2011-08-07 --- It's a long road en passant par les Catskills

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De : Yvan

Date : dimanche, 7 août 2011

À : parents et amis

Objet : It's a long road à travers les Catskills

Avant de partir pour ce petit voyage, à certains d’entre vous, j’avais dit : « Au pire aller, je coucherai dans mon char ». Eh bien, voilà, c’est fait. La pluie d’hier soir n’a pas arrêté de la nuit. Un vrai déluge. De sorte qu’il était impensable que je monte ma tente dans ces conditions. Et j’ai dû m’installer pour dormir dans l’habitacle de Johnny Boy.

Excusez pour le petit moment d’apitoiement d’hier soir. Ça devait être pathétique à lire. Sachez que ça a été beaucoup moins pire que je pensais, en fin de compte. En tout cas, j’ai dormi autant que les autres nuits. Tellement que je me demande maintenant : « Pourquoi perdre son temps à monter une tente, finalement ? ». La perspective d’être obligé de le refaire ne m’inquiète plus… Et puis, même Richard Desjardins l’a déjà fait. En tout cas, c’est le titre d’une de ses chansons que vous connaissez peut-être : Pis j’ai couché dans mon char…

La seule chose qui me désole, c’est de ne pas avoir profité de ce camping. Lorsque j’ai pu enfin voir où j’étais, ce matin, j’ai trouvé le site magnifique. J’étais dans le bois, juste à côté d’un petit ruisseau qui coulait à mes pieds. C’était vraiment beau…

Et heureusement, lorsque je me suis réveillé, il ne pleuvait presque plus. J’ai pu au moins sortir de l’auto pour aller à la douche et replacer l’équipement correctement dans mon fidèle Johnny Boy.

Bon, tournons la page sur cet incident…

Ce matin, j’ai vécu un dilemme, suite à une prise de conscience…

Aussi loin que je regardais sur la carte routière – dans n’importe quelle direction, je ne voyais que de la route à faire. Une longue route… sans arrêts… Et je voyais bien que si je traversais en Pennsylvanie, la route serait plus longue encore … Et de la route pour de la route, je vous avoue que ça ne me tente pas ben ben de faire ça pendant trop de jours d’affilée.

Ça fait que j’ai plutôt décidé de filer vers l’ouest, sur l’autoroute, en demeurant dans l’état de New York, et en longeant la frontière de la Pennsylvanie. Si j’ai pris l’autoroute – du moins jusqu’à Elmira –, c’est qu’il n’y avait pas grand-chose à voir jusque là – et j’avais déjà fait un bout de campagne, dans ce coin-là, lorsque j’étais allé à Bethel, voilà deux jours. De sorte qu’aujourd’hui, je n’ai rien de vraiment capotant à vous décrire, et ce, même si la première partie était grandiose – je longeais les Catskill Mountains, dont le paysage ressemble un peu aux Appalaches.

J’ai laissé l’autoroute pour prendre une route panoramique (qu’y disaient). Ce fut monotone, en fait.

J’ai fait 425 kilomètres, aujourd’hui. C’est du kilométrage, ça, hein ? Beaucoup trop, en effet…

Demain – si le temps le permet –, je devrais visiter un parc national – ici, juste à côté. Il paraît qu’il y a une sorte de canyon, là-dedans.

Un canyon de ce genre-là, j'espère...

Un canyon : là tu jases !

Bon début de semaine, et à la prochaine !

Yvan

PS) Même si je ne vais pas en Pennsylvanie, ce n’est pas une raison pour manquer les Amish. Je vous envoie deux photos que j’ai prises tout en conduisant – pas évident : des Amish dans une carriole, et des Amishettes à pied…

PS) Ben oui, je suis revenu à mes bonnes vieilles habitudes : je me prélasse en ce moment dans le cimetière de Castile, et il est très bien...

PS) Une drôle m’a demandé ce que j’aurais fait en Inde, étant donné qu’ils brûlent leurs morts et qu’il n’y a pas de cimetières.

PS) Merci pour ton beau poème, mon beau L. Je t’en composerai un, moi aussi. Et un aussi beau que le tien…

PS) Et merci pour tous vos messages. Ça fait du bien sur le moral !

DIMANCHE, 7 AOÙT 2011

LA CAPSULE ENCYCLOPÉDIQUE

DES MAUDITS VENTS

L’origine du mot « Catskills » – en anglais, littéralement : « Compétences du chat » – vient du mot néerlandais « Kaatskil », donné par les premiers colons de cet endroit qui étaient de cette nationalité. J’ai cherché la signification de ce mot (Kaatskil), mais je ne l’ai pas trouvée. Faut dire aussi que je n’ai pas trop mis d’énergie là-dessus

Les Catskills ou « les montagnes Catskill » sont une chaine de montagnes située à l’est de la rivière Hudson, au sud d’Albany, et au nord de la ville de New York (2 heures de route de Manhattan).

Mais « montagnes », faut le dire vite. Les amateurs de vraies montagnes diraient plutôt qu’il s’agit de « collines ». Pour ceux qui connaissent, on dirait les Appalaches. Les Catskills sont d’ailleurs considérés comme un prolongement vers l’est des fameuses Appalaches.

En tout cas, c’est une belle région qui attire ben du monde, dont une certaine catégorie de hipsters (bohèmes branchés), les gens (très) aisés new-yorkais et les amateurs de plein air de tous les azimuts.

Je ne crois pas m’avancer en disant que cette région, pour les New Yorkais, est (un peu) l’équivalente des Laurentides pour les Montréalais. Il s’agit en tout cas depuis longtemps d’une région à vocation de vacances pour ceux qui veulent fuir la ville pendant quelques jours.

Et ce n’est pas d’hier que les Catskills attirent les gens comme des aimants… Par exemple, en parlant du courant artistique « paysagiste » fondé au XIXe siècle par l’artiste Thomas Cole, celui-ci avait fait de cette région le sujet de sa passion (un peu comme Marc-Aurèle Fortin avec Charlevoix) ; et les Catskills étaient alors devenus le rendez-vous de tous les bohèmes dès cette époque pendant un long moment.

Thomas Cole (1801 – 1848) et l’une de ses œuvres : River in the Catskills

Fait également à noter : c’est à cet endroit qu’est campé le décor du célèbre récit de Washington Irving : La légende de Rip Van Winkle (1819). Pour ceux qui connaissent…