Les maudits vents

Les maudits vents

Quelque part entre l'infiniment grand et l'infiniment petit

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Temps de lecture estimé : 7 minutes

 

Une chose m’a sauté dans la face, un jour. C’était l’évidence – et l’importance relative – du volume que j’occupais dans l’espace.

 

Aïe ! 

 

Je me disais tout d’abord ceci : « C’est sûr que je suis là, quelque part. Je le sais avec certitude puisque, à chaque seconde qui passe, je peux voir avec mes yeux tout ce qui se trouve autour de moi. Peu importe où je me situe sur la planète, je demeure toujours le centre d’une parcelle de l’univers physique. Et pour bien m’en assurer, je n’ai qu’à parler à quelqu’un. Cette personne, normalement, me répondra. Ce qui me confirmera que je ne fabule pas. Et si ce n’est pas assez, il me suffira de la frapper, de la tuer, à la limite, pour prendre acte de toute la place que je remplis dans ce monde. »

 

Voilà donc un fait qui était entendu dans ma tête : j’existais et j’étais visible.

 

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Et pourtant, en même temps que je prenais conscience de l’évidence de ma présence dans l’univers, je constatais que je n’étais rien du tout dans ce même univers, que j’étais invisible. Et plus que ça encore : que toute la population réunie l’était – invisible. Même l’individu le plus influent de la Terre l’était. Et cela n’était pas difficile à démontrer.

 

Allez sur Google Maps, par exemple, cliquez sur l’option « Earth » (satellite) et ajustez le zoom de façon à obtenir l’échelle de… disons de 50 mètres. Essayez maintenant de discerner votre maison.

 

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Si vous habitez en ville, vous aurez un mal de chien à la localiser. Ne prenez pas la peine de vous chercher, vous, dans cette image. Cela ne servira à rien. Vous ne vous verrez pas. Vous ne serez – au mieux – que la pointe d’une tête d’épingle perdue dans la mer de milliers d’autres têtes d’épingle.

 

Vous êtes bel et bien là, mais vous êtes invisible. Question de perspectives.

 

* * * * *

 

Pendant mes longues randonnées de vélo et à pied, en solitaire, sur les routes de campagne, je ne fais pas juste admirer la nature, car ça devient quelquefois lassant de toujours fixer les mêmes panoramas. Il m’arrive alors très souvent de partir librement dans mes pensées. Je peux ainsi parcourir des kilomètres sans ne plus rien voir autour de moi, complètement déconnecté – en esprit – de mon environnement. Mais heureusement, une partie de celui-ci – de mon esprit – demeure néanmoins en état d’alerte afin d’éviter les accidents.

 

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Dans cette optique, je raconte ce qui m’est arrivé un jour. C’est en lien avec l’introduction que j'ai rédigée en haut – tout se tient.

 

Une fois, jadis, je roulais en vélo sur la route entre St-Albert et Ste-Séraphine, dans les Bois-Francs. Ceux qui connaissent cette région conviendront que le paysage est un peu plat et plate dans ce coin-là.

 

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Alors, comme ça m’arrive souvent, je suis parti dans la Lune.

 

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Ce coup-là, je me suis mis à me fabriquer mentalement un scénario qui ressemblait à la scène d’un film de science-fiction. Écoutez ben ça. Je me suis mis à m’imaginer en train de grandir.

 

Un moment donné, j'étais grand comme le Bibendum Chamallow, dans Ghostbusters, genre.

 

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Mais ça ne s'est pas arrêté là. Et j'étais même loin du compte, car j'ai continué à grandir sans arrêt. Grandir à l’infini. Et en même temps que je m’imaginais en train de grandir, je tentais d’imaginer ce que je voyais. C’était possible du fait que j’avais lu beaucoup de livres d’astronomie.

 

Et voilà ce que j’ai vu dans ma tête...

 

* * * * *

 

J’ai tout d’abord vu la Terre qui s’est mise à rapetisser sous mes pieds. Je l’ai vue devenir graduellement de plus en plus minuscule. Elle n’a pas été longue à se retrouver de la taille d’un pois chiche. À ce moment-là, ma tête était carrément dans l’espace. De sorte que je pouvais désormais distinguer les autres planètes du système solaire – des billes microscopiques, elles aussi –, mais surtout l’immense boule de feu qu’est le Soleil.

 

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Illustration pas du tout à l'échelle : en réalité, les planètes seraient invisibles

 

Mais je grandissais toujours, sans m’arrêter. Et la Terre est devenue tellement petite – lointaine – qu’elle a finalement disparu. Ainsi que toutes les planètes du système solaire. Ne restait dans mon champ de vision que le Soleil qui était maintenant gros comme… comme une pomme, disons.

 

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Ne restaient plus également que des milliards de points lumineux dispersés partout autour de moi, comme une tapisserie sur un mur : les étoiles.

 

Et à force de grandir – encore et toujours –, le Soleil est devenu un simple point lumineux comme toutes les autres étoiles qui m’entouraient. Puis, je l’ai perdu de vue lui aussi tellement il se confondait dorénavant avec la masse de ses semblables.

 

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Comme je grandissais à l’infini, j’en suis venu à me rendre compte que j’étais en fait dans une agglomération de milliards d’étoiles – une galaxie. Mais j’étais tellement grand – une taille effroyable – que j’ai fini par en sortir, de celle-là aussi. Et j’ai pu l’admirer dans toute sa splendeur, de l’extérieur.

 

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Mais ça n’a pas duré longtemps. Car c’est là que j’ai pris conscience que cette galaxie dans laquelle je me trouvais jusque là n’en était en fait qu’une seule parmi des milliards d’autres dans l’espace.

 

Et j’ai bientôt été si grand – c’était pété – que même les galaxies se sont transformées en minuscules points lumineux – comme les étoiles que l’on distingue, nous, dans la nuit.

 

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Et à force de grandir, ces points de lumière – les galaxies – se sont faits, eux, de moins en moins visibles avec le temps. Tant et si bien qu’un moment donné… tout est devenu noir.

 

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C’est là que je suis revenu en esprit sur mon vélo. Il était temps, car un camion fonçait drette sur moi. J’ai tout juste réussi à l’éviter dans un bruit de moteur et de klaxon d’enfer.

 

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Ben non, je niaise. Il n’y avait aucun camion (surtout pas sur le chemin de Sainte-Séraphine !). Mais j'avoue que ce voyage fantastique m’avait quand même quelque peu ébranlé. Mais qu’à cela ne tienne, je n’en suis pas resté là. J’étais vraiment parti pour une totale prise de conscience. Un peu plus et je faisais un authentique voyage astral. Ce qui aurait été passablement dangereux, cette fois, assis sur mon vélo, je l’admets. Ha !

 

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Trêve de plaisanterie. Cette fois, au contraire de tout à l’heure, je me suis mis à m’imaginer en train de rapetisser. Comme dans le film Chérie, j'ai réduit les enfants.

 

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Mais plus que ça encore: de rapetisser à l’infini.

 

Et évidemment, et encore une fois, j’ai tenté d’imaginer ce que je voyais…

 

* * * * *

 

J’ai constaté rapidement que tout ce qui m’entourait grandissait. Évidemment, puisque moi, je rapetissais. Logique.

 

Comme j m'imaginais – en pensée – sur un plancher de bois, j’étais devenu un moment donné si petit que les moindres protubérances de ce plancher se sont transformées en véritables montagnes.

 

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À ce niveau-là, pas besoin de spécifier que tout ce qui se trouvait originairement autour de moi – les meubles, disons – avait graduellement disparu, car ils s’étaient irrémédiablement éloignés de mon champ de vision. 

 

Mais cela ne s’est pas terminé ainsi, car je diminuais toujours… Ça a été très long avant qu’il survienne quelque chose de tout à fait inattendu. Mais juste avant, les montagnes précédentes avaient disparu et d’autres étaient apparues. À l’échelle humaine, j’étais passé par des stades qui se mesurent en micromètres (millièmes de millimètre), en nanomètres (millièmes de micron), et plus encore. En fait, à part le sol, qui devenait lui-même de plus en plus flou, j'en suis venu à ne plus rien voir de précis autour de moi.

 

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Et puis, c’est là que j’ai viré littéralement sur le top, car figurez-vous donc que j’ai « glissé » dans le vide…

 

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Vrai comme chu là ! Je n’avais pas le choix, car j’étais rendu au niveau des molécules, et à ce niveau-là, la matière « dure », comme on la connait ici, n’existe plus. Malade !

 

 

À partir de là, aucun microscope n’est assez puissant pour descendre à cette échelle de dimension et aucun scientifique n’a jamais pu décrire ce monde.

 

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Je n'ai donc pu moi-même qu’essayer de deviner ce qui m’entourait. Je savais que j’avais probablement tout faux, mais j’ai malgré tout imaginé les particules élémentaires du monde quantique (électrons protons, quarks…) comme des points de lumière. Et c’est à cet instant que j’ai pris conscience que l’univers qui m’enveloppait était à peu près semblable à la scène que j’avais admirée lorsque j’étais infiniment grand : des points de lumière partout tout autour de moi.

 

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Et finalement, parce que je diminuais toujours sans arrêt, ces points lumineux – les particules élémentaires – se sont mis, eux, à grossir de plus en plus, et ils se sont faits de plus en plus visibles. Ils ont tellement grossi que leur lumière a fini par prendre toute la place

 

Tant et si bien qu’un moment donné… tout est devenu blanc.

 

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Ouf… Dément, non ?

 

Qu’est-ce que cela veut dire ? Ça ne veut rien dire du tout. Et pourtant, en même temps, ça veut absolument tout dire. C’est un paradoxe incommensurable – j’aime ce mot.

 

Depuis ce temps-là, en tout cas, personnellement, je n’arrête pas de me poser des questions existentielles. Comment se fait-il que nous vivons, nous ici, en tant que grains de poussière, dans un monde visible et concret, mais quelque part entre deux abstractions invisibles ? Entre deux néants ? Entre un néant de « plein » et un néant de « vide » ?

 

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Je rappelle que le blanc est l’ensemble de toutes les couleurs, et que le noir est l’absence de couleurs.

 

De cette façon, on dirait que la matière commence par un plein absolu (le monde subatomique ; certains scientifiques donne même un nom à ce plein : énergie), et elle finit par un vide (le vide intergalactique). Et nous, nous nous trouvons dans une bulle quelque part entre les deux.

 

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C’est capotant, je sais.

 

L’évidence, ici, pour moi, c’est que tout cela a nécessairement un sens, c’est ben certain. Un sens qui nous échappe, certes, mais un sens quand même. C’est impossible autrement. C’est impossible, car c’est beaucoup trop gros. C’est tellement gros que c’est pour ça que ça en devient évident. Tout cela est forcément pensé par une sorte d’intelligence vertigineuse. C’est voulu et dirigé par « quelqu’un ». On aurait beau m’obstiner jusqu’à la fin des temps, je n’en démordrais pas.

 

Mais dirigé par « qui » ? Et dirigé vers « où » ? Et « pourquoi » ?

 

Ça – malheureusement –, ce sont les non-évidences. Et c’est ça qui me rend fou.

 

Mais voilà que Raël vient me rejoindre pour me parler :

 

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Mais bien sûr ! Que je suis bête ! Ouf, merci mec, toi et ton incommensurable clairvoyance.

 

PS) Une image vaut mille mots. Alors, si le coeur vous en dit, écoutez ces deux vidéos qui reprennent mes propos précédents (un peu superficiels, convenons-en) mais en les transposant en données scientifiques vertigineuses.

 

 

Hallucinant...

 

 

 

 

 



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06/04/2017
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