2012-01-22 --- Dans la ville rose : Jaipur
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De : Yvan – Jaipur
Date : dimanche, 22 janvier 2012
À : parents et amis
Bonjour à tous,
Bon, le voyage vient de reprendre ses allures habituelles. Il fallait sans doute reculer pour mieux avancer. On va prendre ça comme ça…
Aujourd’hui, comme prévu, nous nous sommes séparés. Marguerite et Daniel sont partis de leur côté ; et moi du mien. Rendez-vous à 16h30 au pied du Palais des Vents. Armé du Guide Voir, je m’étais établi le programme de faire la petite promenade suggérée par le bouquin. Mais j’ai marché beaucoup plus que ça, en fin de compte…
Jaipur… Quatre millions d’habitants (deux fois Montréal, qu’on pourrait dire). Le vieux Jaipur est enfermé à l’intérieur d’une muraille dans laquelle s’entassent, vous l’aurez deviné, des milliers de personnes dans une promiscuité à faire peur. C’est surtout là que ça se passe, au milieu d’une multitude de bazars. Les plus grandes artères sont rectilignes – donc, plus facile de ne pas se perdre. Je vous ai dit hier qu’on surnommait cette ville la « ville rose ». Elle ne porte pas bien son nom. Ça devrait plutôt être la « ville terra cota ». Ce qui fait un peu moins poétique, évidemment, mais ce qui se rapproche davantage de la réalité. Et si on y regarde de très près, on pourrait même dire la « ville rouillée » tellement la peinture est usée de partout sur les bâtiments.
Pendant mon petit périple en solitaire, j’ai visité trois attraits traditionnels et majeurs de la ville :
Le City Palace. Cet ensemble de deux palais a été la résidence des maharadjahs de Jaipur au cours des derniers siècles. Le premier qui a occupé la place a été le fondateur même de Jaipur, et j’ai nommé Jawal Jai Singh (ne pas confondre avec Jawal Ji-String). Visite intéressante. Il paraît qu’une partie est toujours habitée par le maharajah d’aujourd’hui et sa famille. Et moi qui croyais que tous les maharajahs avaient disparu à ce jour. Ben coup donc…
Le Jantar Mantar. Ça, mes amis, c’est quelque chose de très spécial. Le même Jawal Jai Singh, étant féru d’astrologie, s’était mis dans la tête de construire des… « structures » gigantesques qui lui permettraient d’établir toutes sortes de calculs astronomiques très précis. Ça devait sûrement avoir l’air d’une sorte de parc d’attraction très science-fiction à l’époque. Paraît que les scientifiques se servent encore aujourd’hui de ces constructions pour faire des calculs météorologiques. J’ai vu les choses, mais je n’ai rien compris de leur fonctionnement. C’est pété.
Le Hawa Mahal (le Palais des Vents). Dans ce « mur » de cinq étages, se tenaient les femmes du harem des maharadjahs qui avaient la permission de regarder ce qui se passait dans la rue, en-dessous d’eux et ce, sans se faire voir elles-mêmes (ce qui était ab-so-lu-ment défendu). Marguerite m’a dit qu’elle avait tenté d’imaginer comment elle se serait sentie elle-même dans cette situation. Ce devait être d’une platitude à mourir, en effet, que de rester planté là à surveiller la même tabarnouche de rue à journée longue sans jamais sortir de son petit carré de résidence.
À part ces trois visites-là, j’ai marché – encore une fois. Et j’ai de nouveau marché dans la cohue, au travers les bazars. Toutes les grandes villes de l’Inde doivent sûrement être faites sur le même pattern, côté surpopulation et circulation. Je n’ai pas senti beaucoup de différence entre ici et Delhi et Calcutta – si ce n’est la structure moins anarchique des rues. Et c’était dimanche, aujourd’hui. La moitié au moins des petits commerces étaient fermés. Ça aurait donc été deux fois pire, hier ou demain. J’ai été chanceux…
Ce que j’ai vu de plus dans les rues de Jaipur par rapport à celles de Delhi et de Calcutta : beaucoup plus de vaches et de bœufs, des singes (qui se promenaient librement partout sur les toits), des mulets, des chameaux et des éléphants Oui, oui, vous avez bien lu : des éléphants… Imaginez des chameaux tirant de vieilles charrettes en bois dans les rue de Montréal… Et un éléphant sur la rue Saint-Denis… Ici, tout est normal… Pas de problèmes, pas de problèmes…
De leur côté, Marguerite et Daniel avaient contacté notre booker d’hier à Delhi pour s’assurer que tout irait bien concernant les prochains jours. Le booker en question, pour se faire pardonner notre irritation de la veille, leur a tout de suite fourni l’auto et le chauffeur que nous n’étions supposés avoir que demain matin. Mes deux compagnons en ont profité pour aller visiter un fort en dehors de la ville. Et ils sont venus me chercher à 16h30, comme prévu. C’est là que j’ai fait la connaissance de Krish (je ne suis pas certain de bien l’épeler). Il faut prononcer Krish comme la première syllabe de Krishna – vous vous rappelez ? Are Krishna ! Are Krishna !
Bref, c’est là que j’ai connu Krish, notre chauffeur pour les prochains jours. Un jeune homme terriblement verbomoteur et gesticulateur, qui semble connaitre la région comme sa poche. On ne s’ennuiera pas avec lui, c’est certain !
Il nous a suggéré de visiter deux sites en dehors de la ville, drette là, comme ça. Ce que nous avons fait, why not ? Le « cimetière » des maharadjahs de Jaipur, premièrement – le Royal Gaitor ; qui était de toute beauté et tranquille, au pied d’une falaise. Et le Jal Mahal, surnommé le Water Palace, que nous avons vu de loin, par contre, car le palais est construit en plein milieu d’un lac.
Puis il nous a conduits dans une fabrique de produits textiles. Il s’agissait d’amis à lui, sûrement – une sorte de rabattage organisé, quoi. Un jeune homme parlant très bien anglais nous a fait visiter « l’usine » – bonjour les conditions de travail !! Et ça a fini dans sa boutique, en haut, bien entendu. « Regardez et posez toutes les questions que vous voudrez. Si vous voulez acheter, c’est OK. Si vous ne voulez rien acheter, c’est OK aussi. » OK aussi, mon œil, que je me suis dit… Mais il tenait déjà sa proie. Devant lui, se tenait en effet une amoureuse folle de tissus. Et elle avait justement le projet de faire des achats en ce sens avant de retourner au Québec… Toute une coïncidence !
La séance d’étalage de marchandise a duré plus d’une heure…
À la fin, Marguerite avait acheté un foulard en pashmina (c’est comme ça qu’on écrit ça ?), une nappe et un couvre-pied. Et moi, j’étouffais difficilement des bâillements d’ennui. Elle m’a promis que ses achats étaient terminés. Daniel a renchéri avec un « mets-en ! » très affirmatif.
Demain… Voulez-vous savoir où on va demain ? Krish vient nous chercher à 8h00 tapant. Daniel a dégoté une sorte de petite auberge écolo, à environ 150 km d’ici, dans un bled qui s’appelle Nawalgath. Je n’ai même pas encore eu le temps de chercher où c’était, ça, sur la carte.
Je verrai demain. Pour l’instant : dodo et ça presse – je cogne des clous en vous écrivant. (mais j’espère que mon message n’en sera pas plate pour autant !)
Portez-vous bien, tous !
Ici, Yvan, votre envoyé spécial à Jaipur, la ville rose, dont le rose a vraisemblablement souffert les affres de la vie.
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