2013-02-07 --- Dans le vieux Quito et dans le Gringo Landia
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De : Yvan – Quito
Date : jeudi, 7 février 2013
À : parents et amis
Bonjour à tous,
Je crois que Liliana est un peu découragée de moi. J’ai remarqué qu’elle ne m’a donné aucun devoir, cette semaine. Elle s’est peut-être rendu compte que j’avais un peu de misère avec ça…
Et ce matin, elle m’a demandé de sortir une feuille très importante qu’elle m’avait donnée la veille (les verbes irréguliers) afin de continuer la leçon que nous avions laissée en plan. Mais je ne l’ai pas trouvée. Aïe ! Elle n’a pas beaucoup aimé ça étant donné que la feuille en question était annotée d’un très grand nombre de notions essentielles. Nous en avons été quittes pour continuer la leçon, mais en revenant sans cesse sur la matière d’hier à cause de mon étourderie.
À la pause, j’ai ouvert mon guide Routard, et paf ! dekessé ? voilà la fameuse feuille qui en est tombée… Mais qu’est-ce qu’elle faisait donc à cet endroit ?! J’en sais absolument rien. Mais peu importe : quand Liliana a vu ça, elle a levé les yeux au ciel, en répétant sans arrêt :
--- Yvann, Yvann, Yvann… (traduction : « Mais qu’est-ce que je vais faire avec toi ? »).
Faut dire aussi que je n’en étais pas à ma première petite gaffe depuis deux semaines. Mais heureusement pour elle – pour sa santé mentale –, demain, c’est mon dernier cours.
Après l’école, j’ai dévoré mon lunch (toujours gracieuseté de Laly) directement – et rapidement – à l’école, avant de reprendre le chemin du vieux Quito. C’était gris, mais il ne pleuvait pas : la journée idéale.
Comme il ne me restait que deux jours à pouvoir le faire, je n’ai pas hésité à y passer l’après-midi. J’adore cet endroit, mais la vie étant ce qu’elle est, j’ai bien l‘impression que je n’y reviendrai jamais. Ça fait que autant profiter des quelques heures qu’il me reste à passer ici pour bien m’en imprégner, n’est-ce pas ?
J’ai donc de nouveau marché. Et marché encore. J’ai quadrillé le quartier en tentant de tout voir en même temps, comme d’habitude. Tant et si bien – le soleil ayant fait son apparition entretemps – que vers la fin de l’après-midi, je me suis retrouvé fourbu et aux prises avec une de ces soifs. Une nouvelle bouteille d’eau s’imposait donc. Mais ce n’était pas de l’eau qui me faisait soudainement envie. C’était plutôt une bonne petite bière frette.
Faut dire que du point de vue alcool, j’ai été très raisonnable depuis mon arrivée en sol équatorien. Aucune goutte jusqu’à présent. Zéro alcool. Niet !
Mais là, cet après-midi, j’en avais le goût. Et en plus, j’avais le goût de la prendre sur une terrasse. Mais des terrasses à Quito – des terrasses qui donnent sur la rue, je veux dire –, ça semble aussi rare que des filles en mini-jupe en Afghanistan. Dans le vieux Quito, je n’en ai vu qu’une seule (une terrasse ; pas une fille en mini-jupe) : sur la place devant le Couvent et l’église de San Francisco. Mais ça ne me tentait pas d’aller là. J’avais remarqué qu’elle n’était fréquentée que par des touristes. Ça faisait beaucoup trop « touriste-blanc-au-milieu-de-la-population-indigène » à mon goût.
Ça fait que je me suis de nouveau remis à marcher – à la recherche de cette fameuse terrasse, cette fois –, au hasard des rues. Ce qui m’a mené en dehors de la vieille ville ; ce qui m’a mené dans le Parque el Ejido, que j’ai retraversé de bout en bout ; ce qui m’a mené dans le Quito moderne ; pour finalement aboutir en plein cœur du Gringo Landia : c’est-à-dire à la Plaza Fuch (vous vous souvenez ? j’en ai parlé hier). Autre endroit touristique par excellence, mais au moins, cette place est également fréquentée par les locaux.
Et j’ai pu enfin prendre ma première bonne ‘tite bière frette du voyage : une Pilsener – une bière tchèque, apparemment.
Elle goûtait très ordinaire – genre nos Budweizer et compagnie. Mais je l’ai savourée en m’en léchant les babines, tout en écoutant la musique latino-disco-pop que le bistro nous offrait.
Malgré son faible taux d’alcool, je vous avoue que cette petite bière là m’a pas mal rentré dedans. À cause de la fatigue et de la chaleur, sans doute ; et peut-être aussi parce que j’avais perdu l’habitude. Toujours est-il que, lorsque je me suis levé, j’étais un peu étourdi. Et dans le bus – qui ne fait jamais dans la dentelle question freinage et accélération – j’ai eu intérêt à me tenir après les barres de soutien – you-hou !
Mais tout est bien qui fini bien. J’ai pu revenir à la maison en un seul morceau.
Au fait, parlant de maison, vous ai-je raconté la procédure pour parvenir jusqu’à ma chambre ? Il me semble que non. Attendez, lisez ça ; ça vaut la peine…
Faut dire, avant tout, que les Quitenos protègent leurs propriétés pis pas à peu près – non sans raison, j’imagine. Toutes les fenêtres des rez-de-chaussée sont premièrement protégées de grilles en fer forgé – même souvent les étages au-dessus. Et tout ce qui pourrait servir à un quelconque malfaiteur pour s’agripper afin de monter plus haut est recouvert de tessons de bouteilles coulés dans le ciment. J’en ai un exemple avec la maison des voisins, juste sous ma fenêtre de chambre.
Bon, j’arrive à ma procédure…
J’ai quatre clés en ma possession. La 1ère ouvre la porte du porche qui donne directement sur le trottoir. J’entre alors dans la cour où je suis accueilli par deux gentils pitous qui ne feraient pas de mal à une mouche. Je les caresse et leur parle pendant quelques secondes avant de me diriger au fond de la cour.
À cet endroit, je me sers de la 2e clé pour ouvrir la porte du bâtiment. Il y a un escalier sur ma gauche. Je le prends. Mes hôtes demeurent au premier. À mi-chemin, je dois me servir de la 3e clé pour déverrouiller une grille qui coupe l’escalier en son milieu. Je la referme derrière moi et je termine de monter l’escalier. Et finalement, la 4e clé ouvre la porte de l’appartement (du condo, plutôt).
Et voilà le travail !
Et c’est dans cette place forte que je passerai de nouveau la nuit. Et encore quatre dodos avant de la quitter pour d’autres cieux.
Belle soirée/journée/nuit à vous, dépendamment où vous vous trouvez sur le globe.
¡Y hasta pronto!
Yvan
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