Estrie > Boucle du lac Émilie et du mont Bélanger
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Un sentier qui n’apparaissait pas particulièrement différent de tous les autres de prime abord, mais qui s’est finalement avéré quelque peu « coton » du point de vue physique. Tellement que nous n’avons pas pu le compléter comme c’était planifié. Mais heureusement, nous n’avons quand même pas loupé les paysages les plus époustouflants qu’il avait à nous offrir.
24 août 2023
Je suis à peu près certain que y’a pas grand monde qui connait ça, le mont Bélanger. Ni le lac Émilie. Et pour cause : c’est pas vraiment à la porte. Et ce n’est pas non plus situé dans une région traditionnellement très touristique. En tout cas, pour ma part, je n’ai appris leur existence que tout à fait fortuitement.
Localisation
Le mont Bélanger s’élève en plein sur la frontière canado-américaine, à une quinzaine de kilomètres à vol d’oiseau d’un petit village qui s’appelle Saint-Robert-Bellarmin d’à peine 650 habitants, lui-même situé aux confins orientaux de la région administrative de l’Estrie.
Cette minuscule municipalité située dans l’arrière-pays a été constituée en 1949, et elle a été baptisée ainsi en l’honneur d’un cardinal italien canonisé nommé Roberto Bellarmino. Son économie repose principalement sur l’agriculture, sur un parc de 40 éoliennes de 130 mètres de haut, et sur plus de 700 000 érables à sucre entaillés (ces érables entaillés ne passant pas inaperçus grâce à leurs magnifiques tubulures bleues qui pullulent sur une grande superficie des forêts de cette région).
Éoliennes et tubulures « embellissant » les paysages et les forêts de Saint-Robert-Bellarmin
S’il s’était élevé quelques kilomètres plus loin, le mont Bélanger aurait plutôt trôné dans la région de Chaudière-Appalaches. À toute fin pratique, il se trouve à l’extrémité sud de la Beauce.
Comme on peut le voir, et comme je le disais, c’est assez loin des grands centres urbains…
|
distance |
temps de route |
de Montréal |
300 km |
3h40m |
de Québec |
170 km |
2h15m |
de Trois-Rivières |
240 km |
3h00m |
de Drummondville |
220 km |
2h45m |
de Victoriaville |
170 km |
2h15m |
de Sherbrooke |
150 km |
2h00m |
Mais son emplacement fait également son charme, car étant donné que cet endroit est éloigné et qu’il n’est pas très connu, ben il n’est pas envahi par des hordes de touristes, et il reste ainsi relativement tranquille pour qu’on puisse y marcher en paix dans la nature sans se faire piler sur les pieds – comme c'est le cas à l’Acropole des Draveurs, les week-ends d’été, par exemple...
Mais pour s’y rendre, il vaut mieux avoir un GPS et ne pas avoir peur de rouler dans des chemins de terre. Personnellement, nous avons parcouru 33 km dans la gravelle avant de parvenir au point de départ.
Le mont Bélanger
Je n’ai pas trouvé l’origine exacte de ce nom de Bélanger. Il n’est pas répertorié par la Commission de la toponymie du Québec, et ce sujet ne semble pas intéresser personne d’autre que moi. Il existe néanmoins un rang qui porte ce nom dans la campagne de la municipalité de Saint-Robert-Bellarmin et qui lui a été alloué en souvenir d’Odilon Bélanger, aujourd’hui décédé, et qui habitait (je présume) quelque part sur cette route. La montagne a-t-elle un rapport avec ce chemin – et donc avec cette famille ? La question reste posée.
Curieusement, il est appelé Sandy Stream – le mont du « ruisseau sablonneux » – par le ministère des Ressources naturelles.
Et du côté des États-Unis, cette montagne est plutôt connue sous le nom de Sandy Bay Mountain. Une désignation pour sa part qui est très étrange quand on traduit ce nom en français avec les différentes interprétations possibles. Cela donne, au choix :
- la montagne de la baie sablonneuse (alors qu’il n’y a aucune baie à des centaines de km à la ronde)
- la montagne du laurier sablonneux
- la montagne de la feuille de laurier sablonneuse
- la montagne du cheval bai (la couleur) sablonneux
- la montagne de la basse terre – ou de la plaine – sablonneuse
- la montagne du hurlement (de chien ou de loup) sablonneux
Mais bref, ça, c’est le problème des Américains en fin de compte…
Cette montagne – le mont Bélanger ou le mont Sandy Stream ou la Sandy Bay Mountain – culmine à environ 960 mètres d’altitude (entre 953 et 960 dépendamment des sources d’information).
Et une tour de 6 mètres a été construite tout en haut, juste devant la frontière américaine, en 2015, permettant d’embrasser les alentours dans un vaste et large panorama.
Mais je parle sans arrêt du mont Bélanger, alors que nous ne l’avons même pas monté, finalement. Ben non : nous n’avons jamais vu cette tour. J’expliquerai tout ça en temps et lieu. Restez à l’écoute.
Les sentiers
Le sommet du mont Bélanger, c’est la destination finale d’un ensemble de sentiers serpentant entre le lac Émilie la frontière américaine et le mont lui-même. L’itinéraire pour monter jusqu’en haut est au choix de chacun. Il y a même un point de départ qui permet de se rendre à la tour d’observation via un trajet short cut.
Pour notre part, tant qu’à avoir fait tout ce trajet pour nous y rendre, nous voulions au départ en profiter pour ratisser le plus grand nombre de kilomètres possible – dont l’ascension du mont Bélanger jusqu’à sa tour, bien sûr. Mais nous avons dû rectifier nos ambitions en cours de route – j’expliquerai pourquoi.
À partir de l’accueil, à l’extrémité ouest du lac Émilie (le point A sur la carte), nous avons finalement emprunté les pistes énumérées à la queue leu leu dans le tableau ci-dessous. Dans la colonne de gauche sont inscrits les kilomètres fournis par la carte de l’organisme responsable des sentiers, et dans celle de droite ceux fournis par le site AllTrails. Comme on peut le constater, les différences sont significatives. Et pour rajouter à cet imbroglio, mon GPS a indiqué des distances par mal plus élevées que celles-ci.
Nom du sentier |
# km sur carte |
# km AllTrails |
Bord de l’eau |
2,1 |
1,9 |
Érablière (1ère partie seulement) |
0,8 |
0,8 |
Éboulis |
1,5 |
1,2 |
Face de singe |
2,5 |
1,9 |
Érablière (fin) |
0,2 |
0,2 |
Forêt ancienne |
1,0 |
1,0 |
Passe |
3,8 |
3,1 |
Bord de l’eau (début) |
0,4 |
0,4 |
TOTAL |
12,3 |
10,5 |
Détails techniques du sentier
Tracé
Dénivelé général
Informations diverses
Distance |
10,58 km |
10,7 selon FatMap |
Dénivelé positif cumulé approx. |
479 mètres |
entre 471 et 487 mètres selon différentes sources |
Dénivelé négatif cumulé approx. |
479 mètres |
idem |
Altitude au départ |
501 mètres |
Approximatif |
Altitude la plus haute |
870 mètres |
Idem |
Niveau de difficulté |
Modéré |
établi en fonction de la grille d’analyse ci-dessous ; en réalité, sur le terrain, elle est pas mal plus heavy que ça |
Durée approximative |
5h30m |
incluant environ 1,5 heure d’arrêt |
Grille d’évaluation pour établir le niveau de difficulté
Distance |
Cote |
Dénivelé positif cumulé |
Cote |
|
1-4 km |
1 |
0-200 mètres |
1 |
|
5-8 km |
2 |
201-400 mètres |
2 |
|
9-12 km |
3 |
401-600 mètres |
3 |
|
13-16 km |
4 |
601-800 mètres |
4 |
|
17 km et + |
5 |
801 mètres et + |
5 |
|
Résultat de l’addition |
Niveau de difficulté |
|||
2 |
Facile |
|||
3 et 4 |
Facile-modéré |
|||
5 et 6 |
Modéré |
|||
7 et 8 |
Modéré-difficile |
|||
9 et 10 |
Difficile |
|||
Survol aérien
(et cliquez ensuite sur l’icône du petit avion)
Anomalie cosmique
Je ne sais pas trop ce qui s’est passé pendant cette rando… Depuis le temps que je sillonne les sentiers pédestres, je commence à être pas mal entrainé à estimer les distances, à planifier les durées et à appréhender l’énergie que je vais dépenser. Mais aujourd’hui, rien ne s’est déroulé comme d’habitude : les distances m’ont semblé concrètement plus longues à parcourir que la normale, le temps s’est étiré comme si la théorie de la relativité d’Einstein s’appliquait soudainement à nous, et les efforts physiques que nous avons déployés n'ont été en rien comparables à ceux auxquels je suis habitué de fournir.
C’est comme si, en franchissant le point de départ de ce sentier, c’est comme si nous avions pénétré dans un portail et que nous étions entrés dans une nouvelle dimension…
Sans blague, je crois réellement que c’est ça qui s’est passé. Je ne me l’explique pas autrement.
Anyway, voici maintenant la description de cette rando en 4 étapes :
1ère étape : la piste du Bord de l’eau
Distance : 1,88 km |
Dénivelé positif cumulé approx. : 47 mètres |
Dénivelé positif cumulé approx. : 38 mètres |
La piste du Bord de l’eau, comme son nom l’indique, longe les abords du lac Émilie, qui s’étend lui-même au pied d’une montagne passablement à pic. Le sentier avance en fait dans l’étroit couloir entre cette montagne et le lac. Quelques points de vue permettent d’admirer cette étendue d’eau à partir de différentes petites hauteurs qui jalonnent le parcours, ainsi que les montagnes qui l’environnent – dont la fameuse montée « Face de singe » qui attend les randonneurs à quelques kilomètres de là. Du moins, ceux qui ont l’intention de se la taper – comme nous.
Le lac Émilie
Ce tronçon n’est pas dur à faire, c’est beau à regarder, et ça nous permet de nous réchauffer les articulations en prévision de ce qui s’en vient.
Le sentier du Bord de l’eau prend fin au bout du lac après une petite promenade de 1,9 km.
2e étape : les pistes de l’Érablière (1ère partie) et des Éboulis
Distance : 2,5 km |
Dénivelé positif cumulé approx. : 48 mètres (62) |
Dénivelé positif cumulé approx. : 23 mètres |
La séparation entre le sentier de l’Érablière et des Éboulis se fait au bout d’environ 800 mètres. À cet endroit, une intersection se présente à nous : le sentier de l’Érablière continue pour sa part, mais vers le haut de la montagne sur notre gauche. Tandis que le sentier des Éboulis débute en poursuivant sa route au pied de la montagne jusqu’à la frontière américaine – et vers le sentier de la « Face de singe ».
En fait, ce sentier de l’Érablière sert de raccourci pour ceux qui veulent se rendre en haut de la montagne, mais en évitant le détour par la Face de singe.
Sinon, s’il n’y avait pas eu cette intersection pour nous avertir du changement, nous ne nous serions rendu compte de rien. Les sentiers de l’Érablière et des Éboulis consistent tous les deux en des trails de 4 roues serpentant dans une immense érablière truffée d’affreuses tubulures bleues qui tissent leurs toiles d’arbre en arbre au sein desquelles – et sous lesquelles ! – nous avançons en profitant de ce « magnifique » décor de l’industrie moderne. Nous avons même eu le spectacle de la cabane à sucre en prime un moment donné…
Le sentier de l’Érablière porte bien son nom – même si je l’aurais moi-même appelé le « sentier des Milles tubulures bleues fluo » –, mais je n’ai compris qu’à la toute fin du sentier des Éboulis pourquoi celui-ci se nommait comme ça.
À cet endroit stratégique, c’est-à-dire là où le sentier des Éboulis tourne à 90 o et que le sentier Face de singe prend le relais, nous ne sommes plus qu’à une vingtaine de mètres de la frontière canado-américaine.
Je l’ai entraperçue entre les arbres, et je suis allé y jeter un coup d’œil. Une fois dessus – sur la frontière –, je me serais cru en plein dans les Sentiers frontaliers que je sillonne de long en large depuis deux ans.
Mais en tournant mon regard vers le nord, j’ai tout de suite aperçu une falaise qui s’érigeait là, drette en face de moi, avec sa paroi à demi-éboulée. C’était assez impressionnant, merci. Surtout en sachant qu’il fallait maintenant grimper ce « monticule » quelques mètres à côté de ce mur vertical.
J’ai pris une photo de la chose en question, mais elle est très loin de rendre ce qu’il est permis de contempler en réel…
De là, en passant, ce nom « d’Éboulis » donné au sentier que nous venions de terminer. Du moins, j’en ai déduit que c’était pour cette raison-là…
3e étape : la piste Face de singe et la toute fin de l’Érablière
Distance : 2,42 km |
Dénivelé positif cumulé approx. : 364 mètres (383) |
Dénivelé négatif cumulé approx. : 53 mètres |
Je ne connais pas le nom français de cette montagne qui précède le mont Bélanger comme tel, mais les Américains, de leur côté, l’appellent la Slidedown Mountain – ou (littéralement) « la montagne qui glisse vers le bas » ou (genre) « la montagne qui tombe en éboulis ». Son sommet ultime officiel est à quelques 400 mètres vers l’ouest, du côté de Donald Trump.
D’autre part, pour le bénéfice des Français qui lisent ceci, sachez que le nom de la piste qui nous mène en haut de cette montée – la « Face de singe » – tire son origine de l’une de nos expressions que j’ai toujours trouvée personnellement très rigolote : « monter comme dans la face d’un singe », qui signifie « monter une côte très abrupte ».
Ce n’est pas très respectueux pour cet animal, j’en suis conscient, mais au moins, il ne le sait pas, et de ce fait, ça ne lui occasionne aucune souffrance.
Et cette côte-ci monte effectivement comme dans la face d’un singe. C’est pour ça, apparemment, que peu de gens se rendent jusqu’à la tour d’observation en empruntant ce sentier-là. Mais je conseille quand même aux amateurs de randos de s’y frotter, car elle est très particulière.
Elle se fait en deux parties. Une 1ère très abrupte qui s’étend sur 0,8 km. Et une 2e qui s’étend, elle, sur 1,6 km et qui alterne les montées (surtout) et les descentes.
Le tronçon très abrupt est quelque chose. On ne le monte pas si aisément. Les responsables ont aidé les randonneurs en installant des rampes dans sa partie la plus escarpée : des rampes en bois, mais également des rampes en « tubulures vert fluo ». Comme quoi, les tubulures, dans cette région, servent à toutes les sauces ! Mais même avec ces points d’appui, quelques arrêts s’imposent de temps en temps pour nous permettre de reprendre notre souffle…
En contrepartie, comme chaque fois que l’on grimpe vers le haut, les récompenses nous attendent généralement dans certains tournants. Ce qui a été le cas encore ici. Des points de vue sont apparus à certains endroits pour nous permettre d’admirer les États-Unis sur de longues distances à partir de belvédères naturels sur des caps de roches, mais également à partir de la frontière elle-même sur laquelle nous avons marché directement de temps à autre et qui offrait des vues dégagées sur des kilomètres à la ronde.
Et un moment donné, comme il était 12h30, et comme nous commencions à avoir une faim de loup, nous nous sommes arrêtés directement en haut d’une falaise sur la frontière, et nous avons fait honneur à notre lunch devant le magnifique spectacle que nous avions dans la face. Et pour faire nos délinquants, nous nous sommes assis par terre sur le côté gauche de la tranchée. Autrement dit, sur le côté américain. Et sans aucun passeport en poche !
Cela dit, la Face de singe est de loin le segment le plus exigeant de cette rando – et de bien d’autres randos, par ailleurs. Après ça, il y a encore des montées, c’est sûr, mais ça se fait de façon un peu plus mollo.
À partir d’en bas, ça nous a pris 2h30 (incluant 40 minutes d’arrêt) pour nous rendre à l’intersection de la piste de la Forêt ancienne. J’en avais prévu 1h45. Il était déjà 13h05 lorsque nous sommes parvenus à cet endroit stratégique.
Nous devions donc maintenant prendre une décision. Aller jusqu’à la tour exigeait un aller-retour d’environ 5 kilomètres (plus de 2 heures). En plus des 4,25 kilomètres qu’il nous resterait à faire pour nous rendre à l’accueil à partir d'ici. Ce qui, en avons-nous conclu, nous ramènerait à l’auto beaucoup trop tard en tenant dompte de la route que nous devions ensuite nous taper pour revenir chez nous. Et je dois avouer que les efforts que nous avions déployés, en plus, dans la montée de la Face de singe, nous étaient pas mal rentrés dans les jambettes
Et c’est la mort dans l’âme que nous avons dû abandonner notre projet initial de nous rendre à la fameuse Tour pour prendre tout de suite le chemin du retour en empruntant le sentier de la Forêt ancienne…
4e étape : les pistes de la Forêt ancienne, de la Passe et du Bord de l’eau
Distance : 4,24 km |
Dénivelé positif cumulé approx. : 15 mètres (28) |
Dénivelé négatif cumulé approx. : 378 mètres |
Comme son nom l’indique, ce sentier traverse une forêt ancienne, c’est-à-dire une forêt plus vieille que les autres qui l’entourent.
LIRE CECI
(UN DES TABLEAUX D’INTERPRÉTATION DU SENTIER)
AVANT DE CONTINUER
On y retrouve donc apparemment des arbres vénérables. Je dis « apparemment », car je ne peux que me fier aveuglément à ce qui était écrit sur cette pancarte qui nous renseignait, mes connaissances forestières – très nulles – m’empêchant moi-même de distinguer un gros arbre jeune d’un gros arbre vieux.
Mais c’était beau ; et d’autant plus beau que cette piste était jalonnée de quelques points de vue qui nous donnaient des vues imprenables sur le lac Émilie, au loin, et bien au-delà…
J’ai su que nous sortions de la forêt ancienne lorsque la piste dans laquelle nous avancions a changé de nom pour devenir celle de la Passe. Et nous avons continué à descendre, mais complètement dans la forêt, cette fois, et avec le retour des tubulures en prime – et tant mieux pour ceux qui trouvent ça beau.
Heureusement qu’il y avait un point de vue intéressant en cours de route – sur la montée de la Face de singe, notamment, au loin.
Juste avant d’arriver en bas, est apparue une pancarte nous indiquant que nous pouvions rejoindre la piste du Bord de l’eau – celle que nous avions faite au départ – plutôt que de nous rendre tout de suite au stationnement. Le choix nous appartenait alors de descendre jusque là ou de continuer sur la même piste. Peu importe, en fait, nous sommes-nous dit, car à ce niveau-là, nous en avions pratiquement terminé avec cette rando. Ce n’était qu’une question de minutes.
Mais cette piste, aussi courte était-elle, n’en était pas moins très accidentée pour autant. Et vers la fin, comme ça, alors que nous avions hâte de finir, eh bien, ça ne nous tentait plus pantoute de nous donner cette misère. D’autant plus qu’elle n’offrait rien de plus que de revenir au bout de la piste que nous avions fait le matin, en partant.
Mais une fois dedans, qu’est-ce que tu veux faire à part d’aller vers l’avant ? Ce que nous avons fait, c’est ben sûr.
Topo général
Nombre de km selon carte |
12,3 km |
Nombre de km selon AllTrails |
10,5 km |
Nombre de km selon GPS |
13,53 km |
Heure de départ |
08h35 |
Heure de retour |
15h28 |
Temps total |
06h53m |
Temps de marche |
05h25m |
Temps d’arrêt |
01h28m |
Vitesse de marche |
2,50 km/hre |
Vitesse incluant les arrêts |
1,97 km/hre |
Comme je le mentionnais au début, ce sentier a pris beaucoup plus de temps à marcher que prévu. Avec une vitesse moyenne de marche 2,5 km/hre, nous étions largement en dessous de notre vitesse habituelle qui se situe généralement autour de 3,25 et 3,50 km/hre. Pour ce qui est de nos arrêts, ça n’a été ni pire ni mieux que d’habitude. Dans ces conditions, et normalement, dans ce délai global, nous aurions dû également faire le sentier de la Tour aller-retour (5 km de plus)
Qu’est-ce à dire ? Je n’en sais rien. La Face de singe n’a pas été de la tarte à monter, c’est sûr, mais nous en avions déjà vu d’autres avant celle-là.
Ne reste que l’explication du portait et de l’entrée dans une autre dimension.
Et désolé encore une fois pour les sceptiques.
Cela réglé, voici ce que j’ai à dire en résumé au sujet de cette piste.
Le sentier Bord de l’eau est intéressant du fait qu’il s’approche de temps en temps du lac Émilie pour nous faire admirer celui-ci. Mais pour un sentier « plat », il est quand même plus accidenté que je m’attendais.
Les sentiers de l’Érablière et de l’Éboulis (une trail de 4 roues serpentant à travers une nuée de tubulures bleues fluo), n’ont aucun intérêt.
Le sentier Face de Singe est quelque chose à faire absolument : pour l’effort physique qu’il exige, mais également pour ses attraits, c’est-à-dire ses points de vue de la mort et le feeling de marcher quelquefois sur la frontière canado-américaine.
Les sentiers de la Forêt ancienne et de la Passe sont « ordinaires » : à part quelques beaux points de vue, nous avançons en fait dans la forêt, comme dans d’autres forêts du Québec.
Est-ce que ça vaut la peine de faire tant de chemin pour se taper cette rando ? Je répondrais : pourquoi pas ? Personnellement, mon désir est grand d’y retourner pour me rendre jusqu’à la fameuse tour, étant donné que je suis resté sur ma faim. Et j’aimerais découvrir ce qui m’en a empêché aujourd’hui. Car l’on aura compris que je ne crois évidemment pas moi-même à cette histoire de portail et de dimension parallèle…
Détail humoristique…
Au départ du sentier, nous avons rencontré le responsable lui-même des sentiers du mont Bélanger. Il a été très gentil de nous accompagner pendant une dizaine de minutes en nous dressant un topo général sur ce qui nous attendait.
Un moment donné, il a mentionné qu'une décision avait été prise à l'effet de ne pas mettre trop de balises dans les sentiers afin d'avoir le moins d’impacts environnementaux possibles dans la nature (en plantant des clous sur les arbres, notamment). Ce que nous avons trouvé très drôle, pour deux raisons.
1) En réalité, il y a déjà tellement de pancartes sur ces sentiers qu’il faut souvent prendre des temps d’arrêt prolongés pour s’y retrouver. Sur la photo ci-dessous apparaissent les pancartes avant même de faire ses premiers pas dans le premier sentier – arrivez plus tôt que prévu, donc, c'est un conseil d'amis ! Et à bien y penser, c’est d’ailleurs peut-être la cause de notre étrange retard dont je viens tout juste de parler...
2) Il y a déjà tellement d’entailles dans les milliers d’érables de ce lieu que ce n’est sûrement pas quelques clous de plus ou de moins sur les écorces de quelques arbres qui auraient fait la différence !
Seconde anecdote…
À voir le nombre d’autos qu'il y avait dans le stationnement (à notre départ et à notre arrivée), il n’y avait pas plus de 4 ou 5 autres personnes déambulant dans l'ensemble de ces sentiers, aujourd’hui. Eh bien, qu’à cela ne tienne. Dans la piste Face de singe, nous avons rejoint un couple de randonneurs que nous avons désormais suivi ou dépassé tout au long du sentier, et ce, jusqu’à la toute fin.
Et cela inclut notre petite pause de lunch sur la frontière. Croyez-le ou non, ils ont en effet débouché à cet endroit deux minutes après nous, et ils ont décidé eux aussi de luncher précisément là, juste à côté de nous ! Nous qui aimons nous retrouver seuls dans la nature, y’a fallu que les deux uniques randonneurs supplémentaires de ces dizaines de kilomètres de sentiers viennent s’asseoir à cinq mètres de nous en même temps…
Faut le faire.
Ne pas manquer le diaporama-photos musical de cette rando ci-dessous.
À une prochaine sortie !
DIAPORAMA-PHOTOS MUSICAL
DE NOTRE RANDO AU MONT BÉLANGER
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