Les maudits vents

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2013-02-01 --- Une descente à pic dans le barrio de Guapulo

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De : Yvan – Quito

Date : vendredi, 1er février 2013

À : parents et amis

 

Bonjour à tous,

 

TGIF ! Enfin vendredi ! J’imagine que vous êtes tous au 5 à 7 ou au resto en train de fêter le début de la fin de semaine ?

 

Ben moi aussi, je suis en fin de semaine. L’école est finie ! Ça va faire du bien, ce petit temps d’arrêt, pour prendre du recul…. Mine de rien, les notions se sont enchaînées à la vitesse de l’éclair, et ce n’est pas facile, à mon âge, d’assimiler tant de choses nouvelles, et si vite (aïe ! à mon âge… ce qu’il ne faut pas entendre, hein ? hi-hi !)…

 

Et comment avance la Commission Charbonneau ? Je vous demande ça parce que je n’ai pas lu une ligne de l’actualité depuis que je suis ici. Et aussi parce que les Équatoriens sont en pleine campagne électorale, ces temps-ci. La télévision est ouverte dans la cuisine pendant que nous mangeons, et ils ne parlent que de ça aux nouvelles. Tout est en espagnol, bien sûr, mais le mot « corrupción » revient tout le temps. Ça semble être un gros enjeu. Comme quoi, c’est bien partout pareil : où y’a de l’homme, y’a de l’hommerie… On n’en sort pas. Et on n’en sortira jamais.

 

Les élections présidentielles semblent se passer en deux tours, d’après ce que j’ai compris. Le premier tour se tiendra le 17 février prochain. Je serai en plein dedans. Le deuxième tour aura lieu, quant à lui, le 7 avril. J’écouterai ça de loin, donc… Liliana m’a appris qu’aller voter était obligatoire, dans ce pays. Les gens qui n’y vont pas reçoivent une amende de 10-12 $. On ne lésine pas avec la démocratie, en Équateur ! Ha !

 

J’ai lunché rapidement à l’école, ce midi, car je voulais ensuite me rendre à pied dans l’est de la ville. C’est mon ami le guide Routard qui m’avait titillé avec ça…

 

Jadis, avant que Quito prenne de l’expansion vers le nord, il y avait un petit village (pueblo) tranquille, à flanc de montagne, dans une vallée. Il s’appelait Guápulo. Il paraît que les premiers conquistadors qui voulaient rejoindre l’Atlantique par l’Amazonie passaient exactement par le chemin qui descend à ce pueblo – « Rien que ça ! » s’exclame le Routard, pour bien montrer que la place est historiquement importante.

 

Lorsque Quito s’est agrandie, elle a comme absorbé ce petit village, mais pas tout à fait, non plus. Il est toujours resté un peu en retrait de par sa situation géographique difficile d’accès. Sur la carte, il ne porte plus maintenant le nom de pueblo, mais bien de barrio – c’est-à-dire de « quartier ». Mon ami Routard conseillait donc de faire le détour par là. Et ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd !

 

Lorsque je suis arrivé en haut de l’endroit en question, j’ai plongé mon regard vers le bas, à partir d’un belvédère aménagé. Ouf ! Quelle vue, encore une fois ! On dirait d’ailleurs qu’il n’y a que des vues à couper le souffle dans cette ville… Le barrio Guápulo s’étendait là, sous mes pieds, dans le flanc de la montagne, comme prévu, avec son église et son couvent des Frères Franciscains dans le milieu de la place. De toute beauté…

 

Routard conseillait en outre d’y descendre, ne serait-ce que pour voir l’intérieur de l’église. Il mentionnait toutefois qu’il fallait obligatoirement prendre un taxi pour le retour, étant donné l’angle (très) prononcé et la longueur de la côte.

 

Une chose à la fois, que je me suis dit… Premièrement, descendre…

 

Vous décrire la sensation… Aussitôt que j’ai entrepris la descente, je me suis tout de suite senti à la campagne… Si ce n’était de la rangée d’immeubles en haut de la falaise, on croirait vraiment, en effet, que l’on traverse un petit village perdu de la Cordillère des Andes. C’est tout tortueux et entrecoupé d’escaliers de ciment qu’il est possible d’emprunter pour quitter le chemin de pavés. Ça m’a pris quelque chose comme une vingtaine de minutes à me rendre à l’église à petits pas lents, pour ne pas débouler.

 

Rendu là – à l’église –, comme je m’élançais pour admirer l’intérieur, un gardien de sécurité m’a lancé fermement, mais quand même gentiment, un « Cercado ! ». En passant, ici, en Équateur, il y a des gardiens de sécurité devant un nombre incalculable d’immeubles. Cercado, ça veut dire « fermé ». J’en ai été quitte pour admirer la chose à travers une vitre… Dommage...

 

J’ai continué ma route en flânant un peu à travers le village. Lorsque l’heure de la remontée a sonné, j’ai été aux prises avec un gros dilemme : prendre ou ne pas prendre un taxi…

 

Vu l’effort à fournir, c’était tentant de le prendre…

 

Il y en avait justement plusieurs qui passaient, vides, à côté de moi. En héler un au passage aurait été très facile. Mais d’un autre côté, quel beau défi d’entreprendre la remontée à pied, non ? En plus de prendre le temps de savourer encore l’atmosphère de la place… En plus, de profiter de l’occasion pour me pratiquer à faire des efforts physiques dans cette haute altitude… Qu’auriez-vous fait à ma place ? La même chose que moi, j’en suis sûr : vous auriez fait un pied-de-nez au taxi (gnagnagna !) et vous seriez remontés à pied.

 

Mais lentement, on s’entend ?

 

J’ai bien fait, en fin de compte. Le soleil ne tapait pas si fort que ça. Il faisait chaud, c’est bien sûr, mais c’était supportable. Et ma foi, je n’ai pas trouvé ça si terrible, finalement… En marchant à 2 km/hre, environ, je me suis retrouvé en haut sans trop m’en rendre compte après une petite marche d’une demi-heure. Pas pire, hein ?

 

¡Chévere!

 

Comme j’avais encore du temps devant moi, j’ai décidé de faire un détour avant de rentrer à la maison. J’avais gardé une visite en réserve au cas où, comme aujourd’hui, j’aurais une petite heure à dépenser en ne sachant pas trop quoi faire : celle du Vivarium

 

Le Vivarium, comme partout ailleurs, est une sorte de jardin zoologique conçu surtout pour les bestioles que nous n’aimons pas de façon instinctive : serpents, grenouilles, crocodiles, lézards, etc. Celui de Quito a été créé par un zoologiste français établi ici depuis fort longtemps. Il contient évidemment – ce qui m’intéressait – les espèces qui prolifèrent en Équateur. Il se trouve dans le Parque Carolina. Vous vous souvenez du Parque Carolina, j’espère ? Sinon, retournez dans les vieilles chroniques avant de lire la suite !

 

J’ai fini par le trouver – le Vivarium. Pas évident. Il est tout petit et aucun écriteau ne l’indique dans le parc. Prix d’entrée : 3,00 $ ; 6,00 $ si on veut prendre des photos. J’ai laissé tomber les photos, pour le principe (non, mais quand même, le double du prix pour prendre quelques clichés, c’est quoi l’affaire ?). J’ai bien fait, du reste, car des clichés, je n’en aurais pas pris de toute façon. L’endroit était tout petit. Et les serpents étaient soit endormis et entortillés sur eux-mêmes dans le fond de leur boîte ; soient carrément invisibles, dissimulés quelques part dans l’obscurité. Un peu décevant… D’autant plus qu’il y avait des boas, un python, des anacondas… La totale, quoi. Ça aurait le fun de les voir en mouvement.

 

Je ne suis resté là qu’une quinzaine de minutes.

 

Et là, j’ai encore les jambes en compote. Mais je suis heureux comme un pape. La journée a été bien remplie, encore une fois. Merci Routard pour ta belle suggestion !

 

Demain, samedi, je quitte temporairement la ville en bus pour une petite virée dans le nord. Je vous en reparle à mon retour…

 

Hasta luego !

 

Yvan

 

 

 

* * * * * * * * * *

 

 

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20/03/2017
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