2012-01-21 --- On va finir par y arriver
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De : Yvan – Jaipur
Date : samedi, 21 janvier 2012
À : parents et amis
Bonjour à tous,
Le croiriez-vous si je vous disais que nous ne sommes plus à Delhi ? Vous devriez, car je vous écris présentement de la ville de Jaipur – comme c’était convenu en date d’hier.
Jaipur, c’est dans l’état du Rajasthan. J’ai pu voir d’en haut le changement de décor.au fur et à mesure de la durée du vol (une demi-heure). En quittant Delhi, ça a été les terres fertiles, vertes. Ensuite, sont apparus de tous petits massifs montagneux, ici et là. Puis, les massifs sont devenus de plus en plus nombreux et de plus en plus gros. Et il est également apparu de plus en plus de terres arides. Jaipur, c’est au début du désert du Rajasthan, en fait.
Mais avant de vous parler de Jaipur, je vous raconte le début de la journée, OK ? Il n’y a quasiment que ça à raconter, de toute façon, car nous avons débarqué à 16h30. La journée était donc pratiquement terminée.
Ce matin, nous avions décidé d’organiser ma dernière semaine (et demie) en sol indien – tabarnouche que ça passe vite ! Une sorte de booker de voyage itinérant venait justement à l’hôtel. Nous l’avons rencontré. Nous avons négocié (ça a pris du temps). Et nous avons accepté ce qu’il nous a offert : des réservations d’hôtels qu’il connaissait, ainsi qu’une auto et un chauffeur pour une partie de notre randonnée. Je vous avoue que nous avons eu un peu de misère à lui faire confiance. C’est vrai quoi : nous ne le connaissions pas, il parlait vite et mal, et il promettait tout ce que nous lui demandions – Pas de problèmes, pas de problèmes, pas de problèmes… – ce qui, en partant, est un peu louche… M’enfin, fallait prendre un risque – et il avait un bureau, un permis… il semblait en règle….
Une clause de l’affaire était qu’un chauffeur venait nous accueillir à l’aéroport de Jaipur pour nous conduire à l’hôtel. Il aurait une pancarte dans les mains au nom de Daniel. Nous avions aussi spécifié que nous voulions une auto assez spacieuse pour mettre tous les bagages dans le coffre – pas de problème, pas de problème, pas de problème…
Arrivés à l’aéroport, comme lors de notre arrivée à Calcutta, on a cherché le fameux gars avec la pancarte parmi la foule à l’extérieur. Cherche le gars, pis cherche, pis cherche… Pas de pancarte au nom de Daniel. Pas de gars non plus, ça va de soi. La moutarde nous a vite monté au nez. Au bout d’une dizaine de minutes, Daniel a remarqué un gars en turban bleu qui se tenait à l’écart, timide, derrière la foule, avec une feuille toute fripée dans les mains et repliée par en bas. Il a relevé la feuille. Il a vu le mot DANIE écrit au stylo avec une écriture malhabile. Il a présumé que c’était lui : I think that you’re our man, man… Is it you ?
C’était lui. Ouf…
Le chauffeur est aussitôt allé chercher l’auto et il est revenu avec une vielle guimbarde toute cabossée, de dimensions d’une ancienne Renaut 5 – vous vous souvenez de la Renaut 5 ? C’était pas ben ben gros, ça, une Renaut 5… En fait, après une courte observation, cette auto était la seule minounne de tout le stationnement. Les bagages n’entraient évidemment pas dans le coffre. Rien n’allait plus. Et c’est là que le bouchon de la marmite de Marguerite a sauté. Elle a dit au chauffeur qu’elle n’entrerait jamais dans cette voiture et qu’elle cassait le contrat avec cet enfoiré de booker de voyages. Vous comprendrez que je ne suis plus certain qu’elle ait employé le terme « enfoiré ». Mais ça voulait quand même dire ça…
Nous sommes donc restés sur le bord du trottoir, seuls, à l’écart, à engueuler le pauvre bougre de chauffeur – qui n’y était pour rien, et qui se trouvait dans tous ses états – et à tenter de rejoindre le responsable. Deux minutes plus tard, Daniel a parlé à quatre responsables via le cellulaire. Il y a eu engueulades et menace de bris de contrat. Tout ça s’est fait en anglais, mais j’ai pas mal tout saisi ce qu’il a dit – allez donc comprendre ce qui se passe dans la tête des gens, mais dans cet instant vraiment pas évident, je me suis passé la remarque que mon anglais s’était amélioré – et je m’en suis félicité…
Daniel a finalement passé le téléphone au chauffeur. Il y a eu une dernière discussion. Le chauffeur a raccroché en nous laissant plantés là, à côté de la vielle bagnole, sans rien dire de plus. Et nous avons attendu comme ça, seuls comme des poires, sans trop savoir ce qui allait se passer. Nous n’étions pas loin du découragement, vous pensez bien…
Et puis…zzzooouuuppp… au bout d’une quinzaine de minutes, une voiture s’est arrêtée à côté de nous : une voiture qui avait de l’allure, celle-là, avec un autre chauffeur. Un autre chauffeur qui nous a conduits à l’hôtel, en passant par le cœur de Jaipur, dans la semi-obscurité – j’ai hâte à demain pour voir ça ! L’hôtel s’est avéré magnifique. À mille lieux des petites chambres d’école de brousse où j’ai couché dans le delta du Gange (vous vous rappelez ?). J’ai aussitôt ouvert la fenêtre. La vue est très quelconque – dommage –, mais une vache sacrée a passé juste en bas, en meuglant. J’ai décrété que ça signifiait de la chance…
Bon ! Voilà, c’était notre petite histoire de touristes occidentaux d’aujourd’hui. J’espère que j’aurai des choses plus exaltantes à vous raconter à partir de maintenant. Pis vous l’espérez vous-autres aussi, sans doute ! On dirait que je viens de perdre deux jours de mes (trop) courtes vacances. Mais c’est ça qui est ça. Faut faire avec.
Demain : Jaipur, donc, surnommée la Ville rose.- à cause du revêtement de ses maisons. Il semble que nous allons nous séparer encore une fois : en couple sur un bord, et en single sur l’autre. Marguerite et Daniel sont déjà venus ici, lors de leur précédent voyage en Inde. Ils veulent évidemment voir autre chose que les lieux touristiques communs. Ils chercheront des galeries d’art, entre autres.
Je plongerai donc de nouveau seul dans la foule (très forte densité de population, ici aussi), comme un seul homme, bravant tous les dangers pour tenter de vous faire un compte-rendu plus palpitant, cette fois…
Allez, portez-vous bien, tous, et à notre prochain rendez-vous.
Ici, Yvan, en direct de Jaipur, la ville que je n’ai encore qu’entrevue dans la pénombre, mais qui promet mille belles découvertes.
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