Les maudits vents

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2013-02-13 --- Riobamba = riobambong !

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De : Yvan – Riobamba

Date : mercredi, 13 février 2013

À : parents et amis

 

Bonjour à tous,

 

Pourquoi ce « riobanbong » dans le titre, après le Riobamba ? Tout simplement parce qu’à Riobamba, ça l’a fait bong !

 

Mais ne mettons pas la charrue avant les bœufs. Avant toute chose, il y a eu ce matin. Et ce matin, j’étais encore à Baňos en train de siroter mon café sur la terrasse de l’hôtel tout en prenant mes messages. Je ne faisais pas attention à ce qui se passait autour de moi. Tout à coup, j’ai sursauté en croyant entendre les mots « y fesait frette », avec un très fort accent québécois. Pas trop certain d’avoir bien entendu, j’ai relevé la tête vers la table d’où ce merveilleux son semblait avoir été émis. Il y a avait là deux jeunes filles, jeune vingtaine, en train de discuter. J’ai tendu l’oreille discrètement et… et oui… c’était bien deux made in Québec pure laine ! Mes premières compatriotes depuis le début de mon petit voyage…

 

Je me suis évidemment levé pour aller les saluer. Il s’agissait de deux routardes lavalloises, parties sur un trip en Amérique du Sud depuis un mois. Elles arrivaient du Pérou. C’était leur premier vrai voyage et j’étais leur tout premier Québécois qu’elles rencontraient, elles aussi, depuis leur départ du Québec. Une des deux avait l’air réellement émue. Elle m’a dit qu’elle en avait la chair de poule d’entendre enfin parler français avec cet accent depuis tout ce temps.

 

Ouf…

 

Pour ma part, j’ai trouvé ça très agréable, même si ça n’a duré que cinq minutes à peine.

 

Aussitôt après nous être souhaité mutuellement bonne chance, j’ai plié bagage et j’ai marché jusqu’au terminus d’autobus, où je me suis acheté un billet pour Riobamba. Jusqu’à ce matin, quand je disais Riobamba dans ma tête, ça faisait Riobammmmba ! Pas vous ? Me semble que ça sonne la fiesta, ce nom… C’est ben pour dire qu’il ne faut pas se fier à ses impressions, des fois…

 

En quittant Baňos, j’ai eu un dernier regard vers le Tungurahua pour voir si je ne lui distinguerais pas le coco. Et bien non, les nuages le cachaient encore sans aucune pitié. Les photos d’hier – celles de sa pente enneigée –, auront été la seule vision que j’aurai eue de lui en deux jours. Snif…

 

Paysages grandissimes, encore une fois, en quittant cette région. Mais au bout d’une demi-heure, cela est redevenue plus ordinaire. M’enfin, ordinaire, faut s’entendre… les montagnes un peu moins vertigineuses, je veux dire… Je n’en reviens pas encore comment les locaux réussissent à cultiver des terrains si accidentés. J’ai vu des pentes cultivées qui devaient faire minimum dans les 45o… Je… Quoi ? Comment ça, « j’exagère » ? Ah, les sceptiques… toujours les mêmes…

 

Et 1¾ heure plus tard, je faisais mon entrée dans la ville de Riobammmmba…

 

En fait, je n’étais ici que pour une seule et unique raison : pour le train de la Nariz del Diablo. C’est en effet d’ici que partait ce train « mythique » (aujourd’hui folklorique) qui faisait encore jadis – c’est-à-dire voilà quelques dix-quinze ans de cela – la navette Riobamba-Guayaquil dans une vertigineuse traversée des Andes. Et les gens pouvaient même prendre place sur le toit des wagons afin de se payer une dose d’adrénaline tout en respirant le bon air pur des montagnes.

 

Mais à cause de El Niňo (vous connaissez El Niňo ?) qui a occasionné de gros dégâts sur la ligne, tout cela a foutu le camp. Premièrement, la ligne ne fait plus maintenant que Riobamba-Alausi. Et deuxièmement, le train réel a fait place à un autobus de touristes monté sur rails, et faisant tchou-tchou grâce à un enregistrement diffusé par un haut-parleur. Un désastre…

 

Bon, OK… D’habitude, ce n’est pas du tout mon truc. C’est-à-dire que JAMAIS je n’embarque dans ce genre de boîte décoré Disney – la honte. Mais là, je me donnais bonne conscience en voulant absolument faire la traversée de ces montagnes et admirer la nature dans ce qu’elle a de plus grandiose et de plus terrifiante (petit passage lyrique…).

 

Bref, c’est pour ça que je me suis retrouvé à Riobamba, aujourd’hui : pour le tronçon Riobamba-Alausi de la Nariz del Diablo.

 

D’après le guide Routard, le train partait à tous les vendredis matins, à 7h00. Et il fallait acheter le billet la veille (c’est-à-dire demain, jeudi).

 

OK, que je m’étais dit. Je trouverai bien de quoi à faire en ville ou dans la région (le Chimborazo, peut-être ?) d’ici vendredi matin. Et après avoir pris possession de ma chambre d’hôtel, je suis parti à la découverte de la ville…

 

Riobamba est une ville de dimension moyenne (comme Trois-Rivières, genre). Mais dans sa section « À voir à Riobamba », Routard répondait lui-même : « Pas grand-chose, en fait »… Ouf, ça promettait une fantastique visite, ça… Et effectivement, j’ai eu vite fait le tour…

 

J’ai premièrement visité le petit parc, Loma de Quito, qui domine la ville – en cinq minutes (et comme de raison, je n’ai pas pu voir le volcan Chimborazo au loin, à cause des fichus nuages). J’ai vu ensuite le Collegio Nacional Maldonado (où a été écrite la première Constitution du pays) – 5 minutes à m’y rendre. Je suis aussi entré dans une boutique où on fabrique des petites figurines en ivoire végétal – 5 minute à m’y rendre. J’ai marché plusieurs rues en musardant, à travers la population, dont une proportion importante sont encore des Indiens typiques – pendant 30 ou 45 minutes…

 

Pis là, un moment donné, je me suis arrêté, et j’ai pris conscience que j’avais encore toute la journée de demain à passer dans cette ville – plate, avouons-le… Ben quoi ? Les villes ne sont pas toutes waw ! tout le temps, hein ? Imaginez ce que dirait un touriste étranger qui débarquerait à… je ne sais pas, moi… disons à St-Hyacinthe (excuse Marguerite)… ou à Drummondville (excuse Yves)… Il se demanderait peut-être, comme moi, ce qu’il fait là. Bref, j’ai paniqué un peu.

 

Ma seule raison d’être ici, je le répète, était le fameux train. J’ai donc pris l’initiative d’aller vérifier sur place pour voir si les horaires n’auraient pas changé, par hasard – et en l’espérant !

 

C’est là que ça l’a fait bong ! (le fameux bong ! du titre). La jeune fille qui m’a répondu m’a appris qu’il n’y avait plus de ligne entre Riobamba et Alausi à cause de travaux de construction importants !

 

 ??!!

 

Tu parles d’une affaire, toi………………..

 

Je ne ferai donc pas la traversée de ces montagnes en admirant la nature dans ce qu’elle a de plus grandiose et de plus terrifiante. C’est excessivement décevant, avouez… Mais à quoi ça sert de se lamenter, hein ? Je ne peux pas, je ne peux pas, qu’est-ce tu veux qu’on y fèze ?

 

L’autre mauvaise nouvelle, c’est que je suis venu dans cette ville tout à fait pour rien.

 

Mais la bonne nouvelle, c’est que ça me permet de la quitter demain, à la première heure !

 

Il a donc fallu que je revoie mon itinéraire à la vitesse grand V.

 

Avant mon retour à Quito, j’avais prévu passer quelques jours dans une certaine ville (je ne vous dis pas encore laquelle). Eh bien, il semble que j’y passerai davantage de jours que prévu. Je m’en vais drette là demain matin. Et de là, je ferai des sauts de puce alentours dans des endroits que l’on m’avait recommandés…

 

La vie nous joue de drôles de tours, des fois, hein ?

 

Belle fin de journée !

 

Yvan

 

 

 

 

* * * * * * * * * *

 

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20/03/2017
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