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Ça y est, je l’ai fait ! Yes !
Pourquoi je jubile comme ça ? Parce que ça fait je ne sais pas combien de fois que je suis monté dans cette région de Charlevoix exprès pour me taper ce sentier, mais qu’il est toujours survenu un truc qui m’a empêché de le faire. Le pire, je crois, c’est l’an passé, où je m’étais présenté à l’accueil exactement le matin où le sentier avait fermé pour l’hiver. Plus badlucké que ça, tu perds ton billet 6/49 gagnant le soir du tirage.
Mais là, c’est fait. J’en fais ici le compte-rendu pis j’en parlerai plus jamais.
Mais est-ce que ça vaut la peine, justement ? De décrire cette rando, je veux dire ? Je pose la question, car la plupart des touristes de Charlevoix ont fait ce sentier « mythique » au moins une fois dans leur vie. C’est même rendu une vraie autoroute aujourd’hui. Durant les week-ends de la saison forte – surtout –, cette piste se remplit de centaines de marcheurs ; si ce n’est de milliers.
Si vous vous sentez davantage en sécurité quand y’a du monde autour de vous, alors ne vous gênez pas de la monter un jour de week-end en pleine période des vacances. Mais si vous êtes du genre à aimer vous retrouver tout seul dans la nature, dans ce cas vaut mieux y aller tôt au printemps ou tard en automne, et durant la semaine. Mais même là, ce n’est pas gagné. J’étais moi-même le 13 juin, par exemple, c’était un jeudi, et nous avons sûrement été une soixantaine de personnes, si ce n’est plus, à nous croiser un peu partout cette journée-là.
Mais bref, comme tout le monde, je peux enfin dire : « Je-l’ai-fait. »
Pourquoi est-elle si populaire, au fait, cette piste ? Est-ce que c’est à cause de sa montée, qui est difficile, et qu’on est fier, après coup, de l’avoir réussie ? Y’a peut-être un peu de ça, en effet. Mais c’est surtout, bien sûr, à cause de la magnifique nature qu’il nous est permis d’admirer d’en haut.
Époustouflant, oui. Et le mot est faible.
Mais je vais beaucoup trop vite. Je commence par le commencement : c’est-à-dire par le bas. Je reviens sur le plancher des vaches…
Le sentier L’Acropole des Draveurs se trouve en plein cœur du Parc National des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie, lui-même situé dans l’arrière-pays de la région de Charlevoix, au nord de La Malbaie.
Ce sentier est sans aucun doute le plus beau et – surtout – le plus populaire (je l’ai dit) du Parc. En pleine saison, il y a une navette (obligatoire) qui emmène les randonneurs du poste d’accueil jusqu’au début de la piste, et vice-versa. Si celle-ci n’est pas en service, on peut s’y rendre en auto : une petite ride de 5-6 km à peine sur une route asphaltée.
Une fois prêt à partir, on jette un coup d’œil dans les airs, et on aperçoit le sommet parfaitement visible, qui nous attend 800 m plus haut.
On traverse la route, on est accueilli par une foule de recommandations qui nous mettent en garde contre ce qui nous attend, on prend une dernière et longue respiration et go, on part !
Je le croyais pas… Ça faisait tellement de temps que je voulais faire cette fichue piste, pis que ça ne fonctionnait jamais, que je me disais qu’il arriverait sûrement quelque chose pour m’empêcher de parvenir au bout.
Eh bien, non : je n’ai eu aucun bâton dans les roues…
Et comment est-elle, cette piste ? Ils la qualifient de difficile. J’approuve. Ce n’est pas exagéré. Le sommet se mérite. Mais ça se fait. La preuve c’est que des milliers de gens la gravissent chaque année. Et des gens de tous les âges à part ça. Lorsque j’étais en haut, j’ai parlé avec un couple dont les deux – à vue de nez, comme ça – avaient dans les 70 ans ; et ils m’ont appris qu’ils se la faisaient tous les ans depuis 5 ans.
Elle commence très raide, en tout cas. Pis ça se calme un peu. Je ne veux pas dire par là que ça devient facile. Non, mais ça devient moins difficile. La nuance est importante. Quand on est en forme et qu’on ne s’excite pas le poil des pattes en partant, pis qu’on avance pout-pout petit train va loin, ben on finit fatalement par arriver au terme de ces 5,6 km.
Avant de décrire le sommet, je décris la montée, OK ? Pis comme une image vaut mille mots, je laisse le soin à quelques photos de le faire à ma place.
Or donc, cette montée est (tour à tour)…
facile au début très bien emménagée
avec des escaliers de pierres bien taillées avec des escaliers plus rudimentaires
rocailleuse inondée
boueuse enneigée
Quand on arrive en haut, on sort du bois pis on débouche au ciel...
J’avais vu un tas de photos sur Internet. Des photos qui rendaient le spectacle grandiose. Mais aucune photo ne rendra jamais ce que l’on peut admirer en vrai – les miennes annexées encore moins. C’est… vertigineux, disons. Et ce n’est pas des paroles en l’air : quand on s’approche du gouffre – non clôturé –, on est pris d’un petit frisson et on se sent attiré vers l’abyme.
En fait, il y a 3 sommets. C’est le 1er qui est le plus impressionnant.
Pourquoi ? Peut-être parce que c’est le 1er justement. C’est nouveau. Ensuite on s’y fait un peu. Comme quoi, l’humain s’adapte à tout, et se blase rapidement.
Entre le 1er et le 3e sommet, il faut compter de 20 à 30 minutes supplémentaires de marche. Ce que j’ai fait. Et quand j’ai vu, de mes yeux vus, la pancarte qui annonçait la fin, je me suis dit dans ma tête : « Bon, enfin ! Depuis le temps que j’en parlais. Maintenant, je vais pouvoir passer à autre chose… »
Je me suis trouvé un coin plus ou moins tranquille – nous étions sûrement une trentaine en haut à ce moment-là –, sur le bord du précipice et j’ai fait honneur à mon lunch en admirant la nature autour de moi dans ce qu’elle peut offrir de plus magnifique.
Pourtant, étrangement, malgré l’immensité de lieux, je n’ai pas vécu émotionnellement un moment extatique comme celui de la veille, au Pic de l’Aigle. Dommage… Probablement qu’un tel sentiment nous imprègne lorsqu’on se sent seul au monde face à l’infinitude de l’univers. C’est à réfléchir…
Quoi qu’il en soit, c’était maintenant l’heure de revenir au bercail. J’ai demandé à un quidam de me photographier à côté de la pancarte du Défi des cinq sommets (pancarte qui, curieusement, se trouve au 1er sommet, et non pas au 3e), j’ai repris mes cliques pis mes claques, pis je suis redescendu par le même chemin qu’à l’aller.
Un de mes amis m’avait dit que ses genoux avaient barré en descendant. Les panneaux d’en bas avertissaient justement de faire attention à nos genoux au retour. Ben toutes ces infos étaient exactes : c’est dur pour les genoux en tit péché d’Hérode, en effet – surtout pour les gens de mon âge… Sur le dernier kilomètre, j’avoue que j’avais hâte d’arriver parce que mes rotules commençaient sérieusement à avoir besoin de Jig-a-Loo.
Pis j’ai fini par revenir à mon char.
Et voilà. À part les derniers détails ci-dessous, et les photos que je mets dans la galerie, j’en parle plus. Exit l’Acropole des Draveurs ! Merci beaucoup et on passe au prochain appel !
Infos sur le sentier :
Niveau de difficulté : difficile (j’approuve)
Dénivelé : 800 mètres
Distance : 11,2 km (aller-retour)
Durée approximative : entre 4 et 6 heures
Ma « performance » personnelle :
Départ : 8h45
Arrivée en haut : 11h30
Départ d’en haut : 12h00
Arrivée en bas : 14h00
Montée : 2h45m
Pause-lunch : 0h30m
Descente : 2h00m
Total : 5h15m
Mot de la fin :
Pour le reste du Défi des 5 sommets, ça ira à plus tard dans la saison, faut croire. À cause de deux jours de pluie mur à mur, j’en ai moppé deux : le Mont Élie et les Morios. On verra dans le temps comme dans le temps.
En attendant, si l’été est trop chaud, on s’arrangera au moins pour ne pas mourir de soif !
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