Les maudits vents

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Mercredi, le 1^er janvier 2020

Quelle magnifique journée pour commencer cette nouvelle année 2020 !

Non, rien à voir avec les traditionnels partys du temps des Fêtes : nous nous sommes plutôt retrouvés (presque) tous seuls dans le bois, au lendemain d’une bonne bordée de neige…

Mais avant d’entrer dans le vif du sujet de cette chronique – c’est-à-dire le récit de cette superbe rando que nous avons faite en ce 1^er janvier –, qu’on me permette quelques préambules…

Préambule 1 : le Sentier national du Québec

Le sentier national du Québec est un projet de développement de plusieurs sentiers pédestres qui, mis bout à bout, permettront éventuellement de marcher la province de Québec d’est en ouest non-stop (ou vice-versa) à travers pas moins de neuf régions touristiques. Au moment où j’écris ces lignes, le projet est toujours en cours, mais il est déjà possible de parcourir 1650 km de sentiers homologués, à partir d’Ottawa jusqu’au Parc Forillon en Gaspésie.

Pour une vue très détaillée de tous les tronçons déjà accessibles à ce jour, cliquez ici.

Préambule 2 : le Sentier national de la Mauricie

Le Sentier national de la Mauricie correspond à la partie du Sentier national du Québec qui traverse la Mauricie. Neuf tronçons sont déjà homologués et accessibles pendant trois ou quatre saisons par année. Le premier s’amorce à l’ouest, à l’accueil Catherine de la Réserve faunique Mastigouche, et le dernier se termine à l’est, au Lac Carillon, dans le Parc régional de Portneuf.

Si vous décidiez de le parcourir aujourd’hui de bout en bout, il vous faudrait par contre le quitter à deux reprises : une fois pour traverser la rivière St-Maurice, et une autre fois parce qu’un tronçon est encore à l’état de projet, et donc inexistant.

Je fais ici un lien vers le site de ce Sentier national de la Mauricie qui est très bien présenté et qui fournit un compte-rendu très précis de chaque tronçon à l’aide de textes et de cartes détaillées. Bravo à ses concepteurs !

Préambule 3 : le sentier Père-Jacques-Buteux

Le sentier Père-Jacques-Buteux est l’un des neuf tronçons actuellement homologués du Sentier national de la Mauricie. Ainsi nommé en l’honneur de Jacques Buteux (1600-1652) qui était un Jésuite français ayant évangélisé la région de Trois-Rivières et qui est considéré comme le fondateur de Cap-de-la-Madeleine. Comme beaucoup de missionnaires, il est mort en martyre sous les coups des Iroquois. Il aurait apparemment prononcé le nom de Jésus en rendant son dernier soupir.

Ce sentier est donc sous la protection divine du saint ciel, en quelque sorte.

Il débute à la halte routière de Grandes-Piles sur la route 155 (sur le « chemin de La Tuque », comme on appelle parfois cette route) et il se termine au lac Roberge, sur la route 159, à une douzaine de kilomètres au nord-ouest de Saint-Tite. Il fait 12,9 km de long.

Je ne m’attarderai pas ici sur les détails de ce sentier, car je ne l’ai pas marché. Ben non… M’enfin, oui, mais c’est une façon de parler… J’en ai fait un petit bout, quoi… Je m’explique…

Comme le montre la carte ci-dessus, le sentier Père-Jacques-Buteux est linéaire. C’est-à-dire qu’il se rend jusqu’au lac Roberge d’une seule traite de 12,9 km, zip-zap.

MAIS…

Mais pour ceux qui ne désirent pas se le taper en entier, y’a moyen de faire juste le début en parcourant une boucle de 5,5 km. Boucle qui comprend des sentiers aux noms différents, mais que l'on désigne globalement du nom de « secteur de la falaise ». Voyez plutôt ce que je veux dire en jetant un coup d’œil sur la carte suivante :

Dans le sens contraire des aiguilles d’une montre, le « secteur de la falaise » du sentier Père-Jacques-Buteux comprend :

- une partie du sentier national officiel Père-Jacques-Buteux, en rouge (1) ;

- le sentier de la Falaise, en bleu (2) ;

- le sentier du Torrent, en bleu (3) ;

- le sentier des Bénévoles, en bleu (4) ;

- trois petits sentiers secondaires (en orange), que nous n'avons pas faits.

Je ferai peut-être le sentier Père-Jacques-Buteux au grand complet un de ces quatre. Mais pour cette journée du 1^er janvier, nous nous sommes contentés, ma blonde pis moi, de cette petite boucle. Petite boucle très intéressante au demeurant.

Le « secteur de la falaise » du sentier national Père-Jacques-Buteux

Alors, voilà. L’accès au sentier Père-Jacques-Buteux est situé à la halte routière de Grandes-Piles, qui se trouve très exactement à 5 km au nord de ce charmant petit village sis sur les bords de la rivière Saint-Maurice.

Halte routière, route 155, nord de Grandes-Piles

Déjà, en partant, pour s’y rendre, le chemin est de toute beauté...

 Village Grandes-Piles

 Route 155 au nord de Grandes-Piles

Après avoir stationné, on traverse la route en faisant attention de ne pas se faire écraser par les autos et les poids lourds qui filent sur la 155 comme des Boeing en plein décollage, et on se retrouve à l’entrée du sentier (c’est très bien indiqué).

Et c’est là qu’on frappe déjà un petit nœud : la pente. Le tout premier kilomètre est d’ailleurs le seul et unique défi physique de ce sentier qui commence en effet par l’escalade d’une falaise : celle qui a justement inspiré le nom de la première boucle, en haut.

Évidemment, tout est relatif. Si l’on est en forme, on trouve ce premier kilomètre pas trop pire. Pour ceux qui le sont moins, ben je conseille d’y aller lentement pour ne pas s’épuiser en partant. Ça monte raide, oui. Pis en hiver, comme nous l’étions (c'était le 1^er janvier, je le rappelle), la difficulté est accrue du fait de la neige (d’autant plus qu’il était tombé une bonne bordée la veille) et de la glace : ça glisse. Heureusement, il y a des cordes disposées le long des arbres et des rochers pour les passages les plus problématiques.

                                                                                                      Ici, j’en ai mis un peu, pour la photo…

Cette montée non-stop d’1 km se fait à partir du début jusqu’au point J4 (voir carte). Le pire, c’est jusqu’à J2. De J2 à J4, c’est plus mollo.

En randonnée pédestre, qui dit « montée » dit « récompense ». Et la récompense des grimpeurs, bien sûr, c’est la VUE.

À partir de J4, si on prend à droite plutôt que de continuer tout droit sur le Sentier national, on s’engage alors sur le sentier de la Falaise (2,2 km), dont le premier kilomètre longe directement le haut de cette falaise qui donne sur la rivière Saint-Maurice. Pendant ce kilomètre, plusieurs points de vue dégagés permettent d’admirer la rivière en contrebas de même qu’une partie du Parc de la Mauricie de l’autre côté.

Au bout d’1 km, donc, le sentier quitte la falaise pour s’engager à l’intérieur de la forêt. Et la piste devient un « sentier de bois » très facile à marcher presque jusqu’à la toute fin.

À partir de cet endroit, on enchaine bout à bout :

- la fin du sentier de la Falaise jusqu’à J5 (à cet endroit, il est possible de revenir directement à notre point de départ) ;

- le Sentier national que l’on suit de nouveau et que l’on quitte définitivement à J7 en tournant à gauche ;

- le sentier du Torrent, ainsi nommé probablement parce qu’il s’y trouve un ruisseau ; je dis « probablement », parce qu’en hiver, on ne fait que deviner sa présence, car il est complètement gelé et recouvert de neige, comme tout le reste ; et on ne l’entend aucunement couler nulle part ;

- le sentier des Bénévoles (presque en ligne droite, et très facile).

À J1, on a complété la boucle et on entreprend la descente (raide) jusqu’au stationnement. À noter – en hiver, en tout cas – que la descente est tout aussi difficile que la montée. Il faut redoubler de prudence pour ne pas glisser et tomber sur le dos, blessure qui pourrait être fatale – du moins, pour les gens de mon âge… misère…

Et voilà.

En résumé, si vous avez envie de vous taper une agréable petite rando pas trop longue et plutôt aisée, eh bien, cette boucle est parfaite. En été, elle se fait sûrement en quelque deux heures (trois, si vous passez beaucoup de temps à admirer les paysages, à écouter le silence, et à faire des pauses-kodak, comme nous), et elle offre la vue de magnifiques panoramas et une marche pout-pout en forêt sur un terrain pas trop accidenté (à part le premier et le dernier kilomètre, comme je l’ai expliqué).

Mot de la fin : chapeau aux bénévoles qui entretiennent cette piste. Elle est extrêmement bien balisée. Pas besoin de trainer une carte ou un GPS ou une boussole avec soi : à chaque jonction, le plan est là qui attend les randonneurs, avec une indication claire de l’endroit où l’on se trouve. Impossible de se perdre.

PS) Ah oui, dernière chose avant de quitter… J’ai eu toute une surprise aujourd’hui lorsqu’une bibitte ressemblant à un moustique (ça en est un ?) est passée juste devant moi en zigzagant et il s’est posé sur la neige, peinard, afin de prendre un bain de soleil.

Coup donc, c’est-tu les effets du réchauffement climatique ou quoi ?

Cela dit, bonne année 2020, et À UNE PROCHAINE RANDO !

DIAPORAMA MUSICAL DU SENTIER

PÈRE-JACQUES-BUTEUX (BOUCLE DES FALAISES)

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