2014-01-22 --- Premiers pas à Nouméa
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De : Yvan – Nouméa
Date : mercredi, 22 janvier 2014
À : parents et amis
Bonjour à tous
Aussitôt débarqué de l’avion, bong ! ça a frappé fort. Je savais que ça ferait ça, remarquez. J’avais été averti. Mais ça a quand même été un petit choc. Le dos m’a courbé involontairement.
Il faut dire à ma décharge que la dernière fois que je m’étais retrouvé dans un extérieur, il faisait quelque chose comme genre -5º (-10º avec le facteur vent). C’était encore l’hiver, quoi. Et ici, ben, étant donné qu’on est dans l’hémisphère sud, les saisons sont inversées. Je suis donc débarqué en plein été (l’équivalent de notre mois de juillet). Et la chaleur (la vraie) m’a mis le grappin dessus.
Aujourd’hui, par exemple, il a fait 32º (44º avec le taux humidex). L’étuve. Ça se maintient pas mal toujours comme ça en cette saison, paraît-il. Rendu au mois de mars, les forts taux d’humidité disparaitront. Pour le moment, c’est comme chez nous durant les canicules de l’été. Pareil. Ça plombe. Surtout en début d’après-midi.
Mais quand je dis que c’est comme chez nous, faut s’entendre, quand même, hein ? Je parle juste de la température. Pour le reste, aucune comparaison avec le Québec ne tient plus la route.
Le dépaysement a commencé drette dans l’avion, à l’approche de l’aéroport de Tontouta, quand l’engin a effectué un large détour à basse altitude afin de se positionner pour l’atterrissage. Comme le ciel était parfaitement dégagé, cela m’a permis d’admirer le lagon du haut des airs. C’était malade.
J’avais admiré une tonne de photos aériennes de cet endroit sur Internet, mais de voir défiler ce magnifique paysage en direct sous mes yeux, ça a fessé fort. Imaginez une mer azur avec des spots turquoise un peu partout et des vagues qui viennent se frotter contre les ilots et la barrière de récifs de corail… Hallucinant de beauté…
Ça a été le premier choc. Le deuxième, je viens de vous en parler : ça a été la canicule qui s’est abattue sans pitié sur le nordique que je suis...
Mais trêve de lamentations par rapport à la chaleur. Depuis le temps que j’en parlais (et que j’en rêvais), j’y suis enfin, dans cette Nouvelle-Calédonie du bout du monde. Remarquez que j’aurais tout aussi bien pu me retrouver n’importe où sur la planète (genre Alaska, Sahara, Ankara, tralala...). En fait, je suis simplement allé là où l’amour m’a appelé. Et ça a adonné que c’était ici. La Nouvelle-Calédonie, sachez-le, c’est uniquement pour ça.
Et moi qui n’ai jamais voulu entendre parler de ces destinations de soleil et de plages de toute ma vie, me voilà beau. Je dois sûrement avoir quelque chose à apprendre là-dedans. Apprendre à nager, entre autres, peut-être – ha !
À part ça, le décalage horaire a fait son œuvre. Décalage qui a été passablement pénible les deux premiers jours. Ça ne m’a quand même pas empêché de profiter des agréables impressions de mon nouvel environnement. Et mon nouvel environnement, depuis mon arrivée, eh bien c’est Nouméa, la capitale de cette Collectivité sui generis d’Outre-mer... Vous vous souvenez de cette appellation, j’espère ? Dorénavant, je dirai « POM » (Pays d’Outre-mer). Ça fait plus simple. Mais gardez à l’esprit que légalement ce n’est pas le bon mot... Et que ça n’a rien à voir non plus avec la Grosse POM.
J’ai donc un peu marché dans la capitale depuis mon arrivée. « Un peu », ça veut dire que j’ai sillonné les alentours de l’appart où j’ai déposé ma valise pour les neuf mois à venir. Et « les alentours », ça inclut l’océan Pacifique – plus spécifiquement la Mer de Corail – qui ne se trouve qu’à trois minutes à pied.
Pouvez-vous imaginer mes yeux lorsque j’ai vu ça pour la première fois ? J’avais de la misère à croire que ce spectacle-là me sera dorénavant accessible en tout temps, rien qu’en sortant de l’immeuble où j’habite…
J’ai donc marché, oui. En faisant attention, par contre. Car comme d’habitude lorsque je me retrouve en territoire étranger, je capote. Je n’ai pas assez de mes deux yeux pour tout voir, et je peux avoir l’air d’un vrai débile si je n’y prends pas garde.
Heureusement, mon allure naturelle cool m’aide un peu à ce que ça ne paraisse pas trop. Surtout qu’ici, évidemment, je ne voudrais pas faire honte à mon hôtesse. Je suis chez elle, après tout, et la ville n’est pas très grande. Vous savez comment c’est dans une petite ville : les gens ont un peu tendance à tous se connaître. Du moins à se reconnaitre...
Au fait, savez-vous comment c’est grand, Nouméa ? Au recensement de 2009, la ville en tant que telle comptait 97 500 habitants. Mais si on inclut l’agglomération au grand complet – c’est-à-dire les banlieues, au nord –, ça devient 163 700. C’est grand comme... je ne sais pas trop à quoi la comparer... C’est juste un peu plus peuplé que Sherbrooke, par exemple, qui compte environ 154 600 habitants ; ou que Trois-Rivières qui en compte 151 800. C’est une petite ville, en somme (pour une capitale), mais où la densité de population est quand même relativement importante : 2 135 hab/km2 (en excluant les banlieues). En comparaison, celle de la ville de Québec est de 1 137 hab/km2. Celle de Montréal de 4 753.
Le territoire au grand complet de la Nouvelle-Calédonie n’est lui-même pas très peuplé : 245 600 habitants au total. L’agglomération de Nouméa regroupe donc à elle seule les 2/3 de la population du pays. Les autres vivent dispersés sur le reste du Caillou (en « brousse »), et sur les autres îles de l’archipel. En dehors de la capitale, ils ne se marchent donc pas sur les pieds, c’est le moins qu’on puisse dire.
Bon, en avez-vous déjà assez des statistiques ? C’est dommage, car j’adore ça, moi, les statistiques. Je pourrais vous en sortir plein d’autres, des comme celles-là – DPPIMT, sors de ce corps ! –, mais je vais prendre pitié de vous autres. J’en glisserai néanmoins quelques-unes de temps en temps, mine de rien, en cachette, et vous ne vous en rendrez même pas compte, d’accord ?
Revenons à Nouméa...
Vous remarquerez que Nouméa se trouve dans le sud de l'île.
C'est une presqu’île. Mais une presqu’île que je qualifierais géographiquement d’un peu fofolle, avec ses baies, ses presqu’îles secondaires et ses îles saupoudrées un peu partout, à gauche et à droite.
Je vous propose une visualisation, OK ? Imaginez-là toute noire sur une carte... Vous y êtes ? Ne dirait-on pas une tache d’encre qui vient de splatcher dans l'eau ? Moi, c’est l’image qui me vient à l’esprit… Ou encore celle d’une planche du test de Rorschach… Non ? Si, si, regardez mieux...
Anyway, à première vue, c’est une belle ville, propre, cool, et qui dégage la prospérité. Elle se vante même de ne pas avoir d’itinérants (de mendiants) dans ses rues. Ce que j’ai un peu de mal à croire, pour tout vous dire. Si c’était le cas, il y aurait anguille sous roche c’est sûr, car de la pauvreté, il y en a partout dans le monde. Alors, il y en a à Nouméa comme ailleurs, c’est ben certain... Et je vais être curieux de voir comment elle se manifeste ici. Un moment donné, j’irai faire un tour dans les quartiers plus populaires, au nord, pour voir ce que ça a l’air.
Pour ce qui est de la richesse, par contre, celle-là, elle est passablement apparente, du moins ici dans le sud de la ville. Ça saute aux yeux, entre autres par les bateaux de toutes les sortes qui sillonnent le lagon et ceux qui sont amarrés aux nombreux quais de la ville. Bateaux qui appartiennent aux résidents de la place et aux touristes. Nouméa est une destination de villégiature, et le coût de la vie y est démesuré. Alors, mettez ces deux variables ensemble et ça donne une place fréquentée par des touristes a priori fortunés.
Mais il n’y a pas que des touristes et des richissimes, ici, c’est bien certain. Il y a une pléiade de Néo-Calédoniens de toutes les conditions ; Néo-Calédoniens qui se divisent eux-mêmes en plusieurs ethnies. Je vous reviendrai avec tout ça. Patience, patience...
Pour le moment, laissez-moi un peu de temps pour m’adapter, d’accord ? C’est que je ne suis pas du tout habitué à ces destinations soleil, moi (à propos, j’ai encore attrapé un de ces coups de soleil sur le coco – je n’apprendrai jamais les leçons de la vie...). Et puis, comme un chat, je vais d’abord prendre quelques jours pour m’approprier mon territoire immédiat. Et mon territoire immédiat, c’est mon quartier d’adoption, dont le nom est l’Anse Vata…
Ayoye, je viens de prendre conscience des mots que j’utilise : « mon » territoire, « mon » quartier… ouf, qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre… Mon appartement, aussi, tant qu’à y être ? Une chance que mon hôtesse ne voit pas ce que j’écris… Motus, hein ?
Avant de mettre le point final à ce message, juste vous dire – vous répéter, plutôt, hi hi – que j’habite à trois minutes de marche de la Baie de l’Anse Vata. Il y a une plage à cet endroit (pas large, mais très longue et très propre), comme dans bien d’autres endroits de la ville. Je n’ai fait que m’y saucer les pieds jusqu’à maintenant. L’eau était à 26º.
Je sens que je vais apprendre à aimer l’eau, finalement. Qui aurait prédit ça voilà à peine un an ? Comme quoi, il ne faut jamais rien prendre pour acquis dans la vie… Je pourrais vous en parler longtemps de ça aussi, mais ce n’est pas le propos de ces chroniques. Si la demande est là, par contre, je ne dis pas non d’écrire sur ce sujet-là aussi.
Au revoir tout le monde
Yvan
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