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Vendredi, le 19 mai 2017
Pour ceux qui ne le savent pas encore, tous les parcs nationaux et les lieux historiques qui sont de juridiction fédérale sont ouverts gratuitement aux citoyens canadiens, cette année (2017), d’un océan à l’autre. Ben oui.
Cette générosité est due à un événement particulier : le Canada fête son 150e anniversaire de naissance, et notre beau Justin « égo-portrait » Trudeau a décidé de faire un cadeau à ses futurs électeurs en leur permettant d’entrer gratos dans tous ces endroits, et ce, tout au long de l’année.
Personnellement, j’aurais préféré qu’il m’offre une baisse d’impôts substantielle, mais bon, faute de pain, on mange de la galette, comme on dit, et c’est mieux que rien pantoute, hein ? Pour en profiter, il faut toutefois obtenir un laissez-passer que l’on commande via Internet. Ce que j’ai fait, of course. Et je n’ai attendu qu’une couple de semaines avant de le recevoir.
Bref, désormais muni de ma passe flambant neuve, j’ai pris la route ce matin pour aller marcher dans le Parc de la Mauricie qui a inauguré sa période estivale drette hier, le 18 mai.
J’ai choisi la journée d’aujourd’hui, vendredi, pour cette activité, car je craignais que ce soit full foule demain, samedi, là-bas. Mais j’ai aussi décidé de m’y rendre à ce temps-ci de l’année parce que la saison des moustiques et des mouches noires n’est pas encore commencée, et afin d’être témoin d’un spectacle qui promettait d’être impressionnant : le déversement des cascades près de l’aire de pique-nique Shewenegan. Avec les pluies torrentielles qui nous sont tombés dessus récemment, il me semblait que les fameuses cascades devaient s’en donner à cœur joie en ce moment. J’avais misé juste.
Accès
« Les cascades » est un lieu bien connu des habitués du Parc – bien connu dans le sens de très fréquenté. Pour s’y rendre, il faut prendre l’entrée du Parc, secteur St-Mathieu.
Elles ne sont pas loin. À partir de la cabane de péage, on roule sur 650 mètres avant de tourner à droite à la bifurcation indiquée Shewenegan / Cascades / Mistagance. Et on file ça sur 3 km jusqu’au stationnement. Pas plus compliqué que ça.
Une fois là, on prend nos tites papattes et on marche vers l’aire de pique-nique, que l’on traverse de part en part et on emprunte la passerelle qui enjambe le lac Wapizagonke dans son goulot d’étranglement.
Voilà, on est rendu au point A sur la carte, c’est-à-dire au début du sentier qui mène aux fameuses cascades – et qui en fait le tour complet. Encore 300 mètres, et on peut même déjà tremper nos orteils dedans.
Les cascades
Comme leur nom l’indique si bien, il s’agit de cascades – eh oui – qui dévalent sur une distance d’environ 200 ou 250 mètres à travers les rochers. Le ruisseau prend sa source quelque part plus au nord, et il se déverse dans le lac, pas très loin en contrebas.
Tout au long de la descente du cours d’eau, il est permis de batifoler dans les chutes : en s’amusant comme des gamins ou en laissant simplement les flots couler sur soi debout, ou en s’assoyant sur les rochers ou dans les nombreux spas naturels. Un conseil : si vous y allez le week-end ou pendant les vacances de la construction, arrivez tôt pour prendre possession d’un spot avant que la place ne soit envahie par la horde de gens qui se serviront obligatoirement avant vous.
Mais ça, c’est l’été, bien sûr, c’est-à-dire quand le courant n’est pas débile comme il l’est ces temps-ci – et que l’eau est un peu plus chaude ! Débile dans le sens de pété. Pété dans le sens de majestueux. Car aujourd’hui, ce n’étaient pas les baigneurs qui en profitaient, mais bien les randonneurs comme moi.
Le Sentier des cascades
Pour définir ce sentier dans sa plus simple expression, je dirais que le Sentier des cascades est un sentier qui fait le tour des cascades. Ha !
Longueur : environ 2 km
Niveau de difficulté : facile
Le tour est vite fait, comme on dit : une heure de marche pout-pout, en autant, en plus, qu’on prenne son temps. Pas très motivant comme défi, mais agréable quand même du fait de la présence des cascades jamais très loin sur la gauche – sur la gauche si on emprunte évidemment le sentier par le côté est du cours d’eau. On peut s’y arrêter à plusieurs endroits pour les admirer ou pour plonger dedans (l’été). En fait, cette portion du sentier sert justement de chemin d’accès aux nombreux baigneurs qui ne viennent là que pour profiter de l’eau, et non pas pour marcher dans la nature
Ça monte un peu à l’aller, mais rassurez-vous, c’est loin d’être pénible. C’est même asphalté !
Quant au torrent, laissez-moi vous dire qu’il dévalait la pente en tit péché d’Hérode aujourd’hui, je vous en passe un papier.
Je me suis quelquefois imaginé en train de glisser et de tomber dans les flots mugissants pendant que le courant m’emportait vers le bas. Cela m’aurait fourni un excellent sujet de roman, pourvu, bien sûr, que j’en sois sorti vivant. Ce qui aurait été un miracle. D’autant plus que je ne sais pas nager. Mais même si je l’avais su, ça n’aurait fait aucune différence.
Cela dit, une fois rendu en haut des cascades, on parvient à un étang, et c’est là qu’on quitte l’effervescence de la foule en délire, l’été. Le sentier continue sur sa lancée en longeant cette petite étendue d’eau sur un trottoir de bois.
Au bout, on emprunte une passerelle pour traverser sur le versant ouest du ruisseau et on atteint le point C.
Et c’est à cet endroit, mes amis, que vous avez une grave décision à prendre :
1) soit vous retournez au stationnement en marchant pout-pout les derniers 700 mètres de ce mini Sentier des cascades, ou
2) soit vous vous engagez à droite et vous allez rejoindre (voix caverneuse, ici) le Sennntierrr deeees falaiiiiises. Hou hou…
1ère option… Le reste du Sentier des cascades est peinard. Ça descend presque tout le temps, mais vous ne verrez pratiquement plus les cascades – sauf à la toute fin –, car le sentier serpente dans la forêt à quelque 100 mètres du cours d’eau. Voilà ce qu’il y a à en dire. Je ne veux pas vous influencer, mais il me semble que si j’étais à votre place, j’arrêterais mon choix sur le Sentier des falaises.
En tout cas, moi, c’est ce que j’ai fait !
De toute façon, en prenant cette initiative, une fois le Sentier des falaises terminé, on est obligé de repasser par ici et de marcher ce dernier tronçon du Sentier des cascades afin de retourner à l’auto. C’est un deal, finalement : un combo – un deux pour un.
Alors, go !
Le Sentier des falaises
Longueur : environ 3,6 km
Niveau de difficulté : intermédiaire
Ainsi nommé – le Sentier des falaises – parce qu’il nous emmène jusque sur le bord de précipices insondables où des dizaines de personnes imprudentes trouvent la mort chaque année. Ben non, là je vous charrie en masse.
N’empêche… Quelques belvédères nous attendent le long de ce parcours afin de nous faire bénéficier d’une vue imprenable sur le lac Wapizagonke. N’est-ce pas invitant, ça ? Mettez-en !
Pour se rendre au début officiel du Sentier des falaises – le point D –, on emprunte le sentier de raccordement, qui représente une petite trotte d’environ 300 mètres. Mais attention : il s’agit de 300 mètres en angle aigu vers le haut… Pour monter, ça monte, et assez abruptement. Il y a même d’interminables escaliers sur les derniers 100 mètres.
Faut pas partir en peur, donc, à ce stade-ci, si on veut qu’il nous reste de l’énergie pour la suite.
Une fois parvenu au point D, eh bien, on est rendu en haut de la colline. Cela ne signifie pas qu’on ne montera plus jamais, mais on est OK pour un bon bout ; du moins théoriquement.
Comme le sentier est une boucle, on a alors le choix de le marcher dans le sens des aiguilles d’une montre, ou le contraire. Si on le fait dans le sens des aiguilles, on parvient plus rapidement aux belvédères. Pour ma part, comme je préfère me garder le meilleur pour la fin, j’ai pris à droite. La récompense n’en sera que plus appréciée, que je me suis dit.
Cette portion du sentier (jusqu’au point E – 1,4 km) se déroule sans aucune difficulté, et on chemine essentiellement en forêt. De sorte qu’on n’admire pas vraiment de grandissimes paysages se perdant dans l’infini de notre regard lointain (ça, c’était mon moment de poésie). Mais ça sent quand même frais la nature, et on respire le bon air pur du Bon Dieu. Et c’est en partie pour ça qu’on est des randonneurs, hein ?
À l’intersection E, on peut rejoindre la route du parc en contrebas, ce qui est parfaitement inintéressant. C’est pour ça que je n’ai pas hésité une seconde et que j’ai pris à gauche après avoir avalé quelques gouttes d’eau. Et go pour les 2,2 derniers km du Sentier des falaises. Et go vers les belvédères.
À partir d’ici, le fun a recommencé – les descentes et les montées. Mais rien de dramatique. Il y a des escaliers lorsque les pentes sont le moindrement abruptes et des passerelles lorsque les fossés sont le moindrement profonds. Dans ces conditions, je dirais qu’il n’y a aucune raison de se la jouer Indiana Jones.
Sur ce tronçon, les pauses kodak sont un must lorsqu’on parvient aux belvédères. Sur la carte, ils en indiquent trois. Il en existe plutôt quatre ou cinq, dont deux qui sont de véritables plateformes avec des bancs pour ceux qui ont besoin de se reposer les tites papattes. La vue de chacun d’entre eux donne sur le lac Wapizagonke, qui ne manque pas de panache.
Pour ma part, j’ai fait un arrêt lunch-dîner (déjeuner pour les Français) sur l’un d’entre eux – celui du milieu, sur la carte.
Agréable moment de silence et de plénitude étant donné que j’étais seul avec les tits zoiseaux qui gazouillaient autour de moi… jusqu’à ce que deux jeunes filles fassent leur apparition… Mazette, elles ont prononcé au moins 305,998 mots (chacune) pendant les cinq minutes qu’elles sont restées sur le belvédère – et en se prenant en selfies par-dessus le marché. La zénitude de la nature en a pris pour son rhume…
Le reste s’est fait tranquillement pas vite, pout-pout : retour au point D, descente des 7852 marches de l’escalier que j’avais montées en sens inverse, de retour sur le Sentier des cascades et de retour à l’auto.
J’avais enfilé mon sac à dos à 9h45 ben juste. Il était 12h45 lorsque je l’ai enlevé pour de bon. Trois heures en tout et pour tout, ce qui comprend : marche pout-pout, fréquents arrêts pour les clic-clic-kodac, courte pause d’une quinzaine de minutes pour manger.
Et voilà.
Aucune rencontre d’ours, en passant. Ce qui, je l’avoue, était un peu ma crainte étant donné la notice à l'entrée.
Imaginez arriver face à face avec un ours, seul, en pleine forêt : me semble que ça doit générer quelques tensions dans les muscles et dans le cerveau !
Pour les prochaines randos, je vais essayer de me trouver des grelots afin de faire un peu de bruit – ce qui, parait-il, les éloigne.
J’ai rencontré un couple de randonneurs qui marchaient avec ça. Je les ai entendus arriver un kilomètre d’avance.
PS : si vous voulez voir la carte complète des Sentiers des cascades et des falaises, cliquez ici
DIAPORAMA MUSICAL
DES SENTIERS DES CASCADES ET DES FALAISES
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