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Pour se taper le Mont à Liguori, y’a quelques options…
Le Mont à Liguori (ou la « Montagne » à Liguori, c’est pas tout à fait clair) fait partie d’un ensemble de sentiers de ski de fond, de raquettes et de randonnées pédestres appelé Sentier des Caps, dont l’entrée officielle se trouve tout près de la route 138, avant d’arriver à Baie-Saint-Paul, dans la région du centre de ski alpin le Massif.
Ça, c’est l’entrée officielle, oui (cercle bleu sur la carte ci-dessous). Mais il y en a une autre qui est méconnue (cercle rouge sur la carte), car on n’en parle à peu près pas sur Internet. C’est celle du Domaine de Liguori (1300, rue Principale, Petite-Rivière-Saint-François, sur le bord du majestueux Saint-Laurent).
Je me suis moi-même rendu à cette adresse-là, celle du Domaine de Liguori, parce que c’est celle-là que le site du « Défi des 5 sommets de Charlevoix » nous fournissait.
Heu… Qu'est-ce que c'est que ça, le Défi des 5 sommets ?
Pour faire une histoire courte, le Défi des 5 sommets est une initiative de bénévoles de la région de Charlevoix visant à attirer les touristes de plein air par chez eux. Ils mettent ces derniers au défi de faire l’ascension de cinq montagnes durant la saison chaude. Pour prouver qu’ils l’ont fait, les participants doivent se prendre en selfie en haut, et envoyer leur ‘tite face au comité. Pis il y a des prix à gagner à l’automne, quand tout est terminé. Le Mont à Liguori est l’un de ces 5 sommets à gravir cette année (2019).
Pour ma part, mon défi personnel était de monter ces 5 sommets-là en 5 jours d’affilée. Mais je n’ai pas réussi à cause de Miss Météo. Mais ça, c’est une autre histoire.
Cela dit, si vous voulez atteindre le Mont à Liguori sans trop vous maganer les jambettes, vous êtes pas mal mieux de passer par l’entrée officielle. La promenade se fera pout-pout. Mais si vous êtes du genre sportif pis que vous aimez ça vous donner de la misère, alors dans ce cas, allez de ce pas vous stationner au Domaine de Liguori, tout en bas, pis préparez vos bâtons de marche, parce que c’est pas de la tarte.
À partir de là, il faut emprunter deux sentiers bout à bout pour se rendre au sommet : le sentier l’Ancestrale qui se transforme en sentier Gabrielle-Roy-Ouest en cours de route.
Le but de ma journée était supposément le refuge Liguori, au bout de 7,2 km de montée, et en se tapant un dénivelé positif cumulé de 763 mètres – c’est pas rien. Je précise « supposément » parce que j’ai eu une petite surprise rendu en haut. Surprise que je raconterai une fois rendu sur place.
Le sentier débute tranquillement, de façon pout-pout, en se rendant à la Petite-Rivière-Saint-François (pas le village : le cours d’eau). Mais ce bout-là n’est pas long (600 mètres). En fait, c’est le calme avant la tempête. Ensuite le fun commence pour de bon. Pis attachez votre tuque avec de la broche parce que ça commence raide.
À partir de là, je diviserais le trajet en trois parties :
1 = montée très difficile (sur environ 1 km)
2 = montée assez facile (sur environ 3 km)
3 = montée moyennement difficile (sur environ 2 km)
Ça part raide, donc. C’est ça l’affaire. Ils nous avertissent d’ailleurs avec un panneau :
Petite parenthèse : sur cette pancarte, je sais pas pourquoi il n’y a pas de « e » à la fin du mot « soutenu ». Peut-être parce que c’est la pente qui est forte, et que c’est le sentier qui est soutenu. On va dire ça comme ça.
Montée difficile, oui, en effet (surtout qu’il faisait chaud en ta). Vaut mieux être préparé psychologiquement – et physiquement ! Ensuite, ça s’adoucit. Pour mieux reprendre vers la fin, mais pas comme au début – heureusement !
Pas grand-chose à raconter à propos de ce sentier qui monte dans le bois. Comme j’ai l’habitude de répéter : « Le bois, ben c’est le bois, hein ? » Que tu te trouves dans une forêt de Charlevoix ou dans une forêt de la Mauricie, ou dans n’importe quelle forêt du Québec, pis que tu vois juste des arbres autour de toi, ben le décor est pas mal le même partout.
Ici, le seul et unique point de vue qui sort de l’ordinaire, c’est lorsqu’on arrive en haut. Le panorama est magnifique, en effet, avec une vue imprenable sur le fleuve Saint-Laurent et sur L’Île-aux-Coudres. À part ça, l’autre attrait particulier, c’est la Petite-Rivière-Saint-François qu’on longe sur une courte distance, en bas.
Une autre particularité, peut-être ? Mais elle n’est pas ragoûtante, celle-là. Je fais référence à la fiente de chevreuils qui se trouvait en quantité industrielle pendant environ 2 km dans le milieu du sentier. J’en glisse un mot, car c’était la première fois que je voyais ça en une telle abondance. À croire qu’il y avait eu un rave party de chevreuils dans le coin voilà pas longtemps, pis qu’ils avaient oublié de ramasser leurs déchets avant de s’en aller.
Si vous avez de bonnes bottes de marche pis que ça vous dérange pas de piler dans ces trucs, ben c’est pas grave. Mais en ce qui concerne le citadin que je suis, j’ai passé mon temps à regarder où je mettais les pieds. Mais plus je montais, et plus heureusement ça se raréfiait.
Pis une dernière chose, peut-être…
Étant donné que c’était la fin de l’hiver (il y avait d’ailleurs encore des plaques de neige en haut), eh bien, plusieurs arbres morts étaient couchés sur le sentier et bloquaient le chemin. Il fallait se la jouer un peu Indiana Jones pour contourner tous ces obstacles. Et même qu’une fois, l’Indiana Jones en herbe que je suis s’est perdu ben raide.
Ben oui. Je raconte rapidement…
C’était à cause d’un arbre mort, justement. Un gros arbre… En voulant le contourner et en ne retrouvant pas la reprise du sentier de l’autre côté, je me suis perdu.
Ho, pas longtemps : peut-être une dizaine de minutes ? Mais je vous jure que les minutes sont longues en tabarnouche pendant le temps que ça dure. Y’a même fallu que je respire à fond pour calmer la panique qui était en train de s’installer. Mais mon ange gardien veillait sur moi : un moment donné, sans que je ne sache comment, je suis revenu en plein sur mon sentier initial ! Un coup de chance…
J’ai retenté l’aventure en prenant de meilleures précautions, cette fois. Et là, ça a marché. Ouf !
* * * * *
Je croyais au départ qu’il fallait se rendre au « Refuge Liguori » pour retrouver la pancarte du défi. Parvenu à un belvédère à quelque 800 mètres avant le refuge, il y avait un jeune couple à cet endroit. C’étaient les premières personnes que je rencontrais. Et une chance qu’ils se sont trouvés sur mon chemin, ces deux-là (un autre coup de mon ange gardien ?), parce qu’ils m’ont appris que la fameuse pancarte n’était pas au refuge, mais bien juste là : au belvédère, et juste en face de moi ! Avoir été tout seul, j’aurais passé drette devant sans même la voir.
Et comme le sentier menant au refuge n’était pas encore accessible, bloqué ben raide à cause d'un paquet d'arbres cassés, j’aurais été bien déçu de devoir retourner en bas sans avoir pris mon selfie. Mais tout était bien qui a bien fini.
M’enfin presque…
Restait à revenir sur mes pas, ce qui – du moins, en principe – s’annonçait plus facile que la montée.
* * * * *
Comme il était tôt, et comme je me sentais encore en forme, lorsque je me suis retrouvé à l’intersection du sentier « bloc erratique », j’ai décidé de le prendre en faisant la boucle qui conduisait à cet énigmatique « bloc ». J’étais curieux de savoir ce que c’était que ça, un « bloc erratique ». Dans ma tête, je me demandais si c’était un morceau de ce fameux météorite qui est tombé par ici voilà des millions d’années…
Bref, c’était pas compliqué (à priori) : en empruntant ce sentier jusqu’à une intersection et en tournant à droite à cet endroit, j’arriverais ainsi au bloc et je continuerais pour retomber dans ma piste initiale. Nickel chrome.
Eh bien, c’est là que je me suis perdu pour la deuxième fois. J’étais pourtant toujours dans le sentier. Mais j’ai commencé à avoir des doutes que j’étais pas pantoute à la bonne place lorsque je me suis mis à monter, pis à monter, pis à monter encore ; et que j’ai remarqué que le temps s’éternisait alors que c’était tout à fait anormal que ça s’éternise comme ça. En fait, un moment donné, je me suis rendu à l'évidence que j’aurais dû être déjà rendu à ce fichu bloc erratique depuis belle lurette.
Et puis il y a eu enfin une éclaircie dans le bois, et j’ai pu apercevoir le fleuve au loin… Le fleuve qui se trouvait sur ma droite. Et ça, c’était pas normal pantoute parce qu’il aurait dû être sur ma gauche ! Ce qui voulait dire que plutôt que de retourner à mon auto, j’étais en train de me rendre à Sept-Îles ! Bong !
Ce coup-ci, j’ai été très long à tenter de me réorienter et de comprendre ce qui se passait. J’étais mêlé pis pas à peu près.
J’en suis venu à la conclusion que la seule explication était que j’avais manqué l’intersection qui menait au bloc. J’ai pris la chance de revenir sur mes pas en redescendant toute la côte que je venais de monter. Et je suis finalement arrivé à la fameuse intersection, qui était bel et bien là, bien à sa place, avec des pancartes et un plan de l’endroit. Mais comment avais-je donc fait mon coup pour mopper tout ça la première fois ? Ça restera toujours un mystère.
En passant, ceux qui voudraient marcher en ma compagnie, c’est à vos risques et périls !
Le bloc erratique est enfin apparu comme un phare dans la nuit. Ce n’était pas un fragment de météorite. C’était juste une grosse roche. Un peu comme l'un des menhirs d’Obélix.
Et je suis revenu sur le sentier l'Ancestrale, tout en haut de la fameuse montée difficile et abrupte et soutenue d’un kilomètre du début. Mais là, elle s’était évidemment transformée en une descente difficile et abrupte et soutenue d’un kilomètre. Et ça a été un peu dur pour les genoux !
Voilà.
Pour le Défi des 5 sommets en 5 jours, par contre, c’était raté, car la pluie est tombée à flots le lendemain, mardi, le 11 juin. Si j’avais quand même bravé les intempéries, je me serais sans doute fait emporter par le courant. Il y a donc eu un jour de repos avant de me taper le prochain sommet : le Pic de l’Aigle, dans la ZEC des Martres.
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Détails du sentier du Mont à Liguori
Tracé de ma rando de la journée
Dénivelé général
Distance parcourue : 16,3 km
Niveau de difficulté : difficile
Altitude départ : 40 mètres
Altitude sommet : 769 mètres
Dénivelé positif cumulé : 919 mètres
Je suis parti à 9h00 et je suis revenu à 15h15. Une trotte de 6 ¼ heures, en fin de compte pour 16,3 km de marche en incluant tout mes détours et toutes mes pauses ici et là. Pas pire pour un p’tit vieux qui a eu 62 ans bien comptés l’avant-veille de cette marche. Ha !
Appréciation personnelle et générale…
Je sais pas si ça vaut la peine de se donner tant de misère pour faire cette piste qui n’est pas facile. Il y a de ces randos qui, même si elles sont difficiles, méritent qu’on se complique un peu la vie à cause de leurs attraits. Mais celle-là, franchement, je ne suis pas sûr pantoute. Comme je le disais, y’a la vue, au sommet, qui nous attend. Mais à part ça, c’est pas mal juste du bois.
La prochaine fois (si y’a une prochaine fois), je ferai les pistes du Sentier des Caps à partir de l’entrée officielle, en haut. Ceux qui les ont faites – ou qui les feront –, si ça vous tente de dire comment c’est, juste à laisser un mot en bas.
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