2014-02-10 --- Observations cocasses
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De : Yvan – Nouméa
Date : lundi, 10 février 2014
À : parents et amis
Bonjour à tous,
Jusqu’à présent (en trois semaines), j’ai connu un peu tout ce qui peut survenir en frais de conditions météo : de la chaleur torride, de la belle chaleur sans humidité (juste parfaite), de la pluie légère, et même une dépression tropicale (modérée).
Dans la hiérarchie des catastrophes naturelles, sachez qu’une dépression tropicale, c’est l’étape juste avant la tempête tropicale qui, elle-même, est le stade avant le cyclone tropical... Hou hou... Eh bien, oui, j’ai connu ça, les amis : c’est-à-dire une dépression tropicale qui aurait pu virer en tempête tropicale, qui aurait pu elle-même virer en cyclone. Vous imaginez ? Et j’en suis sorti vivant. Mais il était moins une...
Ben non, je vous niaise – vous savez que j’aime ça vous niaiser. En fait, ce qui s’est passé, c’est qu’il a plu beaucoup pendant toute une journée de temps. Alors, on ne va pas en faire tout un plat de cette dépression tropicale, hein ?
Bon, aujourd’hui, j’aimerais vous faire part de toutes sortes de petites observations que j’ai trouvées rigolotes en vivant ici au jour le jour, depuis mon arrivée ; des petits trucs qui sont différents de notre pays ; des moments d’arrêt dans ma pensée, où je me suis dit « Tiens, c’est donc ben drôle, ça... » ; ou encore « Ah ben, gâr dont ça... » En fait, ce sont de minuscules constats d’un nord-américain en terra incognita qui, je l’espère n’offusqueront personne (car je sais que quelques Calédoniens me lisent...).
Je vous donne un premier exemple, OK ?
Les stationnements...
Bon, voilà : je me suis premièrement rendu compte que ça n’avait pas grande importance, ici, qu’il y ait des places de stationnement ou non. Lorsqu’il n’y en a pas, les gens se garent carrément sur les trottoirs, et sans être autrement inquiétés par les donneurs de tickets qui semblent étrangement absents durant le jour.
D’autre part, même lorsqu’ils se stationnent dans des endroits prévus à cet effet, beaucoup de gens – mais pas tous, heureusement – se stationnent à demi sur les trottoirs, à demi dans la rue. C’est comme ça. Il y a pourtant assez d’espace dans les rues pour se stationner dedans sans avoir à escalader les chaînes de trottoir. Eh bien non : certains conducteurs montent néanmoins les deux roues de droite de leur véhicule sur le trottoir et laissent les deux roues de gauche dans la rue. Bizarre, hein ?
Paraît qu’ils font ça parce qu’ils auraient peur de faire accrocher leurs bagnoles par les autres autos qui circulent. La confiance règne, hein ? Je comprends (un peu) lorsqu’il s’agit de gros 4 X 4 qui prennent beaucoup de place. Mais pour de petites autos ordinaires, cette crainte m’apparaît un peu exagérée. D’autant plus que ce sont les piétons qui écopent. Car ceux-ci doivent souvent descendre dans la rue pour contourner les voitures qui occupent toute la place – et risquer eux-mêmes de se faire happer. Ce qui m’a fait me demander, dans ma petite tête de touriste fraichement débarqué : « Coup donc, les autos sont-elles plus importantes, ici, que les êtres humains ? »
M’enfin...
Les motos...
Y’a aussi un autre truc concernant la circulation... Les motos ont apparemment le droit de circuler comme ils veulent, ici, dans le trafic. C’est-à-dire... mettons qu’il y a un bouchon de circulation quelque part. Eh bien les motos se faufilent entre les voitures, par la gauche, par la droite, vas-y mon ami, comme si tout cela était normal. Et apparemment que ça l’est – normal. Et ils ne font pas ça seulement que dans les embouteillages. C’est pas mal généralisé à tous les niveaux de circulation : aux feux rouges, notamment. Bref, ils doublent comme ils veulent, où ils veulent et de la manière qu’ils veulent. Et sans que personne ne bronche le moindrement.
« À quoi ça servirait d’avoir une moto, alors, si ce n’est pas pour gagner du temps ? » qu’on m’a répondu lorsque j’ai passé la remarque de ce comportement.
Quoi qu’il en soit, peut-être que je me trompe, mais il me semble que si les motos agissaient de la sorte au Québec, ils se ramasseraient un ticket vite fait, non ? Vous me corrigez si j’ai tout faux.
Pour rester dans la thématique de la circulation, j’ai surnommé – poétiquement – la ville de Nouméa « La Ville des 1001 ronds-points et des 2002 dos d’âne ». C’est beau, hein ? Mais ce n’est pas pour rien.
Les ronds-points...
Il y a des ronds-points (carrefours giratoires) pas mal partout, ici, dirait-on : des gros (très bien aménagés) comme des tout petits. J’en ai même vu quelques-uns qui étaient installés là pour rien – du moins, à mon avis. Ceux-là, ils sont là, à un carrefour de deux rues, et personne ne les contourne tellement ils sont minuscule et inutiles (en apparence).
Pour la majorité d’entre eux, toutefois, vous avez intérêt à savoir à qui va la priorité une fois dedans. Ayoye ! Ça y va aux toasts quand on s’engage dans un. Par chance, ma charmante hôtesse – et chauffeuse privée – circule là-dedans comme une poissonne dans l’eau.
Les dos d’âne...
Et les dos d’âne ? Ah ben ceux-là, je trouve qu’ils exagèrent carrément. Il y en a partout, partout, partout. Juste dans la rue où je demeure, il s’en trouve trois ; ce qui fait une moyenne de même pas cinquante mètres entre chacun. On dit qu’au Québec, c’est l’hiver qui magane les autos. Ben ici, ce sont certainement les dos d’âne. Pauvres amortisseurs ! Qu’est-ce qu’ils en prennent dans le popotin à longueur de journée, je vous jure...
La priorité à droite...
Ça, ce n'est pas particulier à la Nouvelle-Calédonie. C'est 100 % Français.
Chez nous, en Amérique du Nord, quand t'arrives à un coin de rue, ou bien t'as un stop à faire, ou bin t'en n'as pas. Quand t'en as un, tu le fais ; quand t'en as pas, tu passes tout droit sans regarder à gauche ou à droite.
Mais sachez qu'en France --- et donc en Nouvelle-Calédonie ---, y'a des coins de rue ou y'a pas de stop pour personne. Dans ces cas-là, la priorité est à l'auto de droite.
Le problème --- je parle de mon problème ---, c'est que je n'ai pas du tout l'habitude de regarder si les routes que je croise ont un stop ou non. Quand j'en n'ai pas moi-même à faire, je continue tout droit, point barre.
Le nombre de fois que je me suis fait klaxonner ne se compte plus. Et c'est sans compter le nombre d'accidents que j'ai probablement manquer proche de provoquer...
La courtoisie au volant...
Parlons maintenant de la courtoisie des chauffeurs.... C’est pas si mal de ce côté-là…
Il y a premièrement la courtoise des chauffeurs entre eux. J’ai remarqué qu’ils étaient assez patients en général. Exemple : lorsque vous prenez toute la largeur de la rue pour vous garer, les autres attendent patiemment – en autant que vous ne preniez pas une heure pour dégager, bien sûr. Même chose si vous coupez les autos à la dernière minute. Si vous coupez quelqu’un, et si vous vous magnez ensuite le popotin, vous ne vous ferez pas crier après par le fru qui a été coupé.
Et les autos par rapport aux piétons, ah ben ça, c’est super – grâce aux passages cloutés. Mettons que vous êtes un piéton et que vous vous arrêtez sur la chaîne de trottoir pour traverser la rue. Vous vous trouvez sur un passage clouté ? Alors, hop ! les autos ralentissent aussitôt pour vous laisser passer. Ça fait différent du Québec, n’est-ce pas ? Et de Montréal en particulier. Et de la ville de Québec encore plus...
La courtoisie dans la rue...
La courtoisie en général semble d’ailleurs quelque chose d’assez courant, ici. Vous croisez quelqu’un dans la rue : un Blanc, un Mélanésien, peu importe, et hop ! vous avez droit à un beau « bonjour » – et avec un sourire en prime à part ça.
Chez-nous, j’ai connu (un peu) ça sur les sentiers pédestres et sur les pistes de ski de fond. Mais dans la rue, c’est plutôt rare, avouez. Ben ici, c’est pas mal la norme. Le critère, c’est l’achalandage de la rue. Quand y’a ben du monde, les « bonjour » diminuent d’autant. Ce qui est un peu normal, probablement. Et c’est tant mieux, car dire « bonjour » à toutes les deux secondes, ce serait un peu achalant...
Quand vous entrez dans un commerce, alors là, c’est encore mieux. Vous avez droit à un enthousiaste « Bonjour m’sieur-dame ! » lancé avec un sourire de circonstance. Aussitôt entré dans la boutique, le restaurant, le bar, c’est immanquable...
Mes plus sympathiques surprises ont eu lieu à l’épicerie...
Le peseur...
Premièrement, dans les épiceries de Nouméa, lorsque vous achetez des fruits et des légumes en vrac – et dont le prix est au poids –, surtout ne vous rendez pas tout de suite à la caisse. Vous allez vous faire revirer de bord. La raison en est que vous devez tout d’abord vous présenter devant ce que j’appelle le « commis à la prise de poids » ou le « peseur », tout simplement. Ben oui, il y a une personne, dans les épiceries, dont le job est uniquement de peser et d’étiqueter les fruits et les légumes des clients.
Voilà un emploi qui passerait rapidement à la moulinette des restrictions budgétaires de nos épiceries à nous...
Les caissières à l’aise...
Ensuite, une fois à la caisse, ben là ça marche pas mal comme chez nous : la caissière scanne nos trucs, et nous on emballe. L’affaire, c’est que les caissières sont assisses dans des fauteuils très confortables d’où elle ne bouge apparemment pas de tout leur quart de travail. Sur le coup, je me suis dit « Waw, elles sont choyées, ici, les caissières... ». Mais après, je me suis rajouté par moi-même : « Ou ben, ce sont peut-être les nôtres, chez nous, qui sont maltraitées... ». À moins que ça existe déjà, chez nous aussi ? Dites-moi si je me trompe, mais pour ma part, des caissières d’épicerie assises dans des La-Z-Boy, au Québec, je n’ai jamais vu ça...
Les chèques...
Et puis, finalement, toujours à la caisse, apprenez que la grande majorité des gens paient par chèque. On paie effectivement par chèque pratiquement partout, ici, dans tous les commerces : autant dans les magasins que dans les restos. Et tout est organisé pour s’acquitter de nos bills de cette façon. On n’a qu’à signer un chèque en blanc et le commerçant fait le reste en passant le chèque dans une machine qui remplit les cases vides. Il nous le montre pour bien nous assurer que tout est OK (c’est une simple formalité, car les gens n’y jettent à peine qu’un coup d’œil distrait).
Les cartes de débit ne sont donc pas encore entrées dans les mœurs d’ici. Beaucoup de commerces avertissent même qu’elles ne sont pas acceptées en bas d’un certain montant. J'ai donc dû moi-même ouvrir un compte dans une banque afin d'avoir un carnet de chèque que je traîne partout... tu parles d'une affaire...
Archaïque, la Nouvelle-Calédonie ? Ben non, pas pantoute ! Mais sauf de ce côté-là, p’t’être ben un p’tit peu ? Et du côté d’Internet itou, je rajouterais : leur ligne la plus rapide ressemble pas mal à notre ligne la plus lente...
Les factures...
Et puis, une dernière chose, avant de clore cette chronique. Une chose que j’apprécie particulièrement...
Que nous soyons dans un commerce, dans un resto ou dans un bar, le prix de la facture, c’est le prix de la facture. C’est-à-dire qu’il n’y a aucune taxe à rajouter à la caisse, ni aucun pourboire. Je sais que les prix incluent déjà une taxe (de 5 %, je crois), mais j’ignore s’ils incluent les pourboires (si ce n’est pas le cas, alors on n’en paierait pas du tout).
Mais peu importe, j’aime bien ce forfait tout compris. On ne se casse pas la tête : on reçoit le bill, on paie, that’s it that’s all. Que voulez-vous, je suis devenu un peu paresseux des méninges, faut croire...
Le mot de la fin...
J’en ai d’autres, des comme celles-là, mais ça va être tout pour aujourd’hui, OK groupe ? Le sujet de ma prochaine chronique sera à cogiter à l’ombre de mon cocotier préféré.
Prenez soin de vous, et à bientôt
Yvan
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