Les maudits vents

Tous les articles → En voyageant dans ma tête → Au royaume de la Pandémie

 

 

 

Quel rôle jouent les médias de masse – télés, radios et journaux – au sein du royaume de la Pandémie pendant cette crise dite de la « Covid » qui frappe ses habitants ? Il n’y en a qu’un seul, en fait, et il n’est pas très glorieux. Il est même carrément méprisable. Lettre ouverte d’un citoyen désabusé envers cette institution pour laquelle il témoignait jadis tant de respect. Et les raisons qui expliquent ses ultimes désillusions...

 

10 août 2020

 

Mesdames et messieurs les journalistes,

 

Avant d’entrer dans le vif du sujet, je voudrais tout d’abord vous dire que je suis aujourd’hui un vieux bonhomme de 63 ans, mais que mon rêve de jeunesse, jadis, était de devenir journaliste, comme vous. Hé oui…

 

 

 

Pas journaliste de la télé, par contre : j’étais parfaitement conscient que je n’avais pas du tout le charisme pour me pavaner devant les caméras. Ni journaliste de la radio : ma voix, légèrement nasillarde, n’auraient pas fait fantasmer personne pendant la lecture du bulletin de nouvelles. Non, je voulais plutôt devenir reporter de la presse écrite. En plus de la passion que je vouais à cette branche particulière du métier, je possédais en effet – du moins, j’osais le croire – quelques talents de base pour y apporter éventuellement ma modeste contribution : notamment en rédaction, en recherche et en vulgarisation.

 

Je m’étais donc inscrit au cégep dans le but d’enchainer avec un bac en communication et de me lancer ensuite dans cette carrière.

 

Peut-être aurais-je réussi à m’y tailler une place, qui sait. Mais cela ne demeurera toujours qu’un pur scénario de l’esprit, car juste avant d’entrer au cégep, la vie m’a finalement entrainé vers un tout autre destin. Mais cela est une autre histoire.

 

Les principales raisons pour lesquelles je désirais intégrer votre communauté étaient celles-ci :

 

— Pour mettre à profit mon amour de l’expression écrite.

 

 

 

— Pour la vie d’aventure que cette profession évoquait dans ma tête. Je me voyais même correspondant de guerre afin de témoigner des misères de ce monde. Vous voyez un peu le genre ?

 

 

Ne riez pas : vous avez déjà été jeunes vous aussi, comme je l’ai été,

et je parie que vous avez eu ces rêves-là, également, avant de vous lancer.

 

— Pour l’alternance travail de bureau / travail de terrain. Pour la variété des fonctions. Pour le mouvement, l’excitation...

 

 

 

— Pour être payé à fouiller, analyser, débroussailler des situations complexes, écouter toutes les opinions autour d’un même sujet, démêler le vrai du faux, dégager des vues d’ensemble ; et tout ça pour faire gagner du temps à ceux qui n’en avaient pas – du temps – à consacrer à cette tâche.

 

 

 

— Pour débusquer les criminels et les personnages publics corrompus en jouant les détectives, et en confondant les crapules, pour mettre à jour les magouilles, pour faire éclater les vérités (vous appelez ça faire du « journalisme d’investigation » ou du « journalisme d’enquête »).

 

 

 

Pour protéger la démocratie, quoi, et pour rendre le monde meilleur.

 

Bref, comme vous voyez, les raisons ne manquaient pas pour stimuler le jeune idéaliste que j’étais à l’époque. Lorsque vous avez vous-mêmes choisi cette carrière, peut-être étiez-vous animés par les mêmes motivations que les miennes à cet âge-là ?

 

Mais peu importe, car j’imagine que la réalité, au final, vous a rapidement rattrapés…

 

* * * * *

 

Pourquoi je raconte cet épisode de mon existence ? Parce que, comme je l’ai mentionné plus haut, je vouais une immense admiration à votre profession, et je vous enviais, vous, tous ceux qui en faisiez partie.

 

Mais pas juste à ce moment-là.

 

Même si la destinée m’avait entrainé dans une autre direction, j’ai néanmoins continué de vous suivre pendant de nombreuses années. Je vous écoutais à la télé et je vous lisais assidûment. Surtout vos chroniqueurs, que je trouvais brillants, et qui m’aidaient à prendre du recul sur les événements qui survenaient quotidiennement dans la société et dans le monde.

 

 

 

En bon intellectuel assumé que j’étais, mes périodiques préférés étaient le Devoir, la Presse et la revue l’Actualité, bien sûr, et non pas le Journal de Montréal, ce tabloïd sensationnaliste que je dédaignais d’un air pincé. J’écoutais en outre Radio-Canada, et je boudais TVA et canal V (TQS à l’époque), trop populaires à mon goût.

 

Et puis un jour, il y a eu l’avènement des chaines de nouvelles en continu à la télé – RDI et LCN, ici au Québec.

 

    

 

C’est à ce moment, je crois, avec toutes ces lassantes nouvelles qui tournaient en boucle toute la journée, avec vos reportages qui n’en finissaient plus de disséquer jusqu’à la moelle le moindre incident sans importance via des interviews « d’homme de la rue » et d’experts de tout acabit, que j’ai commencé à saturer en considérant que vous étiez tombés dans une sorte de show télévisuel à moitié vide de sens.

 

Et un moment donné – vers 2008 –, j’ai décroché de la télé en me déploguant du câble. Vous n’étiez pas la seule raison de cette décision, mais vous comptiez pour beaucoup.

 

 

 

J’ai continué malgré tout à lire vos journaux, mais l’enthousiasme n’y était plus. Et de ceux-là aussi, j’ai fini par décrocher encore une fois – vers 2014.

 

 

 

Ce serait trop long de raconter ici tout le processus qui a mené – très graduellement – à ces décisions. De toute façon, vous ne les liriez probablement pas. Si ça intéresse réellement l’un d’entre vous, je lui expliquerai tout ça derrière un café ou une petite bière frette le jour où vous annoncerez que l’on pourra entrer dans un commerce à visage découvert.

 

 

 

Juste dire qu’après vous avoir mis de côté, je me suis désormais contenté d’écouter les deux petites minutes d’infos que diffusait ici et là ma station de musique préférée, histoire de ne pas paraitre tout à fait ignorant lorsque les gens me parlaient d’un sujet d’actualité qui leur semblait important.

 

Ce n’est que tout dernièrement que je suis revenu vers vous. Cela s’imposait.

 

Lorsque cette péripétie de Covid a débuté, et le premier moment de sidération passé, je me suis rapidement posé une série de questions qui m’apparaissaient évidentes en regard des décisions extrêmement douteuses – et c’est peu dire – que prenait le gouvernement pour gérer cette crise. Et je me suis tout naturellement tourné vers vous pour obtenir les réponses.

 

Et c’est là que je me suis rendu compte dans quels abysses vous aviez sombré depuis que je ne vous lisais plus vraiment.

 

 

Mazette, le coup a été dur à encaisser…

 

* * * * *

 

Avant de poursuivre, je veux rappeler quelques notions de base de démocratie à certains lecteurs qui les ignorent possiblement. Mais peut-être y trouverez-vous vous-mêmes un certain intérêt, car vous semblez les avoir perdues de vue en cours de route.

 

Les états dits démocratiques sont régentés par 3 pouvoirs – c’est d’ailleurs cela qui les distingue essentiellement des dictatures :

 

— Le pouvoir législatif. Les élus du peuple qui se rassemblent et votent les lois (au Québec : l’Assemblée nationale).

 

— Le pouvoir exécutif. Le gouvernement, le parti qui « a gagné les élections », celui qui détient la majorité des sièges et qui dirige le pays en faisant appliquer les lois votées par le pouvoir législatif (au Québec : le premier ministre et les ministres).

 

— Le pouvoir judiciaire. L’appareil juridique (juges et avocats), les tribunaux, qui s’assurent que les lois et la constitution sont respectées par les citoyens et par le gouvernement lui-même.

 

 

Triangle des pouvoirs d’un état démocratique

 

En théorie, ces trois pouvoirs sont compartimentés et étanches, c’est-à-dire qu’ils ne s’influencent pas les uns les autres. Et c’est justement leur indépendance mutuelle qui est la garante d’une réelle démocratie.

 

En pratique, toutefois, et étant donné qu’un être humain est un être humain, et ce, peu importe qu’il soit un simple ouvrier ou un ministre quelconque, eh bien cette indépendance des trois pouvoirs est sans cesse mise à mal, et même bafouée. Un tunnel secret dont les murs sont capitonnés d’$$ les relie souvent sans que la population n’en sache rien. Autrement dit, les jeux de coulisse et la corruption sont omniprésents au sein de ce modèle abstraitement idéal.

 

 

 

Mais pas de soucis, car c’est là qu’intervient un « 4^e pouvoir », informel celui-là, mais néanmoins indispensable dans toute bonne démocratie. Un pouvoir qui s’est lui-même assigné la noble mission de surveiller les trois premiers et de s’assurer qu’ils demeurent intègres.

 

Ce 4^e pouvoir, c’est vous : les MÉDIAS…

 

 

 

Heu… Pardon… Je veux plutôt dire que ce 4^e pouvoir, « c’était » vous, les médias…

 

* * * * *

 

Au mois de mars 2020, un peu partout en Amérique et en Europe, en quelques jours seulement, et sous prétexte d’une crise sanitaire complètement tirée par les cheveux, deux de ces trois pouvoirs – le législatif et le judiciaire – ont été complètement écartés de la scène démocratique. Ils sont même disparus. Comme ça. Zap ! D’un claquement de doigts. Et il n’en demeure plus qu’un seul depuis lors : l’exécutif.

 

Ce qui signifie que, depuis ce temps – depuis 5 mois –, ces pays sont maintenant gouvernés par un petit groupe très restreint de personnes – une clique, une oligarchie – qui font ce qu’ils veulent dans leurs édifices gouvernementaux respectifs sans rendre de compte à personne. Le Québec fait partie de ces nations « privilégiées ».

 

SITUATION DES TROIS POUVOIRS AU QUÉBEC DEPUIS MARS 2020

 

 

LE POUVOIR LÉGISLATIF

Brille par son invisibilité et par son mutisme (plus aucun son ni image)

 

 

LE POUVOIR JUDICIAIRE

Mis au rancart, presque complètement paralysé

 

 

LE POUVOIR EXÉCUTIF

Dirige allègrement seul le pays, par décrets, fait ce qu’il veut, sans aucune opposition ni contestation

 

Lorsqu’une seule personne dispose d’un pouvoir absolu comme celui que le premier ministre Legault s’est lui-même octroyé voilà cinq mois, lorsque cette personne dirige le pays par décrets sans rendre de compte à personne, et qu’il utilise la force (les amendes pour l’instant) pour contraindre son peuple à se conformer à des mesures abusives visant à l’assujettir, on appelle cette forme de gouvernement une DICTATURE (monarchie, autocratie, fascisme, autoritarisme, employez le mot que vous voulez).

 

 

Petit rappel, ici : lors des dernières élections, en 2018,

et même si le parti de la CAQ avait remporté 59 % des sièges à l’Assemblée nationale

seulement 26 % des citoyens du Québec avaient voté pour lui

 

Mais qu’importe qu’un gouvernement agisse impunément de la sorte. Comme il a été précédemment mentionné, étant donné que nous sommes un pays démocratique, nous disposerions normalement, nous, de ce fameux 4^e pouvoir qui dénoncerait ce qui se passe, et qui prendrait la défense des citoyens. Autrement dit, les médias veilleraient au grain de la nation et monteraient normalement aux barricades pour remettre ce gouvernement à sa place.

 

Normalement, oui…

 

Mais le problème, c’est que depuis le début de cette crise, on le cherche, justement, ce 4^e pouvoir. Comme pour les pouvoirs législatif et judiciaire, il est complètement disparu de la carte. Zap !

 

Curieux, non, toutes ces disparitions en même temps ? Est-ce que la Covid les aurait tous exterminés en bloc ?

 

Blague à part : où êtes-vous donc passés, mesdames et messieurs les journalistes ?

 

 

Que faites-vous, en effet, depuis mars ? Questionnez-vous les dirigeants sur le bien-fondé de leurs décisions ? Leur posez-vous des questions intelligentes ? Allez-vous au fond des choses ? Relevez-vous toutes leurs contradictions quotidiennes ? Ne flairez-vous pas quelques magouilles ? Vous débattez-vous toujours pour préserver notre démocratie ? Ruez-vous dans les brancards parce que nos droits sont bafoués ? Vous indignez-vous ? Vous démenez-vous pour dénoncer toutes les injustices qui sont en train de brimer nos libertés ? Défendez-vous notre constitution ?

 

C’est ici que j’arrive dans le vif de ce message.

 

Et c’est également ici que mes mains se mettent à trembler sur le clavier, car la suite fait peur.

 

 

 

* * * * *

Lorsque, à la fin de mars et au début d’avril, j’ai cherché des réponses à mes questions toutes simples, basiques et évidentes concernant l’attitude de ce gouvernement que je trouvais insensée, je me suis donc tourné spontanément vers vous, les journalistes – mes premiers amours.

 

 

 

Les premières occurrences sur Google et sur YouTube menaient d’ailleurs toutes vers vous, c’est-à-dire vers les grands médias connus ici, au Québec : la Presse, le Devoir, le Journal de Montréal, Radio-Canada, TVA… et même vers les plus petits (Droit, Soleil, Nouvelliste, Tribune…)… Vous étiez tous là, tout en haut de la liste. On ne voyait d’ailleurs que vous.

 

La toute première chose qui m’a ensuite sauté aux yeux – c’était d’une flagrante évidence –, c’est que vous aviez tous exactement le même discours, quasiment à la virgule près, concernant ce qui se passait. Comme si un seul journaliste avait écrit les textes qui étaient ensuite repris par tous les autres. J’exagère un peu, bien sûr, mais à peine. Et tous vos articles et tous vos reportages étaient en outre des copiés-collés de ceux des grands médias des autres pays.

 

Et tout de suite après, j’ai eu beau vous lire et vous écouter, je n’y ai pas trouvé les informations que je recherchais. Aucun d’entre vous ne questionnait la gestion gouvernementale pourtant très discutable de cette crise. Aucun ne la remettait en question, ne serait-ce qu’en émettant le moindre doute, ni même le moindre commentaire critique. AUCUN. Zéro à la puissance zéro. Au contraire, vous la louangiez, cette gestion, comme des groupies finies, en mettant ses deux vedettes – Legault et Arruda – sur un piédestal, et en en faisant de véritables héros.

 

 

 

Mais que se passait-il donc là, tout à coup ?

 

 

 

Je ne suis pas journaliste – même si, comme je le disais au début, j’aurais voulu en être un jadis –, mais je suis quand même demeuré de nature curieuse pendant toute ma vie. Et lorsque survient quelque chose de bizarre dans mon environnement, une petite cloche retentit presque toujours entre mes deux oreilles pour m’inciter à faire quelques vérifications de base afin d’expliquer l’anomalie.

 

Et par rapport aux mesures complètement disproportionnées et inexplicables prise par notre gouvernement pour faire face à une maladie qui ne ressemblait qu’à une grippe ordinaire, cette cloche avait sonné dès la fin du mois de mars dans ma petite tête de simple citoyen lambda d’une petite municipalité de province. Dans ce cas, n’aurait-elle donc pas dû retentir comme une véritable alarme d’alerte nucléaire dans la vôtre, vous, les journalistes allumés du 4^e pouvoir, non ?

 

 

 

Au moins, dans celle de l’un d’entre vous ? Car juste UN seul aurait peut-être suffit, à la limite, pour réveiller les autres.

 

Eh bien, non.

 

Rien pantoute

 

Rien de rien…

 

 

 

* * * * *

 

Heureusement, je suis quand même venu à bout de trouver mes réponses, mais ailleurs. Où ça ? Dans les réseaux sociaux. Ben oui : au sein d’un milieu que je ne connaissais à peu près pas jusqu’à ce jour… Bong !

 

 

 

Bizarre, non, ça aussi ? Imaginez-vous donc que ce sont des gens comme moi – mais pas mal plus intelligents, ha ! –, c’est-à-dire des femmes et des hommes sceptiques, curieux et consternés par le vide de vos contenus, qui avaient fait eux-mêmes les recherches qui s’imposaient, qui avaient gratté les sources, et qui avaient ainsi réussi à prendre de la perspective par rapport à ce qui était en train de se passer. Qui avaient fait votre boulot, quoi.

 

Évidemment, il a fallu que je fasse le tri parmi cette masse d’informations, car dans les réseaux sociaux, il s’y trouve de tout et de rien, allant de l’analyse magnifiquement clairvoyante aux pires délires psychotiques. Exactement comme dans vos médias, en fait :

 

       
Quelques exemples de délires psychotiques dans les médias traditionnels

 

Cela m’a demandé d’accomplir un travail un peu long et fastidieux. Mais j’y suis parvenu. J’ai réussi à trouver des gens d’un niveau intellectuel surprenant avec une solide tête sur les épaules, et voyant large et loin. Des gens que vous n’interviewez jamais, bien sûr, et que vous méprisez, car ils sont désormais vos concurrents directs dans le monde de la diffusion de l’information. Et au moment où j’écris ces lignes, ils ont même pris votre place en tant que 4^e pouvoir – les défenseurs de la démocratie.

 

 

 

Honteux, non ?

 

Je vais maintenant énumérer les raisons pour lesquelles vous êtes en train de perdre toute crédibilité depuis le début de cette pseudo-crise sanitaire, et celles qui prouvent que vous avez sciemment décidé de saborder votre prestigieux rôle de « 4^e pouvoir ». En fait, vous l’avez troqué contre celui, déshonorant, d’organe de propagande gouvernementale.

 

Et tout ça – mais est-ce étonnant ? – pour une vulgaire question de fric.

 

Quelle déception, en effet, oui. Je ne vous le fais pas dire…

 

 

 

* * * * *

 

Voyons voir…

 

Pour ceux qui ne vous écoutent plus et qui ont réussi à se dégager de la peur et à prendre un peu de perspectives, il est clair que cette « crise sanitaire » n’a jamais existé à ce niveau d’importance, et que les gouvernements des pays qui ont confiné leur peuple ont tous le même plan derrière la tête. Lequel ? Plusieurs théories (du complot) ont cours. Je n’entrerai pas dans ce débat, car cette lettre vous est adressée, à vous, et je préfère m’en tenir au rôle affreux que vous jouez encore dans ce processus.

 

Rôle qui n’est pas compliqué à comprendre, par ailleurs. L’essentiel tient en effet en une unique phrase : tout ce que le gouvernement vous demande de faire, vous le faites. Point barre. Comme des chiens dressés à l’attaque.

 

 

 

Et ce que le gouvernement exige de vous en échange des subventions qu’il vous donne et des espaces publicitaires qu’il vous achète, c’est – entre autres – ceci :

 

— Prendre en note mot pour mot toutes les mesures gouvernementales émises lors des points de presse quotidiens auxquels vous pouvez assister tant que vous restez peinards, et ne pas en modifier une seule virgule.

 

 

 

— Ne jamais – au grand jamais – critiquer ces mesures, même si elles se contredisent d’une journée à l’autre et n’ont souvent aucun sens logique – ce n’est pas de vos affaires.

 

— Ne pas poser aucune question qui pourrait embarrasser les auteurs de ces mesures.

 

— Relayer immédiatement ces mesures via tous les canaux de diffusion à votre disposition – en utilisant également tous les réseaux sociaux.

 

— Les appuyer par une pléthore de témoignages ou de rapports scientifiques qui leur sont favorables.

 

— Ne jamais laisser la parole aux scientifiques qui ont une expertise contraire, ni publier une seule étude qui va dans ce sens-là non plus. En dernier recours, débunker de tels ouvrages ou mettre en doute les compétences de ces scientifiques.

 

— Même si un traitement médical tout simple existe bel et bien contre cette maladie (l’hydroxychloroquine), ne jamais en parler ni, surtout, faire référence aux résultats positifs du Dr Raoult et de tous les autres médecins qui l’adoptent. Au pis aller, insister sur tous ses prétendus dangers.

 

 

 

— Concernant messieurs Arruda et Legault, construire et entretenir leur image de braves pères de famille. Les mettre en valeur. En faire des héros.

 

 

 

— Terroriser la population en annonçant en continu, jour après jour, inlassablement, tous les décès attribués à cette maladie qui surviennent chez nous et dans le monde entier.

 

 

 

— Spécifiquement à la télé : réserver un espace sur l’écran pour afficher en permanence le nombre de décès. S’il n’y a plus de décès ni d’hospitalisations – ce qui est d’ailleurs le cas depuis la mi-juin, environ –, afficher alors le nombre de personnes testées positives. Même si cela ne signifie absolument rien (puisque plus personne n’est malade), l’afficher quand même afin de maintenir le climat de peur à son paroxysme. Et si cela ne parait pas assez effroyable, se servir des chiffres mondiaux, sans rien nuancer.

 

 

 

— Publier quotidiennement des photos et des vidéos montrant des gens qui se conforment docilement aux mesures, et qui vont même au-delà de ce qui leur est demandé.

 

 

 

— Inonder vos médias de faux renseignements. Comme annoncer, par exemple, que les urgences sont littéralement débordées par un afflux d’hospitalisations. Ne pas s’inquiéter du fait que ce n’est pas du tout le cas : aucun citoyen ne vérifiera vos informations en se rendant sur place (et ne pas craindre les témoignages contraires du personnel médical : leurs différents Ordres tiennent leurs membres bien en grippe – sous menaces sous-entendues d’une radiation éventuelle – pour qu'ils ne vous contredisent pas en public). Ci-dessous un exemple à suivre, et à reproduire le plus souvent possible :

 

 

 

— Ne jamais cesser de prophétiser la venue d’une 2^e vague – de même qu’une 3^e et 4^e, si nécessaire. Insister sur le fait qu’elle sera pire que la 1^ère. Voici quelques exemples déjà utilisés dans les journaux, pour vous inspirer ; il ne suffit que de continuer dans la même veine (copier-coller les mêmes titres au besoin) :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

— Dénigrer tous les journalistes des réseaux sociaux – surtout les plus brillants. Ne jamais vous en prendre à leurs arguments, par contre – ce qui pourrait s’avérer extrêmement dangereux et se retourner contre vous. Vous moquer plutôt d’eux. Les ridiculiser. Les traiter de « complotistes », de « conspirationnistes », « d’extrême droite » « d’extrême gauche », peu importe. Les mettre sur le même pied que ceux qui croient aux reptiliens et à la Terre plate. Madame Bombardier fait un excellent boulot en ce sens.

 

 

 

S’inspirer de cette chroniqueuse d’opinions chevronnée, et ne pas avoir peur d’être sans arguments et de paraitre hystériques. Au contraire, on vous applaudira pour votre franc-parler.

 

— Pour les journaux à la réputation un peu plus sérieuse, adopter plutôt une attitude intellectuelle condescendante à l’égard des journalistes des réseaux alternatifs et de ceux qui les écoutent. Du genre de cet excellent article, paru dans la Presse, et qui est un exemple type de ce qu’il faut faire :

 

 

 

— Minimiser les comptes-rendus de manifestations et d’actions posées par les citoyens récalcitrants. Traiter ce sujet comme si c’était un fait divers pour boucher les trous. À la manière du très prestigieux Journal de Montréal, par exemple – et encore une fois –, qui a parlé de la manifestation du 8 août dernier dans sa rubrique « vie de quartier », et qui a mentionné qu’elle n’a rassemblé que des « centaines de personnes » (alors que la foule a été estimée entre 30 000 et 50 000, et que les gens qui y assistaient venaient des quatre coins de la province).

 

 

 

 

 

En passant, bravo à cet employé modèle – Camille Lalancette – pour son excellente couverture de cet événement. Il sera recommandé pour le prochain prix Pulittzer. Tous les autres médias : prendre exemple sur lui, donc.

 

— Pour vous venir en aide dans votre lutte contre ces fauteurs de troubles, Google, Facebook, YouTube, et Twitter s’occupent de les censurer graduellement en douce et de les classer très loin dans la liste des occurrences. Vous avez le champ libre.

 

— Mettre de l’avant toutes autres initiatives pertinentes. Être imaginatif et retors.

 

Élogieux, n’est-ce pas ? Y’a vraiment de quoi être fiers de ce qu’est devenue votre profession, chers journalistes, je vous le concède.

 

* * * * *

 

Pour aider à vous donner bonne conscience, je vais faire la différence entre les médias en tant que tels (les entreprises pour lesquelles vous travaillez) et vous-mêmes, les journalistes – les salariés – qui devez leur obéir sous peine de congédiement.

 

Radio-Canada

 

 

 

Pour ce qui est de Radio-Blablabla, la situation est normale et anormale en même temps. Normale parce que Radio-Blablabla est le média officiel de l’État, et qu’il est de ce fait normal, oui, qu’il soit son instrument de propagande. Mais anormal aussi, du coup, parce que cette institution est payée par nos taxes et que, pour cette raison, elle devrait être un organe neutre d’information pour le peuple. Mais il est vrai qu’en dictature, les règles changent sans préavis. Cela devrait être considéré comme un scandale, mais comme tout le monde s’en fout, alors, pas de soucis.

 

En passant, la marche de protestation contre les mesures abusives du gouvernement du samedi, 8 août 2020, s’était justement terminée devant le nouvel édifice – payé par les contribuables – de Radio-Blablabla. Les dizaines de milliers de personnes qui y avaient pris part s'étaient rassemblées à sa porte pour lui manifester leur mépris.

 

    

 

(Je dois toutefois avouer que la journaliste de cette institution qui couvrait l’événement a quand même fait l’effort de ne pas être trop arrogante pour le minimiser : l’article est ici).

 

Télé et radio

 

 

 

Pour les autres médias radiophoniques et télévisuels, tout est une question de gros sous, comme d’habitude. J’ignore par contre s’ils reçoivent des subventions gouvernementales pour survivre (les vrais journalistes habitués de trifouiller dans les états financiers pourraient nous l’apprendre), mais l’entreprise Québécor (propriétaire de TVA) en perçoit, elle, en tout cas (un article, ici, de la Presse, un peu jalouse, dénonçant cette situation).

 

Toutefois, même en faisant abstraction des subventions, il n’en demeure pas moins que l’achat de pub, lui, est un puissant incitatif pour diriger les débats vers tel ou tel point de vue.

 

Prenons une importante compagnie qui vendrait, je ne sais pas, moi… qui vendrait de l’eau naturelle en bouteille, tiens – j’invente n’importe quoi – et qui signerait un contrat renouvelable d’un an avec un média pour une très lucrative pub quotidienne de son produit.

 

 

 

Eh bien dans ce cas, il y a lieu de prétendre que la direction dudit média serait très réticente à ce que ses journalistes abordent des sujets contre le problème environnemental des bouteilles de plastique et qu’elle les encouragerait plutôt à parler des bienfaits de l’eau de source et des dangers du fluor dans l’eau du robinet.

 

Depuis le début de ce non-sens économique et social, le gouvernement Legault dépense, lui, une fortune en publicité dans tous les médias non pas pour vendre de l’eau en bouteille, mais bien pour promouvoir ses mesures illogiques. Et cette manne ($$) continuera d’entrer dans les coffres des médias tant que « l’état de crise » perdurera. Telles les compagnies pharmaceutiques qui ont intérêt à maintenir les gens en mauvaise santé, les médias ont intérêt, quant à eux, à ce que le climat de terreur persiste le plus longtemps possible.

 

Si c’est pas une campagne de peur, ça, je me demande bien ce que c’est…

 

Presse écrite

 

 

 

De tous les médias d’information, la presse écrite est sans doute celle qui a été la plus durement frappée par l’avènement d’Internet. Les ventes de journaux sont en chute libre depuis des années, et le mouvement semble irréversible. La Presse a cessé sa publication papier depuis trois ans maintenant et est devenue un organisme sans but lucratif. L’entreprise Groupe Capitales Médias, qui publiait Le Soleil, Le Droit, Le Nouvelliste, Le Quotidien, la Tribune et La Voix de l’Est s’est placé à l’abri de ses créanciers l’an dernier et ces six journaux se sont ensuite regroupés en une coopérative. Ils ont en outre eux aussi annoncé qu’ils abandonnaient leurs éditions papier de façon permanente.

 

Pour secourir cette industrie moribonde, le gouvernement leur a récemment octroyé une aide financière pour la tenir à flot sous forme de subvention salariale. Autrement dit, la presse écrite vit maintenant officiellement sur le BS.

 

 

 

Il est alors logique et facile de deviner la game qui se joue entre cette presse écrite et le gouvernement actuel par rapport aux informations diffusées sur cette pseudo-crise sanitaire. Mais pour être sûr qu’on se comprenne bien, soyons clairs :

 

1) La presse écrite est sur le respirateur artificiel depuis des années.

2) Le gouvernement Legault vient de lui acheter de grands espaces de publicité pour promouvoir sa façon de gérer la crise covid ; et comme pour tous les autres médias, cette manne affluera tant que cette pseudo-crise perdurera.

3) Le gouvernement Legault garde en outre cette industrie plus ou moins à flot en la subventionnant à tour de bras.

4) Pour faire une histoire courte, le gouvernement Legault tient la presse écrite par les couilles. S’il lui retire les vivres, ses jours sont comptés.

 

Et maintenant, les questions qui tuent… Si le gouvernement Legault demande à cette presse écrite agonisante et subventionnée de le seconder dans sa campagne de peur, elle refusera ? Elle se rebiffera ? Elle défendra sa liberté d’expression envers et contre tous ?

 

 

 

Bon, voilà qui fait le tour de la question des médias, je crois.

 

 

 

Passons maintenant à vous, mesdames et messieurs les journalistes…

 

* * * * *

Je ne voudrais pas être dans votre peau…

 

C’est vrai quoi. Vous êtes passés de journalistes plus ou moins crédibles à propagandistes-activistes pour le gouvernement. Et vous avez remis le prestigieux 4^e pouvoir à des journalistes sans ressources matérielles, qui travaillent dans leur sous-sol avec les moyens du bord, qui se débrouillent comme ils peuvent avec Internet et la censure pour tenter de diffuser leurs reportages envers et contre tous, et qui font tout cela parce qu'ils sont fiers de leur sens de l'éthique et de leur dignité.

 

Je sais bien que votre priorité est de préserver vos emplois, que vos salaires doivent continuer à rentrer, que vous avez des familles à charge et des paiements à assumer, ainsi que des trains de vie à maintenir, comme tout le monde... C’est pour ça que je dis que je n’aimerais pas être dans votre peau…

 

J’essaie de me mettre à votre place, et personnellement, si vous êtes vraiment intègres, à part de démissionner ou de vous suicider, je ne vois que deux stratégies psychologiques que vous pouvez utiliser pour vous arranger avec votre conscience .

 

1) Vous vous convainquez que le gouvernement a tout à fait raison, que cette comédie de pandémie est véridique, que le pays est au bord du génocide sanitaire, et que vous contribuez réellement à sauver la planète.

 

C’est en tout cas vraisemblablement l’attitude de l’un des résidents de ma localité qui travaille pour un grand média (je ne donnerai pas de détails pour ne pas l’embarrasser éventuellement). Je marchais l’autre jour dans les rues lorsque je l’ai vu installer son fils de 3 ou 4 ans dans son auto pour une balade. Et juste avant de fermer la porte, il lui a enfilé un masque sur le nez et sur la bouche !! Je vous le jure… Un journaliste – c’est-à-dire une personne qui, en principe, est quelqu’un de renseigné –, qui enfilait un masque à un enfant de 3-4 ans, dans une auto…J'étais tellement sous le choc que j'ai failli appeler la DPJ. 

 

 

 

Si ce n’est pas du fanatisme, ça, j’en perds mon latin...

 

Si vous êtes de ce genre de journaliste-là, alors vous devez également être de ceux qui sont les plus virulents dans vos reportages…

 

        

Ce genre de fanatiques-là, genre…

 

2) Vous vous repliez sur vous-mêmes et vous ravalez votre honte en espérant de ne pas développer de maladies psychosomatiques

 

Personnellement, si j’étais à votre place, et me connaissant comme je me connais, c’est probablement l’attitude que j’adopterais moi-même. C’est pour ça que je ne vous jette pas la pierre. Je vous prends même en pitié.

 

Et je suis également navré pour vous pour une autre raison…

 

Le rôle que vous avez joué dans cette absurde gestion de crise vous a fait perdre énormément de crédibilité parmi la population.

 

Avant le mois de mars, les journalistes des médias sociaux étaient de purs inconnus. Mais grâce à vous, ils ont soudainement émergé de l’ombre et leur popularité grimpe en flèche depuis ce temps. Tandis que votre propre popularité baisse selon une intensité similaire. Et ces nouveaux journalistes, qui sont indépendants de toutes formes d’aide gouvernementale, et qui sont idéalistes et intègres, sont en train de s’organiser en réseaux sur des plateformes qu’ils montent eux-mêmes afin de contourner la censure dont ils font l’objet sur YouTube.

 

Vous n’êtes plus écoutés que par les quelques personnes qui sont encore rivés tous les soirs à leur téléviseur, c’est-à-dire la population vieillissante. Et encore… Les jeunes, en tout cas, ne s’intéressent pratiquement plus à vous. De cette façon, plus la population vieillira, plus vous perdrez des plumes. C’est écrit.

 

Le coup de grâce sera donné lorsque le gouvernement n’aura plus besoin de vous ou qu’il jugera que vous ne lui êtes plus d’aucune utilité. Il coupera alors votre chèque. Ça aussi, c’est écrit.

 

 

 

Ça va pas ben pour vous autres, je sais…

 

J'espère à tout le moins pour vous que vos enfants et vos petits-enfants ne resteront pas avec des séquelles psychologiques trop graves des suites de cette ambiance de peur que vous êtes en train de leur imposer, ou de cette saloperie de vaccin fabriquée à la va-vite que vous accepterez de leur inoculer éventuellement.

 

Et qu'ils ne vous demanderont pas d'expliquer un jour votre participation à ce scandale politique. Aïe ! ça, ce serait la honte suprême, à mon avis...

 

* * * * *

 

Pour terminer, juste dire que j’ai maintenant compris pourquoi la vie m’a empêché de concrétiser mon rêve de jeunesse, qui était, vous vous rappelez peut-être, de devenir journaliste, comme vous.

 

Comme quoi, quand on est patient, on en vient toujours qu’à s’expliquer les intentions cachées de son destin.

 

 

 

* * * * * * * * * *

 

Pour avoir la liste de toutes les chroniques sur le royaume de la Pandémie, cliquez ici