Les maudits vents

Les maudits vents

2013-01-28 --- Chronique en trois épisodes

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De : Yvan – Quito

Date : lundi, 28 janvier 2013

À : parents et amis

 

Bonjour à tous,

 

1er épisode : Espagnol pour les nuls

 

Ce matin, c’était la grande rentrée : j’ai pris l’autobus pour mon premier jour d’école. Mais contrairement à chez nous, où les mères accompagnent leurs enfants jusqu’à l’autobus, Laly, elle, tenait à m’accompagner jusqu’à l’école ! Je lui ai proposé de laisser faire – je suis un grand garçon, quand même – mais elle a insisté. J’ai ai conclu que ça rentrait dans ses attributions de famille d’accueil, et je n’ai rien rajouté, de crainte de la mettre mal à l’aise. J’ai donc repris l’Éco-Via, ce matin, en sa compagnie.

 

Houla… Pas tout à fait la même chose qu’hier. C’est qu’aujourd’hui, nous sommes lundi, et les gens reprenaient le travail. L’heure de pointe, c’est quelque chose dans les transports en commun, ici, et je vous passe un papier qu’il ne faut pas être claustrophobe ou agoraphobe pour entrer dans le bus. Et il faut même être un tantinet bagarreur (ce que je ne suis pas du tout, comme vous le savez).

 

En tout cas, ça faisait longtemps que ma bulle n’avait pas été envahie à ce point là (quelle bulle, au fait ? elle était disparue, zap !) Rajoutez, en plus, la chaleur et les odeurs et vous aurez une petite idée de la situation.

 

Prendre sa place dans le bus est une chose. En sortir en est une autre. Une fois arrivé à la bonne station, il faut jouer durement du coude, sinon, on sort à la suivante – ou à l’une des suivantes ! Mais pour 25 cennes, on ne se plaindra pas, hein ? Et heureusement, les gens ne semblent s’offusquer de rien, ici…

 

Mon entrée à l’école s’est bien passée. J’avais choisi la formule « mini-groupe ». Le mini-groupe s’est finalement avéré plus mini que je pensais. C’est tout seul avec la prof que je me suis retrouvé en fin de compte. Ben oui... Il n’y avait aucun autre élève de mon niveau, que j’en ai conclu. Et l’heure de la pause m’a donné raison : nous n’étions que quatre élèves, finalement, dans l’école… Trois profs pour quatre élèves, ça commence à ressembler à nos écoles privées de luxe… Ça doit être leur saison creuse. En tout cas, j’espère pour eux que ce n’est pas toujours comme ça !

 

Les trois autres étudiants sont dans la jeune trentaine et ne semblent parler que l’allemand – avec un espagnol qui m’est apparu pas si mal. Étant donné que les miens, mon allemand et mon espagnol, sont plutôt rouillés (disons), ce n’est donc pas encore là que je ferai mon social. Faut croire qu’il était écrit que je vivrais ce voyage en solo. M’enfin, c’est vrai que tout ça ne fait que commencer. On verra bien…

 

Ma prof s’appelle Liliana, jeune trentaine, jolie, gentille, motivée, compétente, bilingue (espagnol-anglais, comme de raison). Nous avons aussitôt entrepris le cours Espagnol 101, le b-a-ba, quoi : mots de vocabulaire, différence entre les verbes ser et estar et leurs conjugaison, situations courantes… Une chance que j’avais pris un peu d’initiative, avant de partir, avec l’aide d’internet et de mon jeu !Hola Clara! Ça m’a aidé à ne pas être complètement perdu.

 

Lorsque je suis allé régler la note au bureau de la direction, en bas, après le cours, je me suis rendu compte que le directeur était nul autre que… que Ramino ! Ben oui, Ramino, vous vous en souvenez ? C’est « l’employé » de l’école qui était venu me chercher à la sortie de l’aéroport… Tu parles d’une affaire. Je ne savais pas que j’avais eu droit au tapis rouge, ce soir-là. Ça m’a fait plaisir de le revoir, du reste. Il est sympathique comme tout.

 

Les cours se terminent à 12h30. J’avais dit à Laly que j’irais dîner. Mais je ne ferai plus ça à l’avenir. Le dîner est servi à 14h00. Ça te coupe un après-midi en deux pis pas à peu près. Je ne suis reparti pour le vieux Quito qu’à 14h30, et je me suis senti squeezé dans le temps. Les prochaines fois, je vais prendre la poudre d’escampette tout de suite après l’école, et je mangerai une bouchée sur le pouce quelque part. À moins que je n’aie pas grand-chose sur le programme.

 

2e épisode : Boussole requise

 

Bon, écoutez ben ça, maintenant : anecdote…

 

Vous connaissez peut-être déjà mon légendaire sens de l’orientation ? J’avais pris la peine de dire à ma famille d’accueil ce matin que Quito n’était pas une ville difficile pour s’orienter : longue mais pas large, les rues en quadrilatère avec des axes nord-sud et est-ouest… On chemine là-dedans les yeux fermés et les doigts dans le nez.

 

Après le diner, j’ai donc pris l’Éco-Via pour me rendre à ma première destination touristique précise du voyage : la Basilica del Voto Nacional. Je suis débarqué à un endroit où je me savais être vis-à-vis la fabuleuse église. Pour me donner raison, après quelques mètres, je l’ai entraperçue au loin, à travers les maisons. Impossible de la manquer tellement elle est immense et qu’elle domine le paysage.

 

Parfait.

 

Je me suis mis à marcher dans cette direction. Un moment donné, j’ai tourné dans une rue qui montait à pic – et quand je dis à pic, la rue King de Sherbrooke, à côté de ça, ressemble à une petite bosse. Ça montait pis pas à peu près. Et aux trois-quarts de cette rue, j’ai tourné à gauche en sachant que je n’avais qu’à continuer à peu près tout droit pour parvenir à mon but.

 

J’étais dans un quartier populaire (genre le quartier St-Philippe à Trois-Rivières, version Quito), mais je m’y sentais bien. C’était cool. Et c’est là que j’ai reconnu le Pichincha de l’autre côté de la vallée. Le Pichincha qui n’était pas supposé être de ce côté-là…

 

Heu…

 

Je vous épargne tout ce qui m’est passé par la tête avant de prendre conscience que je marchais complètement à l’opposé de ma destination : j’étais dans l’est de la ville (au lieu de l’ouest) et que je me dirigeais en ce moment vers le sud (au lieu du nord)… J’étais perdu pis pas à peu près, et ça m’a pris un bon dix minutes, carte en main, pour me resituer…

 

Je cherche encore à comprendre ce qui s’est passé. Comment se fait-il qu’après avoir spotté la fameuse église, je lui ai allègrement tourné le dos ? J’aurais voulu le faire exprès que je n’y serais pas parvenu…

 

Sacrebleu… ne voyagez pas avec moi ! Ou si oui, assurons-nous de partir avec une boussole ou un GPS !

 

Cela dit, j’ai quand même aimé ma promenade dans ce quartier. J’étais sans doute le seul « Blanc » à m’y promener, mais je ne m’y suis quand même jamais senti de trop. Les gens semblaient en fait se ficher parfaitement de ma présence. Et ça m’a permis de connaître un autre aspect de cette ville. J’y retournerai sans doute afin d’aller encore plus haut dans la montagne. Et il y a un grand parc dans ce secteur que j’aimerais connaître.

 

3e épisode : À quelques mètres de hauteur

 

Bref…

 

Heureusement, j’ai eu le temps de me rendre à la fameuse basilique – et de la visiter sans me presser. Et ça a valu la peine de faire tout ce chemin avant d’y arriver.

 

Il y a deux prix d’entrée pour visiter l’église : 1,00$ pour une visite de l’intérieur ; et 2,00$ pour monter sur le toit. Les gens aux prises avec le vertige, abstenez-vous de payer le 2,00$ !

 

Un écriteau met justement en garde de ne pas s’y aventurer si on souffre d’un problème de ce genre. Une fois sorti de l’ascenseur, on commence par marcher dans le grenier de la bâtisse, sur une plateforme bringue branlante. Tout au bout, une échelle en fer monte raide jusqu’en haut, pour nous faire sortir de là. Une fois dehors, sur les corniches, deux autres échelles du même genre nous mènent au sommet – si on en a encore envie. Lorsqu’on se décide à monter, on a un peu l’impression d’être directement dans le vide. Mais quel coup d’œil pour ceux qui s’y risquent ! – voir photos.

 

Le clic-clic de mon kodak s’en est donné à cœur joie. Comme de raison, j’ai pris une photo du quartier où je me trouvais environ une heure plus tôt : sur la montagne, complètement de l’autre côté de la ville. C’est à n’y rien comprendre, encore une fois, de tenter de savoir comment j’ai pu me retrouver là-bas…

 

Je vous épargne le retour, car ça commence à être de la redite : l’Éco-Via et tout le reste. On dirait que je me suis déjà fait une routine…Et là, j’attends qu’on m’appelle pour souper. Il est presque 19h30… Le rythme n’est vraiment pas le même que chez moi !

 

Buenas tardes et hasta luego queridos amigos

 

Yvan

 

PS) On me dit que la température est en dent de scie au Québec. J’en suis désolé, hi hi… Ici, il fait toujours entre 18 et 20, pas une goutte de pluie… La belle vie !

 

 

 

 

 

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Dans l’atmosphère de la vieille ville de Quito

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En route vers l’Amérique du Sud

 

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19/03/2017
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