Les maudits vents

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2013-02-02 --- Au marché d'Otavalo

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De : Yvan – Quito

Date : samedi, 2 février 2013

À : parents et amis

 

Bonjour à tous,

 

Ce matin, go to Otavalo !

 

Otavalo est un petit village situé à environ 90 km au nord de Quito. Il est réputé pour son marché – qui est l’un des plus colorés de l’Équateur – ainsi que pour ses Indiens Otavalos, bien sûr. Semble-t-il qu’il fallait que je fasse le détour pour voir ça (conseils de C(h), de C(é) et de J-M, toujours). Je m’y suis donc rendu, même si les marchés (le magasinage) ne sont pas ce qui me fait le plus tripper au monde.

 

Laly s’est encore offerte pour venir me reconduire au terminus d’autobus – qui est passablement éloigné, vers le nord. Et elle m’a également expliqué de long en large comment revenir jusqu’à la maison. Je suis pas mal gâté, je sais…

 

Otavalo n’est qu’à 90 km, oui, mais c’est un voyage qui dure deux bonnes heures. Pour y aller, on prend un bus avec « siège réservé » – on rit pus ! Et j’ai été surpris de constater son confort : sièges inclinables, air climatisé, télévision à l’avant, projetant un film (!) – m’enfin… un film, faut le dire vite… on voit l’image, mais on n’entend pas le son, ha !

 

Je suis parti à 8h50. Juste le voyage aurait valu amplement le déplacement…

 

Pas trop longtemps après la sortie de Quito, on a pénétré de plein fouet dans les montagnes sauvages et escarpées de la Cordillère des Andes. Ouf ! Un décor incroyable : des montagnes sur lesquelles ne poussent que des plantes sauvages et des arbrisseaux rabougris, des à-pics vertigineux… Et très peu de garde-fous, comme de raison… J’ai souvent penché mon regard en bas, sur ma droite, pour me rendre compte que je contemplais un rapide, directement quelques trois cents mètres en dessous. Et en même temps, je ne pouvais m’empêcher de me demander : « Qu’est-ce qui arriverait si les freins claquaient ? » La question se posait – surtout lorsque ça sentait les freins brûlés à plein nez dans le bus –, mais  je préférais évidemment ne pas penser à la réponse…

 

Au bout d’une heure, ça s’est un peu calmé. Les montagnes ont fait place à des « vallons » recouverts de verdures, de quelques (petites) forêts et de terres cultivées. Nous venions d’aboutir sur un haut-plateau aux allures de cartes postales. Et c’est demeuré comme ça jusqu’à notre destination.

 

Le bus prend donc deux heures pour faire ce trajet de 90 km. Il y a deux raisons à ça : 1) à cause de la partie de la haute montagne, bien sûr, où la route fait d’innombrables lacets et dont les côtes obligent l’engin à avancer à pas de tortue – surtout en montant ; et 2) les arrêts, qui sont fréquents, afin de faire descendre les passagers qui sont rendus à leur destination, ou faire monter les gens qui se tiennent sur le bord de la route, et qui veulent se rendent eux aussi à Otavalo.

 

Au terminus, je me suis rendu à pied au fameux marché, en suivant mon instinct quant à la direction… Dangereux, je sais (de me fier à mon instinct), mais ça a fonctionné ! Faut dire qu’Otavalo, ce n’est pas bien bien grand, on s’entend ? Mais quand même…

 

Il y a plusieurs gros marchés dans cette ville-là : le marché des animaux, que je n’ai pas vu, faute de temps ; le marché des fruits et légumes, que je n’ai traversé que pour voir la foule (t’sé, moi, pis les tomates et les concombres…) ; et le « marché des ponchos », où j’ai déambulé pendant presque tout l’après-midi. Le marché des ponchos porte mal son nom. Des ponchos, il y en a, certes, oui – et beaucoup ! – mais j’appellerais plutôt ca le « marché des textiles ». Marguerite, tu capoterais de te promener là-dedans…

 

J’ai marché au travers des kiosques à m’en donner mal à la tête. L’on s’y perd. C’est fou. Mais ça revient toujours un peu au même, en fin de compte. Comme ils sont des dizaines et des dizaines à vendre des produits d’artisanat, ça finit finalement par se ressembler. Je ne sais pas comment ils font pour faire leurs frais. Acheter dans un stand ou dans un autre… où est la différence ?

 

J’ai acheté quelques trucs, dont mon fameux bonnet andin. J’ai marchandé (obligatoire, par ici). Probablement pas assez, par contre. Mais la marchandise est tellement peu chère, et j’haïs tellement marchander, que je finissais rapidement par dire oui. Je me suis sans doute fait avoir à tous les coups…

 

Le clou de la journée a évidemment été les Indiens Otavalos qui circulaient partout. Très facilement reconnaissables grâce à leurs costumes traditionnels. Avant de me rendre là-bas, je m’attendais à faire face à du folklore de tourisme. Mais je me suis rapidement réajusté. Plus de la moitié des Otovalos portent naturellement et fièrement leur costume (peu importe l’âge). En fait, il semble qu’ils sont très farouches par rapport à la conservation de leur culture en refusant d’imiter les blancs et les métis.

 

Ça donne quelque chose de beau, en tout cas (voir photos). Les hommes portent les cheveux très longs qu’ils rassemblent en natte. Et les femmes… Ah, les femmes ! Elles m’ont fait le même effet que les Indiennes dans leurs saris, l’an dernier. C’est sans doute à cause de l’exotisme…

 

J’ai tenté de les prendre en photo en demeurant le plus discret possible, car je me suis rendu compte qu’ils n’aimaient pas se faire photographier – et je les comprends bien.

 

Parlant de ça, de kodaks… Otovalo étant une ville très touristique, j’ai vu des « Blancs » là, comme je n’en avais pas vu à Quito. Facilement reconnaissables à leur look. Le les ai entendus parler allemand, anglais et français – français de France. Parmi eux, il y en avait quelques-uns de pur style folklorique : bermudas, chapeau de paille, kodak sur leur grosse bédaine et se croyant tout permis. Je croyais ce genre révolu, mais faut croire que non…

 

Et je suis finalement retourné vers le terminus d’autobus dans les environs de 14h45 afin d’entreprendre le long voyage de retour. Une fois là, c’était un peu la cohue. Pas de billetterie. Pas de numéro de quai. Du monde partout… Je regardais autour de moi, à la recherche d’un indice pour savoir où me diriger, lorsque tout à coup, j’ai entendu… (ça aurait pu être la voix de mon ange gardien, tellement elle tombait à pic, mais ce n’était pas elle), j’ai entendu, donc : « Quiiiiiiito ! Quiiiiiiito ! Quiiiiiiiito ! »

 

Quito ?

 

J’ai enligné celui qui criait ainsi, et je lui ai demandé de quel bus il s’agissait. Il me l’a indiqué d’un geste rapide en continuant de crier de plus belle à la ronde : « Quiiiiiiito ! Quiiiiiiito ! Quiiiiiiiito ! »

 

Je suis monté dedans. Cinq minutes plus tard, le bus partait. Et voilà le travail !

 

Il y avait un autre film de kong fu à la télé (je dis « un autre », car c’était également un film de kong fu, ce matin), mais vous pensez bien que je me foutais du kong fu. Mes yeux étaient encore dehors, à essayer de tout voir en même temps, sans rien perdre. Le voyage de retour a duré 1¾ heure, cette fois.

 

Ah oui ! Vous ai-je dit le prix du voyage dans ce bus ? Essayez de deviner ! Allez, allez, juste pour le fun… 25 $ l’aller-retour ? 30 $ ? 35 $ ? Vous êtes complètement dans le champ. Ça m’a coûté  un gros 4 $ – aller-retour (!). Ben oui… Vous ne me croyez pas, hein ? C’est normal que vous soyez sceptique. Mais c’est quand même ça.

 

Encore une très belle journée bien remplie, n’est-ce pas ? Et ce n’est pas prêt de s’arrêter… Demain, j’ai l’intention de… d’aller… de faire…

 

Vous le saurez demain ! Binne, binne !

 

Belle soirée à tous

 

Yvan

 

PS) Excusez la qualité des photos en rapport avec la montagne. Pas évident de prendre des clichés à travers la vite sale d’un véhicule en mouvement…

 

 

 

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20/03/2017
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