux Cuenca et ailleurs dans la ville… J’ai déjà fait mieux…
J’ai commencé par aller à la messe. Ben quoi ? C’était dimanche, aujourd’hui, non ? Et le dimanche, ne va-t-on pas à la messe ? Ça fait que j’ai choisi la première église du bord – il y en a plein, ici – et je suis entré en même temps que tout le monde pour voir comment se déroulait la cérémonie dans ce pays.
Aucune différence d’avec nous-autres – du moins, d’après ce que je me souviens de nos propres messes. Le prêtre fait ses affaires, entrecoupé des lectures (lues par des laïcs), et entrecoupé de chants comme les nôtres. Il y a quand même deux différences : 1) la langue, bien sûr ; et 2) le fait qu’il y a pas mal plus de monde dans leurs églises que dans les nôtres ! À part ça, c’est du copié-collé
Je suis discrètement sorti à la lecture de l’évangile selon Saint-Machin.
À Cuenca, il y a quatre rios qui traversent apparemment la ville. Sur la carte sommaire que j’ai entre les mains, il y en a trois de visibles. Et j’avais remarqué que pour chacun de ceux-ci, il y avait un parc linéaire qui les suivait à la trace. Ça me tentait d’aller les marcher.
Je suis donc sorti du vieux Cuenca – sûrement un des rares étrangers à tenter cette aventure saugrenue –, et j’ai été rejoindre un parc, assez loin vers le sud, via une large avenue (Vincente Solano) qui m’a mené dans un quartier résidentiel pour gens aisés Et puis, j’ai longé le rio sur le sentier aménagé. J’allais à pas de tortue, ayant toute ma journée devant moi. C’était bien ; dans le genre joli, propre et correct.
J’ai abouti dans un grand parc familial – le Parque de El Paraiso –, dans lequel j’ai flâné en regardant les locaux s’amuser. Pis je suis revenu tranquillement pas vite vers le centre historique, que j’ai quadrillé pendant une bonne heure (ça se fait bien, car il n’est pas bien grand), avant d’arrêter pour casser la croûte sur la seule terrasse de la ville.
Je vous avais glissé un mot, l’autre jour, je crois, à l’effet que j’avais un peu de misère avec cette ville – la meilleure ville au monde pour prendre sa retraite, d’après les dires un peu pompeux d’un journal que je ne connais pas. Eh bien, c’est toujours le cas (j’ai encore de la misère). Et je ne sais pas encore quels mots utiliser pour décrire mon feeling… Trop « ordinaire » ? Trop « léchée » ? Trop « correcte » ? Trop « propre » ? Trop « touristique » ? Trop « bourgeoise » ? Je ne sais trop… Il manque une étincelle de quelque chose, en tout cas… De la couleur, peut-être ? Du relief ? De la vie ordinaire qui se démène par en-dedans ?
Je ne peux évidemment m’empêcher de la comparer à Quito – Quito que j’ai tellement aimée. Le vieux Quito, par exemple, n’était pas aussi propre, aussi bien entretenu, que celui-ci, mais il y avait de la vie, dedans – et ça se sentait tout de suite ! De la vie ordinaire de gens pauvres ; des Indiennes à tous les coins de rues vendant leur nourriture et leurs produits de pacotille (à Cuenca, les Indiens semblentplutôt rares) ; des vieux désœuvrés flânant sur les places publiques ; de la couleur, donc ; les rues toutes en pentes ; le tramway qui le sillonnait ; les policiers partout, qui se mêlaient à l’effervescence de la populace ; les rues piétonnières ; les touristes plutôt discrets…
Pour tout vous dire, même si je suis content d’être venu ici, à Cuenca, et de l’avoir parcourue, j’ai maintenant hâte de partir. J’ai ai fait le tour et j’en ai assez. Vers la fin de l’après-midi, je trouvais même le temps long. C’est un signe qu’il faut passer à autre chose… Lorsqu’on ne dispose pas de beaucoup de temps en voyage, comme c’est mon cas, chaque jour doit être profitable, non ? Alors go !
La seule chose qui me fait (un peu) paniquer, c’est demain. Si mon excursion avortée de ce matin n’est pas remise à demain, je devrai alors passer une journée supplémentaire ici, en ne sachant trop quoi y faire. Je ne peux en effet m’en aller ailleurs, car je prends l’avion mardi pour mon retour à Quito. Bloqué ici, donc, je suis, en attendant cet avion. Il faut ab-so-lu-ment que cette excursion soit remise à demain ! Une dernière prière pour moi, les amis, si vous avez le temps…
Belle fin de journée
Yvan
PS) J’ai remarqué que la photo d’hier de notre guide Alvaro a fait réagir quelques lectrices – et non pas à cause de son savoir encyclopédique…
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