Les maudits vents

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Lydiane autour du monde --- par Lydiane et Léonie St-Onge

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LYDIANE AUTOUR DU MONDE

Par Lydiane et Léonie St-Onge

Aux Éditions Goélette

2017

224 pages

 

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SYNOPSIS (4e de couverture)

 

En 2013, Lydiane St-Onge décide de quitter carrière et vie sédentaire pour devenir une voyageuse à plein temps. Le regard qu’elle pose sur le monde, son approche humaine et responsable, en plus de son enthousiasme contagieux, ont rapidement inspiré des milliers de personnes à suivre ses aventures sur les réseaux sociaux, sur son site web ainsi qu’à la télé.

 

Me rendre compte que le voyage peut devenir plus qu’une passion, que toutes les personnes que je rencontre sont mises sur ma route pour une raison et que le choc culturel est une invitation à surmonter mes peurs, c’est ce qui m’attendait quand j’ai décidé de tout risquer pour réaliser mes rêves.

 

À travers mes expériences de voyage les plus marquantes, je vous partage mes découvertes et anecdotes, tantôt en Indonésie, au cœur de la savane africaine, dans les coulisses d’une émissions de télé en Amérique du Sud et bien plus loin encore !

 

LES AUTEURES (4e de couverture)

 

Ce livre est un projet commun qui nous rapproche plus que jamais, ma sœur Léonie et moi. Nous unissons nos forces, alors que je lui raconte ma vie, mes voyages, mes réflexions et qu’elle les met ensuite par écrit comme s’il s’agissait de ma propre main. C’est un scénario rêvé que de relever ce fantastique défi avec ma plus grande partenaire de voyage et complice de tous les instants.

 

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Photo : site lydianeautourdumonde.com 

 

MES COMMENTAIRES

 

Ayoye ! Quel contraste ! Contraste de contenus de lecture, j’entends.

 

Je m’explique…

 

Après avoir terminé les aventures des Sarah Marquis, Jean Béliveau, René Ouellet, Mélanie Carrier et compagnie, voilà que j’ai entrepris celles de Lydiane St-Onge, une ex-trifluvienne qui a, elle aussi, décidé un jour de tout laisser tomber – carrière et confort matériel (très) aisé – et de quitter son patelin, sac à dos, sans plus se soucier du lendemain.

 

Mais elle n’est pas (du tout) partie dans le même état d’esprit que ceux dont je viens de faire mention. Et c’est là que réside tout le contraste. En effet, alors que les autres, dans une quête s’apparentant quasiment à du mysticisme, se sont mis volontairement dans des conditions plus ou moins de solitude, de misère et même de souffrances, l’intention de Lydiane était plutôt de mordre à pleines dents dans la vie et de profiter au max de tous les plaisirs que celle-ci lui apporterait. Et c’est ce qu’elle a fait.

 

Et c’est ce qu’elle fait encore aujourd’hui, d’ailleurs, apparemment.

 

* * *

 

Avant d’ouvrir son bouquin, je ne connaissais pas cette jeune personne. Ce dont j’ai un peu honte d’avouer, car apparemment que j’étais l’un des rares habitants de toute la province de Québec à n’avoir jamais entendu parler d’elle. Cette ignorance tient au fait que je n’ai jamais écouté de téléréalités, et que Lydiane a déjà participé à l’une d’entre elles, très populaire à l’époque – Occupation double.

 

https://static.blog4ever.com/2016/03/816195/Lydiane-St-Onge---Lydiane-autour-du-monde---Occupation-double.jpgphoto : site fr.canoe.ca
 

Elle le mentionne elle-même quelque part dans son livre. C’est comme ça que je l’ai malheureusement appris. Je spécifie « malheureusement », car j’ai tout de suite craint que cette information influence dorénavant ma lecture. Que voulez-vous, je fais partie de cette minorité de gens qui est remplie de préjugés à l’égard de ce concept télévisé. Mais en en ayant conscience, je me suis ordonné de faire gaffe.

 

On apprend également que cette jeune femme possède un compte Facebook, un site Internet officiel, qu’elle est suivie par des milliers d’admirateurs de par le monde et qu’elle est régulièrement invitée dans des émissions de télé. Aucun doute possible : elle est adorée.

 

Que dire de son livre, maintenant ? J’en dis qu’il plaira sans doute beaucoup aux jeunes de son âge. Aux 40 ans et moins, environ, mettons, en grande majorité. Du moins, j’imagine. Mais pour les vieux croulants de ma génération, ce sera probablement mitigé – comme ça a justement été mon cas.

 

Et si je l’ai été – mitigé –, c’est à cause d’un mélange de petits coups de cœur et d’importantes réticences…

 

1) Les coups de cœur…

 

En fait, des coups de cœur, j’en ai eu deux, et il s’agit de qualités personnelles. Je fais référence à l’enthousiasme et à l’authenticité de cette jeune fille. Enthousiasme et authenticité qui pétillent tout au long de ses textes, et qui la rendent extrêmement sympathique et qui donnent envie de s’en faire spontanément une amie Facebook.

 

Ces deux qualités font en tout cas en sorte que le premier chapitre de son bouquin soit particulièrement intéressant. Lydiane y raconte en effet de long en large comment elle en est venue à abandonner volontairement une carrière prometteuse d’agente immobilière, une vie matérielle très enviable et une quiétude financière assurée. Et tout ça pour entreprendre une nouvelle existence remplie d’insécurité.

 

Contrairement aux raisons nébuleuses de bien des baroudeurs qui ont tout lâché, comme elle, afin de plonger tête baissée dans une vie – très risquée – de globe-trotteur, ses motivations à elle sont parfaitement claires dans sa tête. Elles sont en outre très bien expliquées ; de sorte qu’il n’y a aucune ambiguïté pour ses lecteurs (ses fans) : ceux-ci la comprennent parfaitement dès le début ; ils l’approuvent ; et ils embarquent à cent pour cent dans son trip.

 

Et pour triper, elle tripe. Et elle réussit à merveille à transmettre son entrain et sa passion à travers son écriture.

 

Et pour en rajouter sur son authenticité, cette jeune fille, en fait, raconte tout. Tout ce qui concerne son monde intérieur, je veux dire : ses motivations, ses craintes, ses goûts, ses désirs, et même ses amours. Ses photos sont à l’image de ses textes : on la voit partout et sous tous les climats, seule ou avec ses amis. Et comme elle est enthousiaste, oui, et comme elle est photogénique et qu’elle a du bagou, et comme elle a du leadership à revendre, je me suis moi-même laissé entrainer à la trouver hyper sympathique et à être tenté de la suivre dans son sillage.

 

Du moins au début…

 

2) Les réticences

 

Une prise de conscience m’a toutefois allumé sur ce qui était en train de se passer. Ce livre, en fait, est une sorte de longue page Facebook personnelle format papier. Je fais ici référence au Facebook traditionnel tel que vécu par des millions d’internautes à travers le monde. C’est-à-dire le Facebook où les vies privées sont étalées publiquement sans aucune réticence, et avec un immense désir – pas du tout dissimulé – de s’afficher et de devenir le centre d’attraction de sa petite communauté ; le Facebook du « moi moi moi je je je » ; le Facebook des milliers d’amis qu’on ne connait pas et qui n’ont d’intérêt que pour le nombre de j’aime qu’ils nous adressent. Ce Facebook-là, quoi.

 

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 photos : site lydianeautourdumonde.com

 

L’espace d’un instant, il m’est revenu en tête, en plus, l’image des téléréalités ; celle que je tenais à garder éloignée de moi. Quoique là, je préfère ne pas aller plus loin dans la réflexion, n’étant aucunement au fait ni des motivations des participants, ni de celles des inconditionnels de ce genre de spectacle.

 

Le style de voyage décrit dans ce bouquin – bouquin écrit, je le rappelle encore une fois, par une belle jeune fille à la mode, en phase avec sa génération, dynamique, volontaire, athlétique, sportive, téméraire, sûre d’elle et adorant attirer l’attention sur sa personne – le style de voyage de son livre, donc, est tout à fait à son image ; c’est-à-dire à l’image des jeunes branchés de son âge et de son milieu social. Et à l’image des jeunes « d’aujourd’hui », si je puis me permettre cette expression qui pourrait sembler vieux jeu – j’assume toujours mon état de vieux croulant. Ce que je veux dire, c’est que les récits de Lydiane sont centrés sur le plaisir immédiat, sur la multiplicité des rencontres amusantes, sur le sport qui donne de l’adrénaline et sur la recherche continuelle de vivre des expériences trippantes et sans contraintes d’aucune sorte : je désire, j’obtiens, je tripe.

 

De cette façon, et la plupart du temps, l’exotisme de ses voyages (du moins, dans ce qu’elle nous en raconte) en paie le gros prix.

 

Avant d’aller plus loin, et afin d’illustrer mon propos, je fais ici le recensement des sujets qu’elle aborde tout au long du livre, pays par pays. Vous me pardonnerez cette énumération un peu froide, mais je l’ai dressée la plus concise possible (à noter que j’ai surligné en bleu les descriptions qui sont davantage dépaysantes) :

 

Indonésie (Bali) – 3 mois

- Soirée de yoga dansé

- Amourette de voyage

- Cours de plongée sous-marine

- Organisation de la fête de la St-Jean-Baptiste

 

Europe – 5 mois

- Paris : travail (difficile) de serveuse et sorties entre amis

- Biarritz : plage et surf

- Rome : travail (difficile) de gardienne d’enfant dans une famille asiatique

 

Maroc – 3 semaines

- Mésaventure lors d’une expédition organisée dans le désert

 

Namibie – 1 mois

- Bénévolat (difficile) dans un centre de protection des animaux, et safari organisé

 

Bolivie – 2 mois

- Dessous d’un tournage-télé (vécu plus ou moins agréablement), incluant une rando à vélo filmée sur une route dangereuse

 

Belize – 5 semaines

- Dessous d’un tournage-télé (vécu agréablement) dans un centre de villégiature

 

Jordanie – 1 mois

- Mésaventure avec un Bédouin dans un attrape-touristes

- Baignade (dans la mer Morte)

 

Oman – 2 semaines

- Road trip sur le bord de la mer / gros orage / collation chez l’habitant

 

Israël et Palestine – 1,5 semaines

- Discussion avec des hôtes Juifs et Palestiniens

 

* * *

 

Bon, voilà…

 

Depuis qu’elle a balancé son emploi (cela fait environ 4 ans à ce jour), l’auteure a voyagé, c’est un fait entendu. Dans tous les pays qu’elle a visités, elle mentionne elle-même qu’elle s’est confrontée avec un grand nombre de cultures différentes et qu’elle a échangé directement et profondément avec les gens des nations abordées. Il se peut, oui, car elle semble beaucoup voyager en mode cought surfing. Et le cought surfing est une forme d’hébergement directement chez l’habitant.

 

Le problème, c’est que ça ne parait à peu près pas dans ce bouquin. Ce qui est évident, par contre, c’est qu’elle a tripé avec des jeunes de son âge (pour la plupart, des voyageurs occidentaux rencontrés dans des auberges de jeunesse), qu’elle a fait beaucoup de sport et qu’elle s’est consacrée à des tournages d’émissions de télé. 

 

De sorte que du point de vue du dépaysement et du « touristiquement instructif », c’est loin d’être réussi. On apprend au moins à se méfier de quelques pièges à touristes de base.

 

J’en prends pour exemple la Bolivie, mon chapitre le plus frustrant, sans doute, étant donné la destination exotique et non conventionnelle du pays en cause…

 

Lydiane a séjourné deux mois là-bas – ce qui n’est pas rien. Elle a marché la ville de La Paz de long en large – une ville mystérieuse, s’il en est une, pour nous Occidentaux. Elle a aussi visité le reste du pays. Mais parmi tous les sujets qu’elle aurait pu aborder et nous faire bénéficier grâce à son expérience (lieux touristiques, peuples, cultures, histoire, politique, problèmes sociaux…), elle a finalement décidé de consacrer la majeure partie de son texte sur les dessous du tournage des émissions dont elle était la vedette.

 

En fait, le titre de ce chapitre aurait dû être : « Les hauts et les bas du tournage de ma première émission télé ». Si ce tournage s’était passé au Québec plutôt qu’en Bolivie, la différence aurait été la profondeur de l’accotement de la route lorsqu’elle s’est fait filmer dans sa descente en vélo de montagne. À part ça, ça aurait été pas mal kif-kif… Quelques photos donnent du moins un aperçu des endroits qu’elle a visités à La Paz et dans le reste du pays.

 

* * *

 

Dommage…

 

Dommage, oui, car le début du bouquin s’annonçait prometteur. Mais le Lydiane autour du monde s’est rapidement transformé en Lydiane fait du yoga en dansant, Lydiane fait de la plongée, Lydiane fait du surf, Lydiane fait du sport extrême, Lydiane se fait animatrice de télé, Lydiane mord à pleines dents dans la vie, Lydiane, amoureuse, se confie

 

Je voulais ne pas tenir compte de l’image Occupation double qui s’était immiscée dans ma tête au cours des premières pages, mais elle m’a finalement et irrémédiablement rattrapé. Mais c’est pas de ma faute : les propos écrits et les photos m’y ont contraint.    

 

Celles et ceux qui désireraient faire comme cette backpacker branchée trouveront au moins la motivation pour y réfléchir et peut-être aussi, pour passer à l’action – difficile de résister à son enthousiasme contagieux. Sinon, ils pourront bénéficier de quelques conseils pratiques et de propositions de destinations. Mais dans ce cas, je leur suggère plutôt de consulter son site qui, à mon avis, se veut beaucoup plus pragmatique et utile pour ceux qui sont en quête d’informations sur la façon de voyager et sur les pays qu’ils souhaiteraient visiter. On y retrouve entre autres des chroniques vidéo très instructives.

 

Avant de terminer :

 

- Le tout s’améliore considérablement au dernier chapitre, lorsqu’il est question de son voyage en Israël. Ce qui laisse présager que ses – éventuels – prochains livres seront peut-être moins superficiels. Mais pour l’instant, cela vient trop tard, c’est trop peu, et à cause des 200 pages précédentes, ce n’est pas assez crédible.

 

- Beaucoup de photos parsèment le livre. Des photos couleur, avec des légendes. Ceux qui admirent visuellement Lydiane seront contentés, car elle apparait sur la moitié d’entre elles.

 

- Les textes sont écrits en noir, mais fréquemment en rouge, également. J’ai tenté de comprendre pourquoi ils changeaient de couleur, comme ça, très souvent en plein milieu de paragraphes, comme si l’auteur, plutôt que d’utiliser les options gras ou italique, désirait attirer notre attention sur quelque chose d’important ou de particulier. Mais je n’ai pas saisi le principe : le texte passe du noir au rouge (et vice versa) comme ça, sans raisons apparentes. Peut-être juste pour éviter la monotonie des pages qui sont sans photos…

 

 - La couverture du livre ne mentionne aucun nom d’auteur. C’est en 4e de couverture qu’on apprend que c’est la sœur de Lydiane qui écrit les histoires vécues par celle-ci.

 

MON APPRÉCIATION

(pour bien comprendre l'attribution de cette cote, lire rapidement ceci)

 

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SITE INTERNET DE L’AUTEURE

 

lydianeautourdumonde.com

 

AUTRES OUVRAGES DE L’AUTEURE

 

Apparemment aucun à ce jour (2017)

 

 

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23/12/2017
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