2013-02-16 --- Randonnée pédestre à 4000 mètres d'altitude : le Parc El Cajas
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De : Yvan – Cuenca
Date : samedi, 16 février 2013
À : parents et amis
Bonjour à tous,
Journée éprouvante physiquement, aujourd’hui... Mais je l’avais moi-même choisie. Comme quoi j’ai peut-être un petit fond de masochisme caché quelque part par en dedans, et qui demande juste à s’éclater…
L’auto est venue me chercher à 8h30. J’ai alors fait la connaissance des gens avec qui j’allais partir dans les montagnes pour toute la journée : le guide, Alvaro, sympathique jeune homme aux connaissances illimitées, une jeune américaine (pas plus de 20 ans), et une Allemande d’environ 40 ans. Quatre langues différentes, donc, encore une fois, dans l’auto : l’espagnol, le français, l’allemand et l’anglais. Quelle langue l’a emporté d’après vous ? Ben oui, c’est exactement ça : la shakespearienne… C’est plate, vous devinez toujours mes énigmes…
On a quitté Cuenca par le nord-ouest, via un quartier en développement et apparemment réservé à la classe montante. Passé cet endroit, le paysage est vite devenu fantastique. Et ça n’a pas été très long (½ heure – ¾ d’heure) qu’on est parvenu à l’entrée…
Mais à l’entrée de quoi au juste ? Vous l’ai-je dit ? Ben non, pas encore – j’ai fait durer le suspense exprès jusqu’à la fin – hi hi !
À l’entrée du Parque National El Cajas…
Le Parque National El Cajas, c’est 280 km2 de montagnes, de lagunes et de sentiers pédestres ; abritant en outre des centaines de variétés de plantes, d’arbres et d’oiseaux uniques en Équateur. Je vous le dis tout de suite, à vous, amateurs de beautés naturelles, ce parc là, c’est quelque chose… Pour le peu que j’en ai vu, à tout le moins… Une partie infirme, certes (seulement que sa partie nord), mais quelle partie !
Alvaro a commencé par stopper l’auto dans un stationnement au milieu de nulle part. Pour bénéficier d’une vue superbe sur le parc à partir de son plus haut sommet, qu’il nous a dit, ben il fallait y aller à pied – c'est-à-dire qu’il fallait « monter », bien entendu. Nous étions à 4200 mètres. Nous avons donc utilisé nos jambes – et nos poumons ! – pour nous rendre à 4340, via un escalier. Ça n’a pas été très long, mais quand même, j’étais content d’arriver. Côté oxygène, ça ressemblait un peu à ma montée du Cotopaxi (4800), mais en beaucoup moins long. J’étais d’autant plus heureux de parvenir au sommet que ce qui m’y attendait était – encore une fois – une vue magnifique sur les montagnes du parc.
Waw !
J’espère que je ne vous tanne pas avec mes vues (répétitives) imprenables sur la Cordillère des Andes. Au moins, j’essaie de vous aider à vous mettre dans l’ambiance avec les photos. J’en fais quand même pas mal pour intéresser mes chers lecteurs, avouez !
Une fois cela accompli, Nous avons repris la route, mais pas pour longtemps. Alvaro nous a fait descendre au refuge, cette fois, afin d’y entreprendre une petite randonnée pédestre de deux heures. Et ce, à 4000 mètres d’altitude.
Ouf… ça n’a pas été de la tarte. Marcher pendant deux heures à 4000 mètre d’altitude, dans un sentier qui monte et qui descend sans cesse, dans la boue, dans l’humus et dans la pierraille, je vous avoue que ça vaut une journée complète de marche dans les montagnes du Parc de la Mauricie.
Et j’ai commencé la promenade de façon très discrète lorsque, une dizaine de minutes après le départ, j’ai glissé. Et pour éviter la chute des fesses dans l’humus, j’ai posé la main bien à plat sur un cactus aux feuilles toutes très bien étalées vers le haut. Ça l’a fait « aïe ! », avec plein de petites piqures ensanglantées dans le creux de la main. Heureusement, Alvaro m’a rassuré en me certifiant que ce n’était pas vénéneux. Auriez-vous vu ça, vous autres ? Pendant un instant, j’avais déjà imaginé la manchette dans le Journal de Montréal : un touriste québécois meurt empoisonné par un venin foudroyant dans les montagnes de l’Équateur….
À part ce petit – et fâcheux – accident, tout a bien été. Mais une chance que notre guide était d’une patience d’ange. Nous avons fait beaucoup d’arrêts – essentiellement pour reprendre notre souffle, que nous avions très court. Alvaro en profitait pour nous parler de la faune et de la flore, sujet qui le faisait littéralement triper. Il était intarissable. Il savait par cœur le nom de tous les arbres, de toutes les plantes, de la moindre minuscule fleur des champs ; de tous les oiseaux, aussi. Je capotais ben raide : pas sur les fleurs en tant que telles, mais bien sur ses connaissances encyclopédiques. Moi, un savoir comme ça, ça me fait freaker ben raide. J’ai ces gens-là en totale admiration.
Alvaro a estimé notre distance parcourue à trois kilomètres. Deux heures pour faire trois kilomètres, c’est vrai que ça ne fait pas une très grande vitesse de marche, ça, hein ? 1,5 km/hre. On n’aurait pas gagné le marathon avec ça. Mais à 4000 mètres d’altitude, je m’en fais néanmoins une petite fierté personnelle. Et toujours aucun symptôme du soroche… C’est génial !
La journée s’est terminée dans un restaurant (un peu chic) entre le Parc et Cuenca – le lunch était compris dans le forfait. Le menu était décidé d’avance : du poisson. Ça a été délicieux, du reste.
Pis là…
Pis là, ben vous pensez bien que je prends ça relax pour tout le reste de la soirée, et j’espère que vous comprenez pourquoi.
À demain, groupe !
Yvan
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