Les maudits vents

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En fait, il y a deux lacs, à ce fameux sommet. Et avant de parvenir jusqu’à eux, il faut enjamber une rivière sur une longue passerelle rouge et traverser une fabuleuse cathédrale naturelle. Pas si mal, en fin de compte, pour une petite balade tranquille de moins d’une dizaine de kilomètres.

Jeudi, le 10 août 2023

Pour faire ce sentier, il faut garer son auto dans le stationnement du Centre des loisirs du village de Marston, en Estrie.

Marston est un petit village de 777 habitants (recensement de 2021), érigé le long de la route 263, dans la MRC du Granit. Son église s’élève à 1,6 km seulement à vol d’oiseau à l’ouest des rives du majestueux lac Mégantic ; et à 5,8 km – à vol d’oiseau également – de la ville de Lac-Mégantic. Lac-Mégantic se trouvant elle-même de l’autre côté du même lac. C’est clair ?

Par rapport à certaines grandes villes du Québec, sa localisation géographique donne ceci sur une carte :

Dans ce petit village, il se trouve donc un sentier pédestre. Un sentier pédestre que les randonneurs doivent toutefois partager avec les 4 roues à de fréquents endroits. Et un sentier pédestre fermé du 1^er septembre au 1^er décembre à cause des sacro-saints chasseurs qui ont la priorité et qu’il ne faut point déranger dans leur activité de tuerie faunique. Et finalement, un sentier pédestre où les chiens sont interdits de promenade.

En parlant d’interdictions, celles-ci, à l’instar de bien d’autres aspects de notre vie dans notre pays soi-disant libre, sont multiples. Voyez plutôt :

En fait, à part de marcher (et encore), et après avoir bien étudié le tableau ci-dessus, l’unique permission accordées aux randonneurs (et celle-ci est même une obligation) est finalement de jeter leurs déchets dans une poubelle... J’avoue toutefois qu’en plus de marcher, nous avons nous-mêmes cueilli quelques bleuets et framboises sur notre chemin, en contrevenant ainsi sans doute à l’un de ces multiples règlements. Désolé, mais nous n’avons pas pu nous en empêcher.

Cela dit, pourquoi ce sentier se nomme-t-il « Un lac au sommet » ? Internet ne l’explique pas. Peut-être parce que la fin se trouve « au sommet » d’une colline et que le lac en question (le lac à Jos-Gilbert) repose à cet endroit. Mais ce n’est cependant pas le seul lac. Comme il est mentionné en introduction, il y en a un autre, juste à côté de celui-ci : le lac à Mercier.

Le nom « Deux lacs au sommet » serait donc peut-être plus approprié afin d’éviter la confusion.

Anyway.

Ce sentier est linéaire. Ce qui signifie qu’une fois rendu au bout, il faut revenir à notre point de départ en retournant sur nos pas.

Sa distance, comme pour ce qui est de presque tous les sentiers, n’est pas très claire. La municipalité de Marston mentionne 4,2 km, soit 8,4 km aller-retour. Le site AllTrails avance quant à lui le chiffre de 8,84 km aller-retour. Pour ma part, mon GPS en a compté 9,9. Allez comprendre quelque chose là-dedans, comme d’habitude (à ce sujet, lire ma chronique Comment évaluer les distances). En considérant que mon GPS donne toujours quelques centaines de mètres en trop sur une longueur comme celle-là, disons que ce sentier est finalement d’environ 9 km, aller-retour.

Mais il y a moyen de l’écourter de façon significative (voir plus loin). Mais en faisant cela, on loupe le plus bel attrait de cette rando, à mon avis (voir plus loin, encore une fois).

Détails techniques du sentier

Tracé et dénivelé

Le schéma ci-dessus n’est évidemment pas à l’échelle

En réalité le dénivelé est beaucoup plus aplati que ça,

car il n’y a qu’une quarantaine de mètres entre la latitude la plus basse et la plus haute

Informations diverses

Grille d’évaluation personnelle pour établir le niveau de difficulté

Survol aérien

cliquez ici

(et cliquez ensuite sur l’icône du petit avion)

Je décris maintenant cette rando étape par étape…

Les lignes de départ

Il y a deux lieux de départ, dépendamment si vous voulez faire la longue rando ou la courte…

Pour la longue rando (8,8 km), le stationnement est au Centre des loisirs de Marston (130, route 263 Sud).

Pour la courte rando (2,3 km), le stationnement est au bout du 5^e rang Sud.

Comme je l’ai dit un peu plus haut, en faisant la courte rando, on manque toutefois son plus bel attrait, soit la « pinède-cathédrale ». Je ne recommande donc pas cette option, à moins que vous ayez un empêchement majeur.

Pour notre part, nous avons évidemment entrepris la plus longue. Ben voyons.

Et en arrivant à Marston, au moment de tourner dans le stationnement du Centre des loisirs, quelle n’a pas été notre surprise de voir une foule d’environ une trentaine de personnes qui bloquaient la moitié de la rue et qui hurlaient comme des malades en gesticulant tout en nous faisant signe d’entrer dans ledit stationnement. Dans cette cohue, il y avait surtout des enfants, mais également des adultes et de grosses mascottes. Des ballons de baudruche volaient en outre dans tous les sens, et une musique jouait à tue-tête. Ça ressemblait à une fête de village.

 « Mazette ! Quel accueil ! » que nous nous sommes dit en riant. « Peut-être que nous sommes les premières personnes, cette année, à emprunter leur sentier, et qu’ils veulent fêter ça avec nous ? »

Il s’agissait en fait d’une simple collecte de fonds pour les enfants de l’école. Mais ils étaient crinqués vrai. Nous n’avons pas eu le choix de donner quelques sous pour les encourager.

Bref, pour en revenir au sentier, celui-ci débute officiellement de l’autre côté du terrain de baseball dont il faut faire le tour en suivant les indications.

Et une fois au bon endroit, go, on s’enfonce dans la forêt.

Vers le 5^e rang Sud

Le sentier débute par un sentier ordinaire dans la forêt (c’était passablement boueux au tout début à cause des pluies qui n’arrêtent pas de tomber depuis plus d’un mois). Puis, au bout d’environ 400 mètres, ce sentier se confond avec une trail de 4 roues.

Piste de 4 roues qui longe un moment donné un immense pit de sable, dans lequel les 4 roues en question semblent justement se défoncer de temps à autre.

Heureusement pour notre bien-être auditif, il n’y en avait aucun aujourd’hui.

Et nous marchons ainsi de pistes de 4 roues en pistes de 4 roues qui s’entrecroisent jusqu’au 5^e rang Sud. Ce qui serait un peu monotone à la longue, si ce n’était de l’attrait le plus joli (à notre avis), et même le plus impressionnant, de ce sentier… Juste avant de parvenir au fameux 5^e rang Sud, le sentier débouche en effet soudain dans une pinède, et le spectacle qui s’étale devant nos yeux nous oblige alors à nous exclamer « Waw ! »

La plantation datant de plusieurs années, les arbres s’élèvent aujourd’hui à plusieurs dizaines de mètres dans les airs de chaque côté du chemin et en se touchant sur leur faite, de telle sorte qu’ils évoquent vaguement des piliers de cathédrale. Et c’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons baptisé cet endroit la « pinède-cathédrale ». Elle s’étire sur une longueur d’environ 300 mètres de pure beauté. Si vous empruntez un jour ce sentier, n’oubliez surtout pas votre kodak.

Sur le 5^e rang Sud

Pas grand-chose à dire à propos de ce tronçon d’un peu plus d’un kilomètre qui est sans doute le plus ennuyeux de ce sentier. Nous marchons tout simplement sur le rang qui file en ligne droite vers le sud. Cette route descend presque tout le temps, mais pas de façon abrupte.

À mi-chemin se trouve le fameux stationnement pour ceux qui désirent faire la « courte randonnée ».

Juste avant d’arriver à la rivière Victoria, le rang se termine avec quelques chalets érigés de chaque côté de la route, dont un qui semble être un petit commerce de vente de fruits et légumes et de location de « tipis ». Il n’y avait personne au moment de notre propre passage, mais l’endroit était néanmoins sympathique comme tout

Pour le dernier bout de cette étape, on quitte finalement le 5^e rang Sud – qui se termine en cul-de-sac à cet endroit – et on remarche dans la forêt sur une courte distance jusqu’à la rivière Victoria, où une belle surprise nous attend…

Du pont de la rivière Victoria jusqu’au lac à Jos-Gilbert

La surprise en question étant une passerelle peinte en rouge, passablement longue et très solide. Une structure qui n’a vraisemblablement pas été construite par des amateurs. Elle nous permet de passer la rivière Victoria au sec, et en toute sécurité.

De l’autre côté commence la partie de ce sentier la plus « up & down ». Il y a tout d’abord une côte passablement abrupte à monter. Mais qu’à cela ne tienne, les responsables de ce sentier ont aménagé des escaliers et des rampes pour nous donner un coup de main dans cette vertigineuse montée. Un peu plus et il y avait un ascenseur – ha !

Un peu plus loin, nous parvenons à un carrefour. Si nous allons à gauche, nous descendons une côte pour aller admirer le lac à Mercier, ainsi nommé peut-être parce que ce lac a déjà appartenu à un dénommé Mercier, j’en sais rien. Si nous décidons de descendre, il faut toutefois ensuite remonter la pente pour revenir dans le sentier initial.

Nous n’avons pas nous-mêmes hésité une seule seconde et nous sommes descendus pour voir ce qu’avait l’air ce fameux lac à Mercier. Nous ne l’avons pas regretté. Y’a pas  à dire : la nature fabrique vraiment de merveilleux coins de paradis…

Prochaine étape : la fin du sentier (du moins dans son parcours « aller »).

Et la fin, c’est le lac à Jos-Gilbert, ainsi nommé lui aussi peut-être parce que ce lac appartient à ce type – ou lui a déjà appartenu. J’en sais rien encore une fois.

Et ce qu’il y a de doublement intéressant à cet endroit, c’est qu’un abri avec des bancs y est érigé pour nous permettre de nous reposer les papattes.

Ce que nous avons fait pour notre part. Mais pas juste pour nous reposer les papattes. Nous y avons également fait honneur à notre lunch. Et sans être dérangés par aucun insecte. Ce qui a été évidemment très apprécié après un été de mouches noires, de maringouins et de mouches à chevreuil.

Retour au bercail

Je ne m’attarderai pas sur le voyage de retour puisque ce serait un copié-collé du voyage d’aller, la piste étant linéaire. Juste mentionner que, si le cœur vous en dit, vous pouvez toujours refaire le léger détour pour réadmirer le lac à Mercier. Ce que nous n’avons pas fait nous-mêmes.

Nous avons donc repassé, tour à tour, par le pont rouge qui enjambe la rivière Victoria, le 5^e rang Sud, la pinède-cathédrale, les multiples trails de 4 roues, le pit de sable et le terrain de baseball du Centre des loisirs de Marston.

La fête du village allait encore bon train, mais elle avait quelque peu diminué en intensité et en exubérance…

Mot de la fin

Un sentier intéressant pour la magnifique « pinède-cathédrale », pour le pont de la rivière Victoria et pour les deux lacs au bout du trajet.

Un peu monotone par bouts dans les pistes de 4 roues et surtout dans le 5^e rang Sud.

Je n’ai pas insisté sur les dénivelés, car il n’y en a pas beaucoup. Environ 150 mètres de dénivelé positif accumulé sur un sentier de 9 km, ce n’est pas ça qui tue son homme, comme on dit – ni sa femme…

N’oubliez pas de regarder le diaporama musical de cette rando ci-dessous.

DIAPORAMA MUSICAL DE NOTRE RANDONNÉE

« UN LAC AU SOMMET »

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