2011-11-05 --- Tout en hauteur
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De : Yvan - North Bergen (banlieue de New York)
Date : samedi, 5 novembre 2011
À : parents et amis
Bonjour à tous
Samedi soir, 5 novembre (jour 2 de notre périple). J’essaie de me concentrer pour vous écrire, mais c’est difficile à cause des ronflements de M(a), qui vient de tomber endormie raide comme une balle, épuisée qu’elle était de notre virée d’aujourd’hui.
On s’est donné le mandat de connaître New York aussi parfaitement que les New Yorkais de souche et ce, en dedans de trois jours. Nous allons y parvenir. Oui, oui, n’en doutez pas. En tout cas, nous sommes bien partis. Grâce à City Sights Tour (49 $). Je vous expliquerai l’aubaine, si vous désirez les détails.
Aujourd’hui, entre autres choses… Promenade à pieds dans South Manhattan – le quartier financier : Wall Street, le Big Bull, Battery Park… et l’emplacement de l’ex World Trade Center, bien sûr.
Ils sont en train de construire les nouvelles tours dans le Ground Zero.. En démesure, évidemment, car les Américains ont tendance à capoter démesurément sur le béton et le verre. Mais ça va être beau, c’est sûr. La tour numéro un, qu’ils ont déjà baptisé la « Freedom Tower », aura 102 étages et sera la plus élevée du pays avec ses 1776 pieds (540 mètres), référence à l’année de l’indépendance des États-Unis. Sacrés Américains… côté patriotisme, ils n’en manquent jamais une…
Je tenais à marcher sur Wall Street, J’y ai même traîné de force M(a) qui commençait à être un peu fatiguée. Et voilà qu’une fois sur place (côté ouest), la rue était barrée : des manifestants l’occupaient et les policiers empêchaient d’y entrer… J’ai dû me contenter de la photographier, en bus, par le côté est. Je vous envoie la photo. Je sais, je sais, ça pourrait être n’importe quoi, mais je vous jure que c’est bel et bien Wall Street ! Extrêmement déçu, je me suis vengé en forçant de nouveau mes deux M&M à me suivre encore un peu plus loin : je tenais également à voir le fameux Big Bull, la statue de bronze symbolique du monde de la finance. Une fois sur place, le pauvre taureau était entouré de clôtures à cause d’autres manifestants… ben oui, décidément… – il s’agissait peut-être des fameux Indignés. On ne l’a jamais su…
Et une place où j’ai trippé… Dans ce quartier de gratte-ciels, il y avait là, au milieu et à l’ombre de ces géants, un tout petit cimetière d’à peine quelques dizaines de pierres tombales… Vous avez bien lu : un cimetière ! Aussitôt découvert, je cherchais déjà une place pour y monter ma tente pour ce soir. Mes deux M&M m’en ont dissuadé. Ça a créé un petit froid…
Ah oui ! Je dois vous parler de notre dîner… Dans le quartier de la Petite Italie. Un resto typique : tout minuscule, sympathique, nappes à carreaux rouges et blancs, accueillis d’un retentissant bonjourno ! tonitrué par un New Yorkais à l’accent extrêmement italien.
M(a) a demandé un verre de vin. Elle s’est fait offrir la bouteille au complet. Le veau parmigiana était excellent ; ainsi que les rigatonis sauce tomate, salade-vinaigrette, pain. Le tout pour seulement $9,95. Incroyable, non ? – nous sommes à New York, n’oubliez pas. Et en prime, deux gars en mitraillette sont entrés brusquement et ont trucidé le type assis à la table d’à côté de la nôtre. Un règlement de compte de la mafia, selon toute évidence. Ben non ! Là, je me paie votre tête. Bine ! bine !
Après le quartier italien, ça a été le quartier chinois, avec ses rues de vendeurs de cossins et de restaurants à l’aspect quelquefois douteux. J’ai averti mes deux M&M que si elles se mettaient à magasiner, elles me perdraient pour le reste de la journée. Et voilà que c’est moi, finalement, qui ai fait le premier achat du voyage. Mais j’avais une bonne raison : un foulard en vrai cachemire pour seulement 5$. Je vous le dit comme je suis là : en vrai de vrai cachemire – c’est écrit sur l’étiquette. Je crois que j’ai arnaqué la vendeuse…
Pour le souper, nous sommes retournés sur la 42ème Rue, tout près de Time Square. Vous vous rappelez : l’orgie de couleurs, l’océan de monde et tout le tralala ? Et bien figurez-vous que nous avons déniché un « petit resto »… Je ne vous mens pas, il devait y avoir près de 1000 places, à vue de nez. C’était plein à craquer. Il fallait donner notre nom à la réception, et lorsque notre tour venait, on nous appelait à l’aide d’un micro…
Parlant de resto, saviez-vous ça qu’à New York, il y a des endroits où on vous refuse de faire des factures séparées ? M(i) a eu du mal à accepter une telle politique rétrograde – « Calme-toi, M(i), lui avons-nous dit, nous sommes dans un pays étranger, ici. Accepte les différences… ». Le serveur, qui n’y était évidemment pour rien, s’est néanmoins montré compréhensif…
Ce resto-là était de biais à un McDonald… un autre endroit d’une indécente excessivité, que nous avons visité à cause des toilettes qui devenaient urgentes à trouver. Je l’ai baptisé le « McDo-Las Végas » : enseigne aux néons multicolores, intérieur sur trois étages, écrans géants sur les murs, musique rock & roll… Les Big Mac mesuraient 20 cm d’épaisseur… Bon non : là, je vous niaise encore (pour la grosseur des Big Mac).
Pour ma part, j’ai passé une partie de la journée (surtout vers la fin de l’après-midi, lorsque je suis tombé un peu fatigué) à méditer sur le sens de la vie. Cela s’est passé dans le Midtown, au milieu de tous ces gratte-ciels, véritables géants, monstres, colosses, qui nous entouraient de tous les côtés et à perte de vue ; et parmi tous ces gens, aussi, ces milliers et milliers de gens qui déambulaient, indifférents à ce qui les entouraient. C’était trop, beaucoup trop pour ma pauvre petite conscience qui n’en pouvait plus de constater tant de disproportion.
Non mais, quoi ? Que sommes-nous, en effet, nous, invisibles être humains, pris individuellement, sur cette Terre. Je me suis senti tellement minuscule, tellement grain de poussière genre, tellement insignifiant même, ne sachant plus quelle était ma place dans l’univers… J’en suis même venu à deux doigts de la dépression. Mais mon état normal a fini par reprendre le dessus. Une visite dans les toilettes d’un resto, où les hommes faisaient la file (très serrée) devant l’urinoir m’a aidé à revenir dans la réalité prosaïque.
Sur ce, je vous dis à la prochaine, et ne manquez pas notre prochain rendez-vous.
Ici Yvan, en direct de la plus grande ville d’Amérique.
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