La frousse autour du monde --- par Bruno Blanchet
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Par Bruno Blanchet
Aux Éditions La Presse
2008 – 2009 – 2010 – 2013
183 pages – 231 pages – 192 pages – 296 pages
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SYNOPSIS (4e de couverture du Tome 1)
Enfin les chroniques de Bruno Blanchet réunies dans un livre magnifiquement illustré, avec les photos personnelles de ce globe-trotter à nul autre pareil.
Dans une esthétique exotico-trash, Bruno Blanchet nous entraine avec lui dans sa première année de périple de La frousse autour du monde (2004-2005). En plus des textes poétiques et drôles des 41 premières chroniques, Bruno a lui-même ajouté des commentaires inédits, des photos jamais publiées et des objets de voyage qu’il a pris soin de nous faire parvenir en provenance du bout de la planète ! Retrouvez un Bruno absurde qui pose son regard original sur le monde et les gens qui l’entourent, qu’ils soient de Brossard ou du Myammar !
L’AUTEUR (source : site babelio.com)
Né à Rosemont (Montréal), le 29/03/1964
Bruno Blanchet est un humoriste, comédien, auteur et reporter québécois.
L’une de ses premières apparitions à l’écran s’est fait dans l’émission pour enfants Le Studio. Son style d’humour absurde et original séduit davantage les adultes que les enfants, et sa popularité augmente rapidement. Il se fera connaitre d’un public plus large grâce à l’émission culte La fin du monde est à sept heures.
N’ajustez pas votre sécheuse, émissions à sketchs, est une occasion de ramener à la vie des personnages qui sont nés au cours des trois saisons de La fin du monde est à sept heures et Le studio.
Bruno Blanchet est apparu comme comédien dans le feuilleton Le Plateau en 2002. Il a également tenu le rôle de Gontrand Galgouri dans les trois dernières saisons de la série jeunesse Radio Enfer.
En 2004, il a animé l’émission Les fous de la rue à ARTV, dans laquelle il présentait des portraits d’amuseurs publics.
[paragraphe corrigé par moi] Il a été correspondant pour le quotidien La Presse de 2004 à 2010. Dans sa série de reportages, intitulée La frousse au tour du monde, il a relaté ses aventures de voyage partout dans le monde.
photo : site lapresse.ca
MES COMMENTAIRES
Cette chronique-ci sera différente de toutes les autres, car elle sera écrite avec le parti-pris le moins impartial que l’on puisse imaginer. Mais celui-ci sera tout à fait conscient – et assumé.
Dans cette optique, je ne mentionnerai tout d’abord rien de négatif par rapport à ces quatre livres. Et même s’ils souffraient de petites faiblesses – alors qu’il n’en est rien –, je les passerais quand même sous silence ; ou je les justifierais en trouvant des milliers d’excellentes raisons pour affirmer qu’il s’agit là, sans aucun doute possible, de défauts voulus par l’auteur, et intégrés exprès pour sublimer l’œuvre entière. Bref, je ferais preuve d’une mauvaise foi aussi fanatique que celle que démontrent les Témoins de Jéhovah lorsqu’ils argumentent leurs convictions irrationnelles sur le pas de votre porte.
Ensuite, je le dis tout de suite, ma cote d’appréciation sera de 5 sur 5. Eh oui, la note parfaite. Et pour lui attribuer ce score, je n’utiliserai même pas la grille qui sert habituellement à encadrer mon objectivité.
Voilà, mes cartes étant maintenant déposée sur la table de la plus honnête des façons, je procède à ma critique. Critique dans laquelle, j’insiste, il n’y aura aucun élément négatif, c’est-tu assez clair ?
* * *
D’entrée de jeu – et on l’aura sans doute deviné –, j’avoue que je ne me lasse jamais de lire ces quatre livres. Lorsque l’envie me prend de me les retaper, je me garroche à la bibliothèque municipale, je les emprunte tous les quatre en même temps et je me les refais en quelques jours. Pourquoi les emprunter à la bibliothèque municipale ? Parce que je ne les ai pas dans la mienne, de bibliothèque… Eh non… En fait, j’ai sans cesse pensé que je les recevrais en cadeau, un jour. Ce qui, curieusement, ne s’est jamais produit. À propos, avis à ceux qui m’aiment : Noël et les anniversaires, ça n’a pas été inventé pour les aliens, t’sé veux dire…
Bon, OK, procédons par ordre… Avant toute chose, petite histoire rapide de l’auteur…
Dans son ancienne vie, le Québécois Bruno Blanchet était écrivain, comédien, animateur de télé, fou braque et j’en passe. À 40 ans, son fils a eu 18 ans. Se considérant dorénavant autonome, le gamin a décidé de louer son propre appartement et d’y emménager. Les astres étaient alors alignés pour que le père réalise enfin son rêve de toujours : tirer sa révérence du Québec et faire un tour du monde avec un maigre bagage sur le dos. Ce qu’il a fait. Il a vendu tous ses biens, et zap !
Son projet initial était de partir pendant 1 an avant de revenir dans ses pénates à Montréal et de reprendre son existence d’antan. Dans les faits, son absence s’est prolongée indéfiniment. Ayant rencontré une Thaïlandaise en cours de route, il s’est finalement installé avec elle à Bangkok. Comme quoi, la vie, des fois…
photo : site envedette.ca
Avant de disparaitre de la circulation locale, il s’était entendu avec le journal La Presse pour écrire une chronique de voyage par semaine. Ce qu’il a fait à peu près régulièrement (de 2004 à 2010). Et il a tout de suite obtenu un succès fou auprès des lecteurs. Au fur et à mesure des années, La Presse a rassemblé ses textes et les a édités en quatre recueils. Pour la plus grande joie de ses fans – dont bibi, of course.
Au cours de toutes ces années, Bruno Blanchet s’est rendu partout sur la planète. Je n’exagère pas – ou à peine un chouia. Je ne serais pas surpris, en effet, qu’il ait effectivement débarqué dans tous les pays de la Terre. Il a certes commencé par un séjour facile et peinard sur les îles Fidji, où il est demeuré quelque 6 mois. Mais ensuite, ça s’est enchainé avec des destinations de plus en plus heavy, c’est-à-dire dans des régions à risques tels que, par exemple, le Yémen, le Pakistan, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Soudan... Avouez qu’ils sont rares, les touristes qui décident de faire un détour intéressé par Port Moresby !
Comme des milliers de Québécois, je me suis immédiatement entiché de cet énergumène. J’aime son humour absurde, son esprit déjanté, son culot de tous les diables, son je-m’en-foutisme par rapport à la ligue des bien-pensants, sa témérité, et sa soif de liberté à tout crin. Et j’adore son écriture itou.
photo : brunoblanchet.com
Mais comment est-elle, son écriture, justement ? Dans l’introduction du tome 1, Marie-Christine Blais la décrit ainsi : « Mais surtout, son texte est rempli, chaque fois, de vie, de réflexion, d’ingénuité, d’humour, de courage, de charme et de bizarrerie. Bref, son texte est rempli, chaque fois, de Bruno. Et du monde. » Je rajouterais moi-même ceci : un français tirant sur le joual – sans aucun mauvais goût ; des expressions biscornues ; des comparaisons savoureuses ; une poésie subtile, mais percutante ; une agréable fluidité ; des textes courts et concis, mais denses – et légers à la fois.
Dans sa toute première chronique, ses premiers mots avaient été ceux-ci : « Quand j’ai décidé de participer à cette chronique, en septembre dernier, j’avais la ferme intention de l’écrire en respectant chaque fois la condition suivante : je ne devais jamais parler de moi. Je tenais mordicus à éviter de contribuer au syndrome du "moi moi moi je je je" qui nous pollue tant la vie et les médias. »
Promesse non respectée, pas une miette. Et c’est tant mieux. L’auteur a rapporté ses aventures à travers les anecdotes qui ont jalonné sa route. Des anecdotes qui – de façon humoristique, évidemment, est-il nécessaire de le préciser ? –, des anecdotes, donc, qui l’ont raconté, lui, dans sa manière de se déplacer et de vivre au jour le jour, et de s’adapter aux circonstances ; et qui ont décrit les pays qu’il a expérimentés, et qui ont portraituré les gens qu’il a rencontrés.
photo : pinterest.fr
Conscient de sa responsabilité de chroniqueur de voyages hors normes, et voulant être à la hauteur des attentes de ses fans, il n’a lésiné sur aucun concept pour nous tenir en haleine d’une semaine à l’autre. « Il y a bien des choses que je n’aurais pas osé faire si je n’avais pas eu à écrire », a-t-il confié un jour aux médias, « comme entrer chez des gens ou accepter des invitations d’individus un peu louches. » Mais il a été beaucoup plus loin que ça… Pour faire original, par exemple, il a traversé une partie de l’Afrique sur une vieille bécane à pédales et une partie du Japon en patins à roues alignées. Et il a donné suite à bon nombre de propositions reçues à brûle-pourpoint au hasard de rencontres fortuites – dont (c’est juste un exemple) une visite, de nuit, dans les bas-fonds de Soweto en compagnie d’un énergumène passablement éméché.
Question infos pratiques, est-ce qu’on en apprend autant sur ces pays-là que si on consultait Le Routard ou le Lonely Planet ? Pas pantoute.
Mais who cares ?
Ultimement, on est renseigné, oui. Et même beaucoup dans l’ensemble. Sûrement davantage, en tout cas, qu’à la lecture des récits de voyage de la moyenne des routards ordinaires. Mais on savoure surtout le tout comme un bon gros milkshake exotique avec un morceau de goyave sur le dessus. Et on sourit sans arrêt. Et on s’esclaffe. Et pendant qu’on lit et qu’on se dilate la rate, le temps, lui, se dilate tout court, car on ne le voit pus passer.
Même si vous avez lu religieusement toutes ses chroniques à l’époque où elles paraissaient hebdomadairement dans La Presse, vous ne vous ennuierez certainement pas à les relire dans ces quatre bouquins, et ce, autant de fois que vous en aurez envie. Ceux-ci sont par ailleurs agrémentés de photos prises par l’auteur lui-même et de bien d’autres éléments amusants : notamment des dessins, des spécimens de monnaie, des billets de toutes sortes, des montages, etc. Il s’agit en fait de mini-scrapbooks – et plus particulièrement les 3e et 4e tomes.
Et si vous connaissiez déjà ce personnage pété, vous ne serez alors pas surpris, non plus, de devoir lire quelques textes à l’envers – en étant obligé de retourner le livre – ou devant un miroir, genre, ou même en débutant par la fin.
Bon, j’arrête là-dessus, car je crois que je commence sérieusement à avoir l’air téteux.
Je procède tout de suite à l’attribution de ma cote d’appréciation. Mais comme il a été précisé précédemment, je ne passerai pas ses ouvrages à la formalité de ma grille d’analyse. Allez, vlan ! cinq sur cinq, et au diable, les jaloux. C’est mon chouchou, un point c’est tout...
PS) J’apprécie habituellement que ce genre de bouquin soit accompagné d’une carte avec l’itinéraire de l’aventurier. Or, ici, il n’y en a pas dans aucun.
Mais on s’en fout complètement.
PS) Je suis à peu près certain que l’intégralité de ses chroniques parues jadis dans la Presse n’apparait pas dans ces quatre volumes. Je dis ça, car je me souviens de mémoire que Bruno avait fait une croisière en Antarctique, et que les quelques chroniques qui en avaient résulté sont absentes. Logiquement, on pourrait alors penser que d'autres ont également été zappées. Et ça, c’est (vraiment) plus dur à accepter – et à ne pas tenir compte pour l'attribution de ma cote.
Mais on va dire que je lui pardonne quand même ce petit écart… gloup…
MON APPRÉCIATION (telle que promise depuis le début)
SITE INTERNET DE L’AUTEUR
AUTRES OUVRAGES DE L’AUTEUR
Choses à ne pas faire
Éditions des Intouchables
2000
Treize
Nouvelles humoristiques et autres récits plaisants
Éditions Lanctot
1999
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