Les maudits vents

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2012-01-29 --- À Mumbaï

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De : Yvan – Mumbaï

Date : dimanche, 29 janvier 2012

À : parents et amis

 

Bonjour à tous,

 

Je commence par ma nuit dans le train, OK ? Comme prévu, le sommeil a été très léger et extrêmement perturbé. Un moment donné, j’écoutais les sons et, à part le bruit du wagon roulant cahin-caha sur la track, il y avait un tintamarre de ronflements qui m’a presque fait éclater de rire. J’ai dû aussi sortir mon drap-de-viande, vers 2h00 du matin, car je grelottais. À 5h15, les néons se sont allumés : pas le choix de se lever, et de redescendre s’asseoir sur les bancs d’en bas. L’effervescence de la cohue s’est aussitôt refait sentir. On a fait les derniers kilomètres, dans les banlieues de Mumbaï, assis serrés les uns contre les autres et avec les bagages au travers des corps.

 

Notre voisine indienne (une dame de 71 ans) s’est avérée très gentille. Elle nous a expliqué comment sortir de la gare et nous rendre à notre hôtel. Elle a même négocié le prix du taxi pour nous – mais nous l’avons dédommagée en la déposant chez elle, en passant. Elle nous a invités à prendre le thé vers 18h00 – ce que nous avons fait (voir plus bas).

 

Petite anecdote pour vous montrer comment il faut toujours être méfiant en voyage… La course avait coûté 250 roupies. Pendant que Marguerite et Daniel s’occupaient de leurs bagages, j’ai réglé la note en donnant deux billets de 100 roupies + un billet de 50 roupies au chauffeur. Mais voilà-tu pas qu’aussitôt le dos tourné, le chauffeur m’a interpellé en me disant que je ne lui avais pas donné le bon montant. Il exhibait un billet de 100 roupies + 1 billet de 50 roupies + 1 billet de 20 roupies. Le salaud avait escamoté un billet de100 pour un billet de 20, croyant sans doute que j’allais me confondre en excuses… Ça par exemple ! Hé ! Ho ! Non mais, sale voleur ! Tu ne me la feras pas, à moi ! C’est que je suis un touriste avisé, moi ! Un touriste qui en a vu d’autres ! Un touriste qui connaît ça, les petits escrocs de pacotille comme toi ! Devant mon air de bœuf (vous savez, mon fameux air de bœuf ?), il n’a pas insisté une seconde et il est reparti sans demander son reste…

 

Une fois à l’hôtel, les chambres n’étaient évidemment pas prêtes à cause de l’heure matinale. La réception nous en a quand même prêté une pour que nous puissions nous reposer. On a dormi tout l’avant-midi. En tout cas, dans mon cas, j’ai essayé – et ça n’a pas encore été évident. Vers 13h00, on a pris possession de nos vraies chambres. On est ensuite allé dîner dans l’hôtel d’à côté où il y avait un succulent buffet. Et de retour dans nos chambres pour établir un plan de match pour les prochains jours.

 

Vous remarquerez qu’on n’avait encore pratiquement rien vu de Mumbaï jusqu’à maintenant. Que voulez-vous ? Quand le corps s’endort et qu’il a faim, faut ce qu’il faut…

 

Ce n’est que vers 15h30 qu’on s’est enfin mis en mouvement. Sachez avant tout que la ville de Mumbaï (22 millions d’habitants, vous vous rappelez ?) s’étire du nord vers le sud. La plus vieille partie – là où ça se passe pour nous, touristes en quête de beauté – se situe au sud. La pointe sud est une sorte de grosse presqu’île en forme de pince à homard ouverte… Le dedans de la pince ouverte est la baie de Mumbaï (son vrai nom étant Back Bay). Et de part et d’autre, c’est la mer. Nous nous trouvons nous-mêmes sur un des morceaux de la pince (celle de l’est), à deux minutes à pied de la baie.

 

Nous avons marché sur la Marine Drive, la rue qui fait tout le tour de la baie. Elle est surnommée le « collier de la reine » à cause de la forme concave des lampadaires allumés qui se reflètent dans l’eau, le soir. En marchant, nous avons assisté à l’arrivée – en grande pompe – d’un marié parsi qui s’en allait rejoindre sa promise (que nous n’avons malheureusement pas vue). Ça lui a pris une demi-heure à parcourir une distance de quelques mètres, à cheval. Devant lui, une fanfare et des danseurs (et danseuses) ouvraient (lentement) le bal.

 

Vers 18h30, nous avons cogné chez la dame que nous avions rencontrée dans le train. Nous sommes restés là, avec elle et avec son mari, pendant peut-être une heure et demie. Mon anglais étant ce qu’il est, et l’accent indien étant ce qu’il est, j’ai compris environ 25 % de ce que nos hôtes racontaient. Une vie peu banale : commerce de diamants, vie tumultueuse en Ouganda, problèmes avec Idi Amin Dada… M’enfin… Comme a dit Marguerite au sortir de cette agréable rencontre : « Nos vies semblent bien banales à côté de certaines autres… »…

 

Pour terminer la soirée : petite bière dans un bistro-bar karaoké. Là, mes amis. Nous étions en plein dans l’Inde moderne ; à 1000 lieux des villages perdus des îles du delta du Gange. Certaines jeunes filles portaient encore le sari, mais d’autres étaient carrément en shorts et en petit chemisier. La musique était 100 % américaine. En trois semaines, nous avons été témoins des deux extrêmes de l’Inde actuelle : celle de la modernité / classes moyennes (qui tend fortement vers l’occidentalisation) et celle de la pauvreté campagnarde (qui vit toujours comme au Moyen-âge).

 

Comme je vous disais, la pointe sud (en forme de pince ouverte) de Mumbaï/Bombay est celle des belles choses à voir. Il ne me reste que deux jours à mon périple. C'est donc sur cette image-là que je quitterai l’Inde. Et c’est ben correct comme ça

 

Ici, Yvan, en direct de la plus grosse ville de l’Inde (imaginez la population de la province de Québec au grand complet ; multipliez-là par 3 ; et confinez tout ce monde dans une seule ville de quelques kilomètres carrés… Ben c’est ça, Mumbaï… On se demande après ça comment il se fait que la violence est si peu présente, ici…

 

PS) La température… Comme nous somme plus au sud, il fait beaucoup plus chaud. Le jour, ça doit frôler les 30. Les nuits sont très confortables – assez pour se promener sans problèmes en T-shirt… Dire que dans trois jours, je marcherai de nouveau dans la neige (?) de notre beau pays…

 

 


 

 

 

 

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Dans les vestiges de l’empire britannique

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https://static.blog4ever.com/2016/03/816195/Inde---Jour-01a.jpgEn transit à Francfort

 

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19/03/2017
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