Les maudits vents

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Mercredi, le 12 février 2020

 

Un sentier méconnu, celui-là, mais qui gagnerait à l’être davantage : connu.

 

Le sentier de La Gabelle tire son nom de la centrale hydroélectrique de La Gabelle, d’où il part.

 

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La centrale hydroélectrique de La Gabelle se trouve en Mauricie, sur la rivière Saint-Maurice, au nord de Trois-Rivières, au sud de Shawinigan et entre les municipalités de Saint-Étienne-des-Grès, à l’ouest, et de Notre-Dame-du-Mont-Carmel, à l’est. Son adresse officielle est à Notre-Dame-du-Mont-Carmel, sur le rang des Grès (tout au bout du rang, on ne peut pas la manquer). Pour être plus précis que ça, faudrait que je l’indique sur une carte. Ce que je fais de ce pas :

 

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Pour accéder au barrage, on a le choix de passer par Saint-Étienne-des-Grès ou ben par Notre-Dame-du-Mont-Carmel. C’est kif-kif : il y a des stationnements des deux côtés de la rivière. Mais le départ du sentier étant situé sur la rive est de la rivière, si l’on passe par Saint-Étienne-des-Grès, il se pourrait bien que l’auto ne puisse pas se rendre sur l’autre rive et que l’on soit obligé de traverser le barrage à pied. Ça arrive en effet des fois qu’ils interdisent le passage aux automobilistes. En tout cas, cet hiver, c’est le cas.

 

Pour cette raison, je recommande de s’y rendre par Notre-Dame-du-Mont-Carmel. Anyway, quand on a terminé le sentier, on est ben content que la voiture nous attende juste là, en sortant du bois !

 

* * * * *

Le sentier de La Gabelle, donc…

 

C’est un sentier linéaire. Ce qui signifie qu’une fois rendu au bout, il faut revenir sur nos pas et se le retaper en sens inverse

 

Il commence au barrage de La Gabelle, et il file jusqu’à un pont ferroviaire qui traverse la rivière Saint-Maurice, plus au nord.

 

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                                         Départ                                                                            Arrivée

 

Le sentier fait 5,3 km (ou 5,4, c’est pas clair clair dépendamment des sources). Aller-retour, ça fait donc une rando de 10,6 km (ou 10,8).

 

Comme je n’ai pas trouvé de carte du sentier sur Internet, j’en ai tracé une moi-même. Grosso modo, et de mémoire, ça donne à peu près ceci :

 

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Ce sentier est un peu difficile à cause de 3 grosses côtes ascendantes et de 3 autres descendantes : 12 big remontées et descentes au total, étant donné l’aller-retour :

 

(3+3) + (3+3) = 12.

 

Schématiquement, le relief est organisé à peu près comme ça :

 

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Ça m’a pris 2 heures pour compléter l’aller et 1 ½ heure pour le retour. Mais faut dire qu’à l’aller, j’ai fait beaucoup de pauses-kodak, et que je marchais plutôt pout-pout. Cela dit, en été, on doit évidemment avancer plus vite.

 

* * * * *

Le matin où je m’y suis rendu, je me demandais ce qui m’attendait. Je marche toujours dans les sentiers de neige sans raquettes ni crampons, et cinq jours plus tôt, il était tombé une bordée d'environ 40 cm (Météo-Média avait prédit l’apocalypse, comme d’habitude, juste avant).

 

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Mais comme je l’espérais, quelques personnes s’y étaient déjà rendues avant moi (en raquettes) et avaient tapé la piste. Et voilà le travail : je n'avais aucun besoin de raquettes moi-même pour y avancer à l’aise (mais des crampons, par contre, n’auraient pas fait de tort).

 

Pour entreprendre ce sentier, qui commence par une pente assez raide merci, deux choix s’offrent au randonneur : une côte à pic, qu’il faut grimper par ses propres moyens, ou une autre, environ 50 mètres plus loin, qu’il faut également grimper (on n’y échappe pas), mais en empruntant des escaliers. Les deux mènent au même endroit une centaine de mètres plus haut.

 

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J’ai choisi les escaliers en me réservant la côte à pic pour le retour. M’enfin, je dis les « escaliers », mais je dois spécifier qu’en hiver, ça ressemble davantage à une piste de toboggan qu’à des escaliers. Avis aux amateurs de glissade.

 

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Ça monte raide, oui. Et je conseille d’y aller mollo à ce stade-ci afin de se garder de l’énergie pour tout le reste.

 

Une fois en haut, ça va très bon train. Le terrain est plat pendant 1 bon km. Et chose curieuse, un moment donné, on arrive à une place où il y a des… des menhirs… Je le jure. Il y en a trois ou quatre, comme ça.

 

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Sur le coup, je me suis demandé si je n’étais pas parvenu au site archéologique de Carnac en France.

 

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Mais après, j’ai vu Obélix qui taillait ses menhirs, et j’ai compris que j’étais dans sa carrière !

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On continue ensuite toujours sur le plat, pout-pout, en s’éloignant de la rivière. Pis un moment donné, le sentier fait une courbe de 90 degrés et bang ! ça se met à descendre. C’est là que le fun commence pour de bon. En été, ça doit pas être si pire, mais en hiver, faut faire gaffe. D’une manière ou d’une autre, gare au dos en cas de chute !

 

Et ça descend comme ça dans une ravine assez profonde. Il y a un ruisseau qui coule en bas vers la rivière. Ruisseau que l’on traverse à l’aide d’une passerelle étroite qui est munie de cordes pour nous sécuriser.

 

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Pas longtemps après avoir traversé le ruisseau, oups ! c’est la remontée. Évidemment, puisque la forêt, c’est comme la vie : tout ce qui descend remonte, et vice-versa. Remontée tout aussi abrupte que la descente, soit dit en passant.

 

Et on retourne vers la rivière que l’on suit ensuite pas mal tout le temps du haut d’une falaise. En été, je ne sais pas ce que ça donne à cause du feuillage, mais en hiver, je confirme que la vue est souvent dégagée pour que l’on puisse admirer la Saint-Maurice sans trop d’obstacles visuels.

 

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Une fois là, en haut, moment de répit : ça recommence en effet – temporairement – à avancer pout-pout sur le plat. Un moment donné, on traverse une zone… comment on dit ? Déforestrée ? Déforestisée ? Une zone de coupe à blanc, quoi. Gracieusetés d’Hydro-Québec qui ne font jamais dans la dentelle pour faire passer leurs beautifull pylônes à travers nos magnifiques paysages.

 

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Pis pas très loin après ça, oups ! et voilà que ça redescend.

 

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Et personnellement, je trouve que cette inclinaison est la pire de toutes. Mais je m’en suis surtout aperçu lors du chemin du retour quand je l’ai remontée !

 

Cette pente descend dans une seconde ravine, avec un petit ruisseau en bas. Du moins, je le suppose, car avec toute cette neige, de ruisseau, je n’en ai point vu. Et il n’y avait aucun ponceau, ce coup-ci. Ça fait que je présume que j’ai passé par-dessus un moment donné sans m’en rendre compte.

 

Bref, comme d’habitude (tout ce qui descend remonte, et vice-versa), il faut ensuite se retaper une côte à pic en mode vertical ascendant. Et on retourne en direction de la rivière et on fait le reste du trajet sur un terrain (plus ou moins) plat, jusqu’à quelques centaines de mètres de la fin, où une autre descente – encore assez raide – nous attend avant de parvenir au but de cette excursion.

 

Mais je vais trop vite. À ce stade-ci, en haut de ma 3e côte significative, j’avais fait environ 3 km, soit un peu plus de la moitié. Je voyais déjà ma destination au loin : le pont ferroviaire.

 

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Mais avant d'y arriver, il faut contourner une petite baie de la rivière. Une baie qui porte le joli nom de Moïsette Olier (joli, non ?).

 

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Bon, une fois la baie contournée, et juste avant d’arriver au bout, le sentier descend abruptement, comme je le mentionnais, ce qui nous amène directement sur le bord de la rivière.

 

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Et pas très loin de cet endroit, paf ! le sentier s’arrête drette là, comme ça, à une cinquantaine de mètres du fameux pont (mais l'été, il continue peut-être un peu plus loin, à vérifier ultérieurement)…

 

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Je ne me suis attardé là qu’à peine 5-10 minutes, le temps d’une petite pause-barre-tendre en vitesse (j’avais faim). Mine de rien, même s’il ne faisait qu’environ moins 5 degrés, ben avec le vent, et sans bouger, c’était un peu frette.

 

Le retour s’est effectué plus rapidement que l’aller, même si j’étais plus fatigué. Y’a deux raisons qui expliquent cette anomalie : 1) j’ai fait moins de pauses-kodak ; pis 2) il faut dire aussi que plus ça avançait et plus j’avais hâte d’arriver.

 

Je ne décrirai pas cette marche de retour, car ça serait un peu plate étant donné que c’est la même que celle de l’aller, mais en sens inverse, comme dans un effet miroir.

 

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Pis faudrait en plus, que j’écrive à l’envers pour la décrire : sertua-suov ruop eril à eliciffid uep nu tiares iuq eC.)

 

Juste mentionner qu’avant d’arriver à la fin, le sentier se sépare en deux. L’un mène vers les fameux escaliers que j’avais empruntés au début. Et l’autre mène vers une côte à pic, sur une crête, qui elle-même mène directement au stationnement de la centrale. Mais j’ai déjà expliqué tout ça au début de cette chronique ; excusez le radotage.

 

Pour prendre la côte à pic plutôt que les escaliers, c’est facile, faut viser deux pylônes électriques qui ne suspendent aucun fil électrique. On dirait la version moderne d’une sorte d’inukshuk pour nous aider à nous repérer de loin.

 

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Bref, on passe juste en dessous de ce machin qui ne sert absolument à rien (électriquement parlant), on descend la pente en faisant attention de ne pas se péter la fiole (du moins, en hiver), et c’est la fin du périple.

 

Comme je le mentionnais au début, ce petit sentier mérite d’être connu. Je le recommande pour deux raisons : 1) parce qu’il est intéressant avec ses vues en hauteur sur la rivière ; et 2) pour se mettre en forme !

 

PS) N'oubliez pas de prendre connaissance de la capsule encyclopédique des Maudits Vents juste en dessous du diaporama.

 

DIAPORAMA MUSICAL

DU SENTIER DE LA GABELLE

 

 

           

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LA CAPSULE ENCYCLOPÉDIQUE

DES MAUDITS VENTS

 

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La centrale hydroélectrique de La Gabelle appartient aujourd’hui à notre fleuron national : Hydro-Québec qui s’en est porté acquéreur dans les années 60 lors de la nationalisation de l’électricité par le gouvernement québécois de l’époque.

 

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Elle avait été construite par la Shawinigan Water and Power. Les travaux avaient commencé en 1922 et elle avait été mise en service en 1924.

 

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La centrale de la Gabelle est l’une des onze qui jalonnent la rivière Saint-Maurice. C’est la dernière avant que la rivière se jette dans le Saint-Laurent, 24 km plus loin. Elle se trouve également à environ 7 km des centrales Shawinigan-2 et Shawinigan-3, au nord.

 

Sa puissance est de 131 MW.

 

Son barrage fait 23,5 m de hauteur et 590 m de longueur. Sa capacité de retenue est de 22 000 000 m3 d’eau.

 

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La centrale et son barrage relient les municipalités de Saint-Étienne-des-Grès, à l’ouest, et de Notre-Dame-du-Mont-Carmel, à l’est. Les installations comportent une seule voie de circulation que les automobiles peuvent emprunter dans un sens à la fois, ainsi qu’une voie piétonnière. À noter toutefois qu’Hydro-Québec se réserve le droit de refuser le droit de passage aux voitures ; ce qui se produit souvent. Il vaut donc mieux se renseigner avant de s’y rendre dans le but de prendre un raccourci.

 

Le nom de ce barrage fait référence à un lieu appelé La Gabelle, qui était autrefois un arrêt ferroviaire, situé à proximité.

 

L’abbé Napoléon Caron (1846-1932), prêtre dans différentes paroisses de la Mauricie, a tenté de trouver l’origine de ce nom de La Gabelle. Voici ce qu’il en a dit (mais ce n’est qu’une théorie) : « Le mot Gabelle a trois significations. La première est un impôt sur le sel. La deuxième est un grenier où se vendait le sel. Enfin, la troisième est tout impôt sur les denrées et les produits de l’industrie. Les deux premières significations ne servent guère qu’à nous dérouter, mais la troisième peut, je crois, nous mettre sur la piste. La Gabelle était autrefois un lieu de traite bien fréquenté : les Indiens descendaient du nord avec leurs pelleteries, les Français montaient jusqu’au premier des grands rapides avec leurs marchandises, et les échanges se faisaient. Il y avait là un grand commerce, le gouvernement devait donc y percevoir des impôts, de là le nom de Gabelle. »

 

 

 

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Les descriptions détaillées de toutes mes autres randos au Québec sont ici

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Je voyage à pied

 



14/02/2020
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