2012-01-28 --- Dans l'ashram du mahatma Gandhi
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De : Yvan – quelque part entre Ahmedabad et Mumbaï
Date : samedi, 28 janvier 2012
À : parents et amis
Bonjour à tous,
Savez-vous d’où je vous écrits, là ? Mon message ne sera pas ben ben long, je pense… Je me fais brasser pas mal. Je suis squeezé sur un banc, en promiscuité avec mes compagnons habituels de voyage et une famille d’Indiens. Je n’ai pas d’électricité. Je suis donc sur la batterie de mon laptop, qui ne tiendra pas longtemps. Pis, avez-vous une idée ? Ben oui, c’est ça, je vous écris d’un train en marche. Nous venons de quitter Ahmedabad (à 22h00). Nous arriverons demain matin, vers 7h00, dans la plus grosse ville de l’Inde ; et j’ai nommé Mumbaï (ou Bombay), avec ses 22 millions d’habitants, tous bien compressés les uns contre les autres.
Comme m’avait dit Daniel : le train, en Inde, c’est une « expérience »… Nous sommes six, en ce moment, assis sur deux bancs, l’un en face de l’autre. Un peu plus tard, tout à l’heure, nous arrangerons les mêmes bancs pour dormir : deux rangées de trois couchettes, l’une par-dessus l’autre. Plus deux autres personnes de l’autre côté de l’allée (juste assez large pour laisser passer une personne). Et c’est sans compter tous les autres passagers qui s’entassent de la même façon partout – le wagon est plein…
Ce matin, la journée a commencé un peu tard. On a fouillé dans le Lonely Planet et sur Internet pour nous booker un hôtel à Mumbaï. Cette formalité terminée, on est parti en ville pour aller visiter un ashram. Savez-vous ce qu’est un ashram ? C’est une sorte de communauté vivant (souvent) autour d’un gourou et aspirant à l’autosuffisance à tous les niveaux. La spiritualité y est fondamentale. Il y en a un peu partout en Inde. Le plus célèbre ashram d’Ahmedabad s’appelle Sabarmati. Et savez-vous pourquoi il est célèbre ? Parce que c’est nul autre que Gandhi qui l’a fondé – en 1915. Pas pire, hein ?
C’était émouvant, en tout cas – je parle pour moi, bien sûr. L’ashram a été conservé comme une relique. Il y a un coin dédié à toute la vie du mahatma, avec des photos, ses écrits, son histoire, etc. Et puis, on peut voir la maison où il est demeuré (avec son lit et son rouet). Et on apprend que c’est de cet endroit qu’il a organisé les actions pour libérer l’Inde des Anglais. C’est de là, entre autres, qu’il a entrepris sa fameuse « marche du sel ». Émouvant, je vous dis…
On est resté là, sur le site, pendant presque tout l’après-midi. Marguerite a filé du coton sur un rouet à l’endroit même où Gandhi filait le sien, sur un rouet similaire. On y a rencontré un jeune homme très sympathique, travaillant à l’Université du Gujarat. Il nous a suggéré d’aller prendre un café, là-bas, à l’université. Suggestion que nous avons concrétisée sur le champ. Nous sommes donc partis en touk-touk (rickshaw), à la recherche du Café Zen (le café du campus) ; que nous avons trouvé sans trop de mal. Nous ne l’avons pas regretté…
Le Café Zen (à l’extérieur) était rempli d’universitaires indiens. Ce qui faisait assez changement, merci, par rapport à notre ordinaire. Aucun sari, dans cet endroit, et à peine quelques turbans ; seulement que des jeans, des T-shirt et des vêtements occidentaux. De la musique lounge. Et un petit resto avec bouffe très occidentalisée. On avait entendu parler de ce phénomène : les jeunes étudiants délaissant les traditions pour adopter d’emblée celle des pays de l’ouest (Amérique et Europe). C’est la tendance. Peut-être que l’Inde de demain ne sera bientôt plus celle d’aujourd’hui. Dans les grandes villes, en tout cas, le phénomène est très évident.
(…)
Je dois déjà vous laisser. Les Indiens voulaient se coucher. Je suis monté sur ma couchette, celle du haut. Une expérience, oui, que Daniel m’avait dit. Pour une expérience, c’en est toute une. Fallait le vivre au moins une fois avant mon retour au pays. Je capote ben raide. Dormir cette nuit tiendra du miracle. Je suis couché tout habillé sur une planche légèrement coussinée ; pas de draps ; la tête sur mon sac à dos. Des Indiens ronflent déjà autour de moi. J’entends tousser un peu partout. C’est capotant, que je vous dis.
Je vous souhaite bonne nuit avant que mon ordi ne me lâche. Et je vous dirai demain comment la nuit s’est déroulée…
À plus tard !
Ici, Yvan, en direct de quelque part entre Ahmedabad et Mumbai, à l’horizontal.
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