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Une petite virée dans le Vermont qui a donné lieu à une grande sortie en plein air. En marchant une boucle de 11 kilomètres, il nous a été entre autres permis d’admirer le splendide lac Willoughby à partir des falaises à pic du mont Pisgah, à plus de 700 mètres d’altitude.
Le 22 août 2023
Le lac Willoughby et la Willoughby State Forest
Le lac Willoughby, au Vermont, fait 8 kilomètres de long par 1,6 de large. Sa profondeur maximale est de 94 mètres ; ce qui en fait l’un des lacs les plus profonds du nord-est des États-Unis (le 2e du Vermont lui-même, apparemment).
Si on le compare à bien d’autres lacs, celui-ci n’est certes pas si grand que ça en superficie, mais ce qui fait sa beauté, c’est son environnement. Entouré des monts Hor et Pisgah qui plongent quasi directement dans ses eaux, on se croirait dans un fjord norvégien plutôt que dans le milieu du Vermont. En tout cas, c’est pas mal l’image que ça donne à partir de sa rive sud.
Il y a trois plages publiques sur ce lac : une à son extrémité nord (qui est la plus animée) et deux à son extrémité sud.
À noter que l’une des deux plages au sud du lac est plus isolée et discrète que l’autre et qu’elle est fréquentée depuis plusieurs années par les adeptes de nudisme (mais où les textiles sont quand même tolérés). Avis aux intéressés…
Plage à l’extrémité nord du lac Willoughby (la plus fréquentée)
Une des deux plages à l’extrémité sud du lac Willoughby
L’autre plage à l’extrémité sud du lac Willoughby (la plus discrète)
D’autre part, l’extrémité nord de ce lac ne se trouve qu’à 31 kilomètres seulement du poste frontalier de Stanstead, au sud de Sherbrooke, en Estrie, soit à moins d’une demi-heure de route des lignes.
Le tableau ci-dessous indique le nombre de km et d’heures nécessaires pour se rendre à cet endroit à partir de quelques principales villes du Québec
De Montréal |
190 km |
2h15m |
De Trois-Rivières |
240 km |
2h35m |
De Québec |
320 km |
3h35m |
De Sherbrooke |
100 km |
1h15m |
De Drummondville |
160 km |
1h50m |
De Victoriaville |
180 km |
2h05m |
La « Willoughby State Forest », d’une superficie de 7682 acres, entoure le lac Willoughby dans sa moitié méridionale.
Ses cinq plus hauts sommets sont ceux-ci (mais tous ces chiffres sont approximatifs et dépendent de quelle source l’on se fie) :
- le mont Bald = 1006 mètres
- le mont Goodwin = 881 mètres
- le mont Pisgah = 840 mètres
- le mont Haystack = 827 mètres
- le mont Hor = 810 mètres
En cette journée (enfin) ensoleillée, nous avons nous-mêmes entrepris l’ascension du mont Pisgah, pour la vue qu’il semblait nous promettre.
Détails techniques du sentier
Tracé et dénivelé
Informations diverses
Distance |
11 km |
Boucle |
Dénivelé positif cumulé approx. |
545 mètres |
Il s’agit d’une moyenne entre les données d’AllTrails = 526 mètres et celles de FatMap = 564 mètres |
Dénivelé négatif cumulé approx. |
545 mètres |
Idem |
Altitude au départ |
397 mètres |
Plus ou moins |
Altitude la plus haute |
840 mètres |
Idem |
Altitude la plus basse |
358 mètres |
Idem |
Niveau de difficulté |
Modéré |
établi en fonction de la grille d’analyse ci-dessous ; mais certains la trouveraient probablement "modéré-difficile" |
Durée estimée (de marche) |
Environ 4h15m |
À ce temps, il faut ajouter tous les arrêts |
Grille d’évaluation personnelle pour établir le niveau de difficulté
Distance |
Cote |
Dénivelé positif cumulé |
Cote |
|
1-4 km |
1 |
0-200 mètres |
1 |
|
5-8 km |
2 |
201-400 mètres |
2 |
|
9-12 km |
3 |
401-600 mètres |
3 |
|
13-16 km |
4 |
601-800 mètres |
4 |
|
17 km et + |
5 |
801 mètres et + |
5 |
|
Résultat de l’addition |
Niveau de difficulté |
|||
2 |
Facile |
|||
3 et 4 |
Facile-modéré |
|||
5 et 6 |
Modéré |
|||
7 et 8 |
Modéré-difficile |
|||
9 et 10 |
Difficile |
|||
Survol aérien
(et cliquez ensuite sur l’icône du petit avion)
L’on aura remarqué que ce sentier comprend plus de 4,5 kilomètres de terrain horizontal pour la dernière partie de son parcours. Ce plat correspond tout bêtement à la route 5a. Cela s’explique de la façon suivante…
Il y a deux sentiers menant au sommet du mont Pisgah : la North Trail dont l’entrée se trouve sur son versant nord, et la South Trail, dont l’entrée est quant à elle située sur son versant sud.
Que l’on amorce le sentier par un côté ou par l’autre, nous n’avons toutefois que trois choix pour revenir à notre point de départ :
1) Monter jusqu’au sommet par la North ou la South Trail, et une fois là, revenir à l’auto en refaisant le même chemin en sens inverse – ce que font la plupart des randonneurs.
2) Monter jusqu’au sommet par la North ou la South Trail, et redescendre par l’autre versant ; et une fois cela accompli, revenir à l’auto en refaisant le même chemin en sens inverse, ce qui implique de remonter le mont Pisgah et de le redescendre.
3) Monter jusqu’au sommet par la North ou la South Trail, et redescendre par l’autre versant ; et une fois cela accompli, revenir à l’auto en marchant simplement le long de la route 5a – ou en faisant de l’auto-stop !
Nous avons nous-mêmes choisi la 3e option (mais sans faire d’auto-stop). Ce qui n’est pas du tout un mal étant donné que la route 5a, à cet endroit, suit le bord du lac Willoughby de tout son long, et qu’elle nous permet de l’admirer tout à notre aise à partir de ce niveau.
Bref, nous avons décidé de nous garer au stationnement sud, nous avons sorti nos cliques pis nos claques de l’auto que nous avons solidement harnachées sur nos épaules, et nous sommes partis hardiment pour cette folle aventure – ha !
Il était 9h00 du matin.
Je décris maintenant cette rando étape par étape…
1ère étape : la montée du mont Pisgah par la South Trail
Distance : 2,79 km |
Dénivelé positif cumulé approx. : 455 mètres |
Dénivelé négatif cumulé approx. : 18 mètres |
Grosso modo, il y a quatre sous-étapes à franchir sur la South Trail…
1) ça commence par monter traquilou ;
2) ça monte ensuite assez raide ;
3) ça se calme pendant un bon petit bout ;
4) ça finit par une longue montée très abrupte.
Je reprends maintenant le tout à partir du début…
Au bout d’une centaine de mètres à peine après le départ, nous sommes arrivés sur une passerelle qui nous a permis de traverser à gué un étang-marais – qui était de toute beauté.
Ça partait du bon pied !
Ensuite, ça a été la montée comme telle dans la forêt. Rien de vraiment excitant à raconter pour cette section. Comme je dis souvent : que nous fassions une rando dans une forêt de la Mauricie ou dans une forêt ailleurs dans le Québec ou dans le nord des États-Unis, y’a pas beaucoup de différence dans le look autour de nous.
Ça montait dans la forêt, donc. Et vers le milieu de cette grimpette – à 1,5 km du départ –, nous avons fait halte sur le seul – mais magnifique – attrait un peu particulier de ce tronçon : un point de vue. Il s’agit d’un cap de roches se détachant de la falaise, appelé Pulpit Rock, qui nous a offert une superbe vue en plongée sur le sud du lac Willoughby, notamment sur la plage des tout nus et sur celle des textiles.
Là, tu commençais à jaser !
Et un peu plus loin, il est survenu un phénomène digne du Triangle des Bermudes ou de l’émission The Twilight Zone.
Je raconte ça rapidement.
Rendu à un endroit particulier, à environ 1,8 km du départ, mon GPS m’indiquait que nous aurions une petite descente de 35 mètres à faire avant d’amorcer la dernière montée très abrupte dont je parlais précédemment. La carte originale du sentier me renseignait en outre très clairement que nous passerions d’une altitude de 585 mètres à 550 mètres.
Eh bien, ce n’est pas du tout comme ça que ça s’est déroulé ! Au lieu d’une descente, ça a été une montée ; et très escarpée à part ça ! Je ne m’expliquais pas ce mystère. Mon GPS m’indiquait pourtant que nous suivions bel et bien le tracé officiel – et que nous descendions. Mais dans le monde réel, nous montions, et avec le souffle court.
Que se passait-il donc là ? Je ne l’ai jamais compris – comme la côte magnétique de Chartierville, en quelque sorte.
Lorsque j’y retournerai un jour, je demeurerai à l’affut pour voir si ce prodige se répète. D’ici là, si quelqu’un lit ceci et qu’il s’apprête à faire cette rando, je lui saurais gré de porter une attention particulière à ce bout de tronçon – qui dure peut-être quelque 150 mètres – et de me faire part de ses propres observations et confirmer – ou non – que je ne suis pas devenu fou pendant quelques instants. Merci d’avance.
Cela dit, je poursuis mon récit.
Ça a ensuite continué à monter raide jusqu’au sommet. Et qu’est-ce qui nous attendait, à ce sommet ? Un point de vue de la mort sur le reste du vaste monde ? Nenni. Rien de tout cela. Juste une pancarte au beau milieu de la forêt qui attestait que nous avions bel et bien atteint le top of the top : 2786 pieds, ou 850 mètres (et je sais que ce chiffre n’est pas tout à fait le même que celui que j’ai donné au début ; alors, ne chialez pas après moi, je n’y suis pour rien).
Un peu décevant sur le coup…
2e étape : la descente du mont Pisgah par la North Trail
Distance : 3,63 km |
Dénivelé positif cumulé approx. : 78 mètres |
Dénivelé négatif cumulé approx. : 529 mètres |
Je terminais l’étape précédente en disant que j’avais été déçu par le fait qu’il n’y ait eu aucun point de vue d’enfer en haut du mont Pisgah. Mais je ne l'ai pas été tant que ça en réalité – déçu –, car j’avais vu sur la carte qu’il se trouvait trois points de vue – des vrais, ceux-là – en redescendant par la North Trail.
J’étais donc confiant de me contenter un moment donné.
Et j'ai été satisfait.
Malgré sa magnificence, le premier était quand même le moins intéressant des trois. Il fallait descendre une pente à pic pour y parvenir et sa vue était partielle sur le lac.
Le 2e et le 3e, par contre, alors là, on rit pus. Les caps de roches qui servaient de belvédères naturels à ces endroits étaient dégagés de tout feuillage et offraient des vues imprenables sur tout le lac Welloughby du sud au nord. Ce sont sans doute les panoramas les plus saisissants qu’il nous a été permis d’admirer durant cet été.
Comme il était 11h30, et comme nous avions une faim de loup, et comme l’endroit se prêtait parfaitement à un moment de détente (et d’extase), nous nous sommes arrêtés au 3e point de vue pour faire honneur à notre lunch.
Voici la vue que nous avions pendant que nous nous restaurions, assis tranquilles…
Nous avons été chanceux, car nous avons pu nous repaitre en demeurant seuls au monde sur ce lieu de rêve pendant une vingtaine de minutes. Passé ce délai, les gens se sont mis tout à coup à affluer, et l’endroit n’a pas tardé à être envahi. Mais nous avions pratiquement terminé. Voyant cela, nous ne nous sommes pas attardés. Nous avons rempaqueté nos petits et, ni vu ni connu, nous nous sommes faufilés à travers la foule, et go vers le bas.
Après ce point de vue, la trail descendait dans la forêt (parfois abruptement), comme elle l’avait fait en montant. Nous l’avons suivie sans aucun incident particulier à raconter.
Et nous avons débouché sur la route 5a, un peu au sud du village de Westmore. Il y avait beaucoup d’autos parkées dans le chemin, confirmant que nous n’avions pas rêvé en nous passant la remarque, tout au long de la descente, que ce sentier était décidément très populaire…
3e étape : le retour vers le point de départ par la route 5a
Distance : 4,58 km |
Dénivelé positif cumulé approx. : 66 mètres |
Dénivelé négatif cumulé approx. : 51 mètres |
On pourrait penser que ce dernier tronçon – sur la route – est plate à mort – plate dans le sens de monotone et de « ça va-tu finir par finir ». Mais ce n’est pas le cas. Du moins à mon goût personnel de grand marcheur devant l’éternel.
Tout d’abord, il y a le fait que la route longe le lac Willoughby, dont on ne se lasse jamais du spectacle.
Ensuite, sur le bas-côté de cette route, il se trouve deux cascades qui déboulent de la petite falaise, juste sur le bord du chemin, dont une qui est réellement magnifique.
Et puis, finalement, il ne s’agit quand même que de 4,6 petits malheureux kilomètres qui se font dans moins d’une heure.
Le plus « emmerdant », si je puis dire, c’est que cette portion se termine par une côte ascendante d’1 km de long. Mais bon.
Juste avant de commencer à monter cette dernière, nous avons passé à côté de la plage sud – celle des textiles –, d’où nous avons pu admirer tout à notre aise le merveilleux paysage du « fjord norvégien » qui s’étale devant nos yeux à partir de cet endroit.
Et nous avons tergiversé pendant quelques minutes à savoir si nous devions nous rendre à la plage des nudistes par simple curiosité – elle n’était qu’à moins d’une centaine de mètres en prenant un petit sentier de travers. Apparemment que nous n’aurions pas été mal reçus du fait qu’elle est également ouverte aux textiles. Mais nous avons quand même craint de passer pour des voyeurs et nous avons laissé faire.
Je sais qu’en agissant de la sorte, je fais un bien piètre chroniqueur, mais c’est ainsi, et j’assume.
Une fois la décision prise de revenir à l’auto, alors go vers le haut de la côte. Ce qui s’est fait en tirant un peu de la patte. Nous étions quand même à la toute fin d’une rando de 11 km, incluant l’ascension du mont Pisgah. Pis y commençait à faire un peu chaud, avec le soleil qui nous tapait directo sur le coco depuis notre sortie de la forêt.
Mot de la fin
Ça vaut la peine de se rendre au lac Willougby, même si c’est seulement pour admirer la magnifique nature qui l’entoure. D’autant plus que ce n’est pas tellement loin de chez nous.
Beaucoup de Québécois descendent justement là. Parmi la foule de randonneurs que nous avons croisés, la moitié, sûrement, étaient des compatriotes québécois.
Ce sentier de la montée du mont Pisgah semble très populaire. Nous étions mardi, en plein milieu de semaine, donc, et à la fin de la grosse période des vacances, et nous avons quand même rencontré au moins une cinquantaine de randonneurs.
La piste est très bien entretenue. Elle est par ailleurs souvent suffisamment large pour que deux personnes puissent marcher côte à côte, même dans la forêt dense. Très bien balisée également : il se trouve des pancartes à tous les endroits stratégiques. Aucune possibilité de se perdre.
La seule critique que je pourrais faire concernant les balises est celle de l’absence d’indications à l’entrée de la North Trail. Faut vraiment le savoir que c’est là, car il n’y a qu’une petite trouée dans les arbres au milieu de nulle part, sans rien d’autre. Et sans place pour parker l’auto de surcroit – on se gare sur le bord de la route.
Le sentier est physique à cause de la montée, méditatif à cause la forêt et contemplatif à cause des points de vue
Les points de vue sur le lac Willoughby sont à couper le souffle, mais personnellement, je les ai trouvés extrêmement dangereux. Il s’agit de caps de roches passablement étroits donnant directement dans le vide. Le cœur me levait à voir les gens s’approcher très près du rebord. Si j’avais des enfants, je ne les emmènerais certainement pas là.
Ne manquez pas le diaporama-photos musical de cette rando ci-dessous.
Distance selon le tracé initial |
11,00 km |
Distance finale parcourue selon GPS |
12,47 km |
Heure de départ |
8h59 |
Heure de retour |
14h14 |
Temps total |
5h15m |
Temps de marche |
4h04m |
Temps d’arrêt |
1h11m |
Vitesse de marche (moyenne) |
3,07 km/hre |
Vitesse incluant les arrêts |
2,38 km/hre
|
DIAPORAMA-PHOTOS MUSICAL DU SENTIER
DU MONT PISGAH, AU LAC WILLOUGHBY
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