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Il n’était pas dit que nous laisserions filer les belles couleurs de l’automne avant qu’elles disparaissent pour de bon. Nous sommes donc repartis, deux amis, à la conquête de deux autres sommets de la magnifique réserve de Bigelow (Maine) afin de nous en remettre plein la vue. Les Horns, cette fois, sud et nord.
Le 3 octobre 2024
Bigelow Preserve
Dans ma précédente chronique, celle de notre rando sur l’Avery Peak, j’ai donné beaucoup de détails sur la réserve de Bigelow, dans l’état du Maine, située à quelques kilomètres du poste frontalier de Saint-Augustin-de-Woburn, ainsi que sur la façon de se rendre jusqu’au début des sentiers.
La chaine de montagnes de la réserve Bigelow
vue de la tour à feu du mont Snow (Maine), à une trentaine de kilomètres au nord-ouest
Pour cette portion des infos, je réfère donc les lecteurs à cette chronique passablement détaillée, et je me concentre de ce pas sur la balade d’aujourd’hui ; c’est-à-dire celle de l’ascension des deux Horns : deux pics distants de quelque centaines de mètres l’un de l’autre, dont l’un, le South Peak, s’élève à 1160 mètres d’altitude, et le second, son frère jumeau, le North, à 1156 mètres.
Les deux Horns photographiés à partir d’une altitude d’environ 970 mètres, à l’ouest :
le « North Peak » à gauche et le « South Peak » à droite
Le sentier
Cette balade que nous avons menée à bien est une boucle. En partant d’où nous nous sommes parkés, il a fallu emprunter trois sentiers différents pour la compléter :
- la Fire Warden’s Trail
- la Horns Pond trail
- l’Appalachian Trail (eh oui, celle-là même qui passe par Bigelow dans son très long itinéraire de la Géorgie jusqu’au Maine
Et en entreprenant cette boucle dans le sens contraire des aiguilles d’une montre, comme nous l’avons fait, la montée comme telle pour se rendre à l’étang Horns Pond (au pied des deux Horns) est étalée sur davantage de distance, et elle est donc moins abrupte.
Détails techniques
Tracé et dénivelé
Informations diverses
Distance |
16,55 km |
Le GPS en comptera finalement 18,56 |
Dénivelé positif cumulé |
920 mètres |
Approximatif |
Dénivelé négatif cumulé |
920 mètres |
Approximatif |
Altitude au départ |
380 mètres |
Approximatif |
Altitude South Peak |
1160 mètres |
Tout dépendant de la source qui en parle |
Altitude North Peak |
1156 mètres |
Idem au précédent |
Niveau de difficulté |
Difficile |
Établi en fonction de la grille d’analyse ci-dessous |
Durée estimée de rando (incluant tous les arrêts) |
Environ 7,75 hres |
Notre temps réel a finalement été de 8 ¾ heures, soit 1 heure de plus que les prévisions). |
Grille d’évaluation personnelle pour établir le niveau de difficulté
Distance |
Cote |
Dénivelé positif cumulé |
Cote |
|
1-4 km |
1 |
0-200 mètres |
1 |
|
5-8 km |
2 |
201-400 mètres |
2 |
|
9-12 km |
3 |
401-600 mètres |
3 |
|
13-16 km |
4 |
601-800 mètres |
4 |
|
17 km et + |
5 |
801 mètres et + |
5 |
|
Résultat de l’addition |
Niveau de difficulté |
|||
2 |
Facile |
|||
3 et 4 |
Facile-modéré |
|||
5 et 6 |
Modéré |
|||
7 et 8 |
Modéré-difficile |
|||
9 et 10 |
Difficile |
Pour se rendre au début du sentier
Voir la chronique sur l’Avery Peak, dans laquelle j’ai expliqué en détail comment se rendre au parking de la place.
Pour notre part, nous avons préalablement fait un petit arrêt dans une station-service de Stratton, juste pour admirer la beauté des lieux en cette matinée tranquille et silencieuse, dont le massif de Bigelow, au loin.
Description de la rando étape par étape
J’ai divisé cette rando en 3 sections
1) la montée vers le Horns Pond
2) l’ascension et la descente des Horns (Sud et Nord)
3) le retour
1ère étape : la montée vers le Horns Pond
Distance : environ 7,49 km |
Dénivelé positif cumulé approx. : 604 mètres |
Dénivelé négatif cumulé approx. : 20 mètres |
Ça a commencé exactement comme la rando que nous avions faite pour nous rendre sur le Avery Peak trois jours plus tôt : même stationnement, même emprunt de la Fire Warden’s Trail, même passage le long du beautiful Stratton Brook Pond, même montée abrupte pendant 400-500 mètres un moment donné, même accalmie tout de suite après. Bref : la même petite promme-promme poutte-poutte…
Juste un petit mot à propos du fameux Stratton Brook Pond qui se trouve drette en partant, sur notre droite. Littéralement, ce nom se traduit par « l’Étang du ruisseau Stratton ». Pour ma part, je l’ai baptisé « l’Étang Spermatozoïde » à cause de sa forme, vue du haut des airs, qui me parait évidente.
Et c’est après une promenade absolument sans histoire que nous sommes parvenus, 3,22 km plus loin, à l’intersection de la Horns Pond Trail (le Sentier de l’étang des Horns).
Et nous nous avons désormais poursuivi notre balade sur celle-ci.
Cette montée continue exactement comme la précédente. Et ce n’est franchement pas difficile du fait qu’un dénivelé de près de 600 mètres s’étend sur plus de 6,5 km ; alors qu’en le faisant par le sens des aiguilles d’une montre, nous devons nous taper un dénivelé identique, mais sur 3,8 km. C’est pas la même game, en effet.
Lors de la montée, et alors que nous marchions sur un plateau tout en contournant un genre de marécage, il nous a été possible d’admirer le 1er sommet que nous désirions atteindre : le South Peak, dans toute sa majesté.
Réussirions-nous à nous rendre jusque là ? C’était bien parti pour ça, en tout cas, parce que tout allait nickel chrome pour l’instant ; contrairement à ma dernière balade sur Avery Peak, où (pour ma part), ça avait shiré. Mais cette fois-ci, je m’étais promis de boire régulièrement et de grignoter du salé de temps en temps.
Et nous sommes enfin parvenus à l’intersection de la célèbre Appalachian Trail
Et par le fait même, nous avions également atteint le Horns Pond, un joli étang qui se trouve à plus de 960 mètres d’altitude et qui s’étend (l’étang s’étend) au pied des deux Horns – d’où son nom, évidemment.
Cet endroit est littéralement un arrêt obligé pour les randonneurs en herbe qui cherchent un lieu pour passer la nuit dans la nature, ainsi que pour les « thru-hikers », c’est-à-dire ceux qui se tapent l’Appalachian Trail au grand complet (3500 km, je le rappelle). Des « lean-tos » (des appentis ou des « abris trois faces ») permettent à ces amants de la nature de dormir au sec. Des plateformes pour installer des tentes sont aussi présentes ; ainsi que des toilettes sèches pour garder cette même nature propre.
Un lean-to et une toilette 5 étoiles tout près du Horns Pond
Monique, qui a connu toutes sortes de toilettes rustiques dans ses pérégrinations pédestres, et qui était déjà venue ici, jadis, avait été fortement impressionnée par les toilettes de cet endroit. Tant et tellement qu’elle les avait baptisées les « toilettes Taj Mahal ».
Et moi qui ne fréquente à peu près jamais de toilettes publiques, et encore moins des toilettes sèches, j’avais vraiment hâte de voir celles-ci, m’attendant vaguement à quelque chose comme ceci :
Aussi, lorsque j’ai ouvert la porte de la toilette en question, je me suis écrié « Oh ! Boy ! » avant de la refermer aussi sec.
2e étape : l’ascension et la descente des Horns (South & North)
Distance : environ 1,95 km |
Dénivelé positif cumulé approx. : 212 mètres |
Dénivelé négatif cumulé approx. : 212 mètres |
Les deux Horns étaient désormais à portée de main...
La montée du South Horn est sans conteste la portion de sentier la plus ardue de toute cette rando. Elle est très abrupte et remplie pratiquement de tout son long de gros rochers. Il faut faire un peu d’escalade en s’aidant de ses deux mains à quelques endroits. Mais elle se fait néanmoins haut les cœurs et les deux doigts dans le nez pour les deux raisons suivantes :
- c’est le dernier coup de collier à donner avant l’apothéose finale ;
- ça ne dure pas longtemps : à peine 720 mètres.
Ça nous a pris une demi-heure à parcourir ces 720 mètres (de 12h00 à 12h30). Mais ça a valu la peine, car avec ce qui s’étendait maintenant à nos pieds, nous étions devenus les maiiiitres du monnnnnde !
Et notre premier geste en prenant possession de cette planète qui nous appartenait désormais, a été de nous restaurer, assis sur une roche, en contemplant cet indescriptible panorama et en faisant attention de ne pas nous étouffer.
Le Horns Pond, en contrebas, où nous étions une demi-heure plus tôt
Il est toujours difficile de quitter ces lieux magiques, mais un moment donné, il le faut bien. Nous avons donc repris nos cliques pis nos claques, et nous avons redescendu le South Peak pour entreprendre la montée du North que l’on discernait à travers les branches et qui nous paraissait un peu intimidant en termes de distance et de hauteur, de notre point de vue.
Mais ce n’était qu’une vulgaire illusion d’optique. En fait, les deux sommets ne se trouvent qu’à 380 mètres de marche l’un de l’autre. Et une fois parvenu dans le col entre les deux, le dénivelé n’est que de 21 mètres pour se rendre en haut.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Et quelques minutes plus tard, nous plantions notre drapeau sur ce nouveau sommet que personne n’avait jamais atteint avant nous à ce jour (je blague).
Que dire de cette nouvelle vue ? Je n’insiste pas, car j’ai l’impression de radoter… Mais quand même, y’a de quoi s’imaginer être dans un planeur et à tourner en rond au-dessus de cette nature qui n’en finit plus de s’étendre à l’infini dans la beauté (je sais aussi que je peux être fatiguant avec ma prose à dix sous…).
Encore une fois, y’a fallu quitter cet endroit de rêve et redescendre. Ce que nous avons fait à travers les rochers et en faisant gaffe de ne pas nous péter la fiole.
3e étape : le retour
Distance : environ 7,11 km |
Dénivelé positif cumulé approx. : 105 mètres |
Dénivelé négatif cumulé approx. : 687 mètres |
Une fois revenus en bas, tout près du Horns Pond, nous avons entrepris officiellement le chemin du retour vers l’auto. Il restait 7,11 km à parcourir, mais cela se ferait en descendant. M’enfin, pas vraiment tout de suite au début, mais un moment donné : oui.
Je diviserais cette descente en 4 étapes…
1ère : la montée et la descente de deux « pitons » (1,38 km)
Ça surprend sur le coup. Car on s’attend à descendre, oui, mais ce n’est pas tout à fait comme ça que ça se passe. Il reste en fait deux montées passablement heavy à « surmonter ». Deux montées qui n’ont pourtant l’air de rien sur la carte. Et ce n’est pas tant qu’elles soient longues, mais elles demandent quand même de l’énergie.
Et dans ce parcours, un écriteau nous invite tout à coup à quitter la piste pour aller admirer un point de vue. Ce que nous avons fait, bien sûr. Et ma foi, le panorama qui s’est offert à nous a valu mille fois le léger détour. En face de nous, s’offrait le spectacle des deux Horns, avec l’étang à leurs pieds. C’était à couper le souffle. Et c’était personnellement peut-être ma plus belle vue de la journée ; mais je ne peux pas vraiment en donner de raisons précises ; parce que des vues de la mort, on en avait eu notre compte depuis quelques heures.
Pour nous donner une raison de rester là quelques minutes supplémentaires, nous en avons profité pour déguster une barre de chocolat Mars. Je n’avais pas goûté à ça depuis ma tendre jeunesse, je crois. Je ne me souvenais plus que c’était bon comme ça !
2e : la descente abrupte (dénivelé négatif de 534 mètres sur 2,79 km)
C’est à partir de là que ça descend pour vrai : à travers de gros rochers et dans de mini-canyons, sur plus de 2,5 km. Faut pas s’élancer là-dedans comme des malades. Je parle surtout pour les gens de notre âge. Une glissade et hop sur le cul ! Et hop le dos en charpie, genre ou les genoux tordus, etc.
Nous y sommes donc allés mollo. C’est pour cette raison que ça a été un peu long. Mais en même temps, je me disais que ça aurait été encore plus long si nous avions fait ce tronçon à l’envers. Ça avait finalement été une très bonne idée de faire cette rando dans le sens contraire des aiguilles d’une montre.
Et puis, dernière chose à signaler, la forêt autour de nous était littéralement sublime : des rochers gros comme des maisons, de la mousse partout… C’était tout autant majestueux qu’intimidant.
3e : la descente soft (1,87 km)
Et vient un moment donné où ça se calme, et la descente peut se faire sans plus de danger et en prenant un peu de vitesse – et c'était tant mieux car, mine de rien, le temps avançait.
Les feuillus sont apparus : ça sentait de plus en plus le bas de la montagne.
4e : Stratton Brook Pond Rd (1,07 km)
Eh oui, un moment donné, nous sommes arrivés au petit chemin de terre nommé « Stratton Brook Pond Rd », celui-là même que nous avions emprunté en voiture en quittant la route 27 pour nous rendre au stationnement.
L’Appalachian Trail, qui vient du sud, croise en effet la 27 et cette route sur son parcours.
À partir de cet endroit, il a fallu entreprendre le dernier kilomètre un peu comme le font les pèlerins dans leur marche vers Compostelle, et ce, jusqu’à l’auto.
C’était une façon un peu quelconque de terminer cette balade, mais puisqu’on n’avait pas le choix, on a fait avec.
Compte-rendu et mot de la fin
QUELQUES CHIFFRES
(données finales du GPS – sauf pour le dénivelé)
Distance parcourue |
18,56 km |
Dénivelé positif cumulé |
920 mètres |
Dénivelé négatif cumulé |
920 mètres |
Heure de départ |
07h57 |
Heure d’arrivée |
16h46 |
Temps de rando |
8h49m |
Temps de marche |
6h18m |
Temps d’arrêt |
2h31m |
Vitesse de rando (incluant tous les arrêts) |
2,11 km/hre |
Vitesse de marche (sans les arrêts) |
2,95 km/hre |
Une superbe balade dans l’ensemble que celle-là. Tout était au rendez-vous des attentes des marcheurs : la beauté des forêts feuillues et « druidesques » (rochers et mousses), les cours d’eau et les montagnes. Un régal pour le physique et le moral.
Pour ceux qui ont lu ma chronique précédente sur Bigelow, je dirais en terminant que j’ai été heureux de constater que ma pauvre condition physique de cette journée-là était maintenant révolue. Ce qui a aidé à apprécier celle-ci à sa juste valeur. Le secret est évidemment l’hydratation régulière – un secret de Polichinelle diront d’aucuns. En tout cas, espérons que la leçon a porté pour de bon, cette fois.
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Bonnes randos !
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