Les maudits vents

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Mercredi, le 29 juin 2022

Le nom de ce sentier n’est pas tout à fait clair. Certains l’appellent le « sentier du ruisseau Mining », et d’autres – incluant la pancarte de départ – le « sentier de la mine d’or ».

Quoi qu’il en soit, qu’on l’appelle de l’une ou l’autre façon, c’est exactement la même rando. Une petite rando facile, qui plus est. Et plus instructive que sportive. Instructive parce que tout en marchant, on apprend que l’Abitibi n’a pas le monopole des mines d’or au Québec. Ou plutôt qu’elle ne l’a pas toujours eu.

Il y a eu effectivement une mine d’or en Estrie. Plus spécifiquement dans la région du charmant village de Chartierville.

C’est d’ailleurs probablement pour cette raison que les habitants de la place ont surnommé leur municipalité « l’Eldorado des Cantons-de-l’Est ».

Eldorado étant une contrée mythique de l’Amérique du Sud supposée regorger d’or.

Si c’est réellement pour cette raison-là, disons dans ce cas que les Chartiervillois ont un peu exagéré. Il y a bel et bien eu de l’or à Chartierville, mais ce n’était rien pour se garrocher sur les murs. Pis encore moins aujourd’hui même s’il y en aurait apparemment encore quelques pépites par-ci par-là dispersées dans toute l’Estrie ainsi qu’en Beauce. Mais ceci est une autre histoire.

Cela dit, revenons à notre sentier, et commençons par le commencement…

Localisation

Le village de Chartierville se trouve en Estrie, donc, dans la MRC du Haut-Saint-François, à 4,8 km de la frontière du New Hampshire (USA).

Le sentier du ruisseau Mining se trouve quant à lui sur la route 257, entre les « centres-villes » des villages de La Patrie et de Chartierville. Plus précisément à 8,8 km au sud de La Patrie (sur votre droite), et à 4,8 km au nord de Chartierville (sur votre gauche).

Il y a deux entrées pour stationner son auto et elles exposent chacune une pancarte d'invitation différente. Ce qui est un peu mêlant quand c’est la première fois qu’on s’y rend.

La première entrée donne accès directement au Centre d’interprétation de la mine d’or. Et le sentier commence juste derrière celui-ci.

La deuxième se trouve environ 200 mètres plus au nord. Et celle-là mène à un stationnement à partir duquel il faut marcher jusqu’au Centre d’interprétation via un mini-sentier parallèle à la route.

Le Centre d’interprétation de la mine d’or

Ce Centre, c’est l’attraction touristique de la place. Mais il n’est ouvert que pendant l’été, et seulement que quelques journées par semaine. Il faut consulter le  site de la municipalité de Chartierville pour savoir ce qu’il en est à ce sujet d’année en année

Un(e) animateur(trice) reçoit les gens et leur explique l’aspect historique de l’endroit. Il(elle) anime également de petits ateliers sur le travail des orpailleurs de l’époque.

Autour du bâtiment, il y a une aire de détente avec des tables de pique-nique et un accès au ruisseau Mining juste à côté.

Même si ce Centre n’est ouvert qu’occasionnellement, le sentier du ruisseau Mining, lui, pour sa part, l’est tout le temps, c’est-à-dire en toutes saisons.

Comme je le spécifiais un peu plus haut, il débute juste derrière le bâtiment du Centre d’interprétation

Détails techniques du sentier

Tracé

Il s’agit d’un tracé linéaire : aller-retour par le même trajet

Informations diverses

Grille d’évaluation personnelle pour établir le niveau de difficulté

Sur les murs du Centre d’interprétation, on nous avise de la « présence possible » de nounours.

On nous apprend en plus que le ruisseau Mining attire tout particulièrement ces braves bêtes…

Une personne avertie en vaut deux, donc ! N’oubliez surtout pas votre grelot, et go pour la balade.

La balade

La promenade se fait très pout-pout (c’est-à-dire facilement et agréablement), dans la forêt, et en longeant constamment le fameux ruisseau Mining. On ne s’écarte de celui-ci que de temps en autres à cause des différents accidents de terrain. Il arrive même quelquefois – et toujours à cause de ces accidents de terrain – que l’on soit obligé de monter quelques côtes un peu abruptes. Mais jamais très longtemps. Et des cordes permettent de s’aider dans ces endroits un peu plus problématiques.

Le sentier est par ailleurs très bien balisé et aménagé. Il y a de nombreuses passerelles pour marcher au sec dans les endroits plus humides ou boueux, et pour enjamber les petits cours d’eau ici et là. Quelques bancs et abris sont également présents pour se reposer.

Le sentier est en outre jalonné de panneaux d’interprétation expliquant la géologie de l’endroit ainsi que « l’âge d’or de l’or »…

La promenade s’est donc fait pout-pout, oui, en ce qui me concerne, et c’est sans aucun ours à affronter ni aucun incident particulier à raconter que je suis parvenu à l’extrémité de cette petite rando après une heure de marche, et que j’ai pu admirer les trois attraits vedettes de ce sentier :

- la passerelle suspendue

- le trou de la mine

- la chute

La passerelle suspendue

La passerelle suspendue est le premier des trois attraits puisqu’elle se présente en premier. Logique.

Elle est passablement bringuebalante, mais néanmoins très solide. On peut monter dessus en toute confiance.

Cette passerelle enjambe le ruisseau Mining dans le seul but de nous mener vers le « trou de la mine » (le 2^e attrait), c’est-à-dire là où les mineurs de jadis (dans les années 30) exploitaient la mine d’or sous la terre.

Le trou de la mine

Quelques vestiges témoignent de cette époque révolue, dont le trou lui-même, qui est noyé jusqu’à ras bord dans un puits d’eau boueuse et qui est protégé par une grille pour qu’on ne tombe pas dedans.

Une fois la visite des lieux achevée – ce qui n’est pas long du tout –, on se retape la passerelle suspendue en sens inverse pour se rendre à la vraie de vraie extrémité de cette rando ; c’est-à-dire à la chute.

La chute

Une pancarte nous informe que cet attrait naturel se trouve à 500 mètres de là.

Ils se sont trompés, en passant, pour cet aspect-là. Elle ne se trouve pas à 500 mètres (1/2 km), mais bien plutôt à plus ou moins 100 mètres. C’est vraiment pas loin. Et le spectacle vaut cette courte rallonge

Ce n’est pas une chute, au demeurant, mais plutôt une cascade qui se fraie un passage entre deux parois rocheuses passablement élevées. Un abri permet de s’y reposer tout en écoutant l’eau s’écouler de rocher en rocher. Le lieu est très joli.

Le retour

J’aurais aimé m’attarder à cet endroit en mangeant au moins ma pomme, mais ce n’était pas vraiment possible à cause des bestioles (moustiques, brûlots, mouches à chevreuil et autres) qui sont passablement nombreuses et voraces cette année, et qui ne me lâchaient pas d’une semelle, et ce, en dépit de mon produit antimoustiques.

Ce qui a été passablement dommage, car l’endroit incitait vraiment à la détente et à la méditation – d’autant plus que j’y étais seul. Mais bon…

Je suis donc reparti et j’ai refait le trajet en sens inverse un peu plus rapidement qu’à l’aller étant donné que j’avais pris toutes les photos qu’il y avait à prendre, et que je connaissais désormais le chemin.

Voilà

Sommaire et appréciation

Très belle petite rando pas du tout éreintante.

Le son du ruisseau, qui n’est jamais très loin sur notre gauche (à l’aller), est très agréable

Sentier très bien balisé et aménagé. Chapeau aux responsables.

Sentier qui allie la belle nature à l’acquisition de connaissances historiques et géologiques.

Le seul hic (car il faut toujours qu’il en ait au moins un, hein ?) c’est le bruit de la machinerie forestière…

Pendant le premier kilomètre et demi, le sentier longe en effet une parcelle de forêt appartenant à la compagnie Domtar.

Pancarte à l’entrée nord du Centre d’interprétation de la mine d’or, Chartierville

Cette parcelle se trouve sur notre droite (à l’aller). Ce n’est pas jojo à voir (il s’agit d’une coupe pratiquement à blanc). Mais ce n’est surtout pas jojo à entendre (je parle du bruit des moteurs).

La compagnie Domtar en pleine action au-delà de la mince couche d’arbres du sentier Mining

Disons que ça enlève un peu de sex appeal à ce charmant endroit. Mais sans doute que c’est moins pire durant le week-end. Si les employés ne travaillent pas les samedis et les dimanches, dans ce cas la forêt massacrée se trouve toujours là, c’est sûr, mais le son, au moins, est mis temporairement en sourdine. On va dire que c’est un moindre mal.

DIAPORAMA MUSICAL DE MA RANDO

AU SENTIER DU RUISSEAU MINING

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